On savait Soan Ruesche excellent en cyclo-cross. Il s’est lui-même découvert rouleur en terminant 3e du contre-la-montre de la Penn Ar Bed (voir sa fiche DirectVelo). Dimanche dernier, en même temps qu’il étoffait son palmarès, le Saumurois a élargi son registre en remportant la Classique des Pyrénées-Atlantiques (voir classement). En haut du col de la Hourcère, le sociétaire du CIC U Nantes Atlantique U19 s’est imposé seul, avec plus d’une minute d’avance sur son dauphin. “C'est ma première victoire cette année. Ça fait plaisir, ça faisait longtemps que je n'avais pas gagné sur route. En plus, la Classique des Pyrénées-Atlantiques est une course spéciale, on n’a pas beaucoup de courses en col en Juniors”, se réjouit l’intéressé auprès de DirectVelo.

« ATTENDRE LE DERNIER COL »

Si l'évènement a un temps été menacé par les conditions météorologiques, l’organisation a fini par maintenir la course. “Pendant la première heure, on a pris l'orage, la pluie, même de la grêle”. Un déluge, 121,5 kilomètres et 3000 mètres de dénivelé positif… et enfin un homme vêtu de bleu et jaune est sorti seul des nuages qui planaient sur le sommet. “C’est rassurant, ça montre que je suis en forme”. Un succès sans appel pour Soan Ruesche, qui a su se montrer patient pour lever les bras après plus de 3h30 d’effort.

Comme prévu, le col de la Hourcère (10,6 km pour 8,9% de pente moyenne) a fait office de juge de paix de cette Classique des Pyrénées-Atlantiques. Une échappée avait pourtant réussi à prendre les devants, mais les 1’30” d’avance qu’elle comptait au pied de l’ascension finale était bien insuffisante. “On avait Paul Hélion dans l'échappée. Donc derrière on n'avait pas besoin de rouler, juste à attendre le dernier col”. Dans les premières pentes, le 15e du Championnat du Monde de cyclo-cross en février a tout de suite imposé son rythme. “J’ai vu que ça ne suivait pas dès le début. J'ai rattrapé tous les échappés assez vite, sauf un. Un Espagnol était ressorti devant. J'ai réussi à le rattraper à cinq kilomètres du sommet et je l'ai lâché quelques centaines de mètres plus tard”. 

« PAS TROP DE REPÈRES »

Après sa saison de cyclo-cross plus que réussie, Soan Ruesche souhaite confirmer en route. Malgré une préparation semée d’embûches, le Junior nantais semble en bonne voie. “Après le Championnat du Monde de cyclo-cross, j'ai coupé deux semaines. Mon retour à l’entraînement a été un peu compliqué. Je suis tombé malade, je me suis fait opérer d’un ongle incarné, avec interdiction de rouler. Donc j’ai dû repousser ma préparation”. Initialement prévu à la Bernaudeau Junior le 23 mars, il n’a pu courir qu’une semaine plus tard au Tour du Bocage et de l’Ernée. “C'était encore un peu compliqué, je fais 25e du général sans être très concluant”. 

Puis la forme est revenue. Depuis la Penn Ar Bed mi-avril, il a eu l’occasion de se rassurer. A 17 ans, il se découvre donc des qualités de grimpeur. “J'avais déjà fait un stage à la montagne, mais à part ça je n'avais pas trop de repères. J'avais juste participé à la Classique des Alpes et au Valromey l’année dernière”. Après avoir disputé le Tour du Carmausin Ségala le 5 mai, il en avait profité la semaine suivante pour descendre jusqu’à Argelès-Gazost, afin de monter quelques cols. “Chez moi c'est tout plat. Je n'ai pas forcément l'occasion de m'entraîner en montagne”.

« INTÉGRER LE COLLECTIF NATIONAL »

Bon rouleur, bon grimpeur, de quoi nourrir des ambitions sur les courses à étapes. Lui qui avait goûté au maillot de la sélection nationale cet hiver espère porter à nouveau les couleurs de l’équipe de France sur la route. “Intégrer le collectif national, c'est quelque chose qu'on fait pas souvent, j’étais vraiment content. C’est sûr que j’aimerais y retourner avant la fin de saison”. Soan Ruesche a quelques pris jours de repos, avant de se tourner vers la suite. “J'ai fini mon premier cycle. Le prochain objectif sera le Trophée Centre Morbihan”. Avant de retrouver des terrains plus montagneux sur la Classique des Alpes, et en juillet sur l’Ain Bugey Valromey Tour.