Decathlon AG2R La Mondiale DT : « Ça reste une très belle semaine »

Decathlon AG2R La Mondiale DT a été très en vue la semaine dernière lors du Tour de Bretagne. La Continentale a notamment pu compter sur Aubin Sparfel, 3e au classement général, ainsi que 2e et 6e d’étapes, et Antoine L’hote, 4e d’une étape et 14e au général (voir ici). Kévin Fouache, directeur sportif pendant la semaine en Bretagne, a fait le bilan pour DirectVelo.

DirectVelo : Quel sentiment prédomine après le Tour de Bretagne ?
Kévin Fouache : Quand on passe d'un briefing à vouloir renverser la course, à courir après à la fin, c'est évident qu'on est frustré sachant que tout le monde n'était pas au mieux sur la dernière étape. Mais Aubin (Sparfel) était encore dans une grande journée, il a fait sept jours exceptionnels, il a très bien récupéré, donc c’est déjà une satisfaction. Mais le bonus aurait été d'aller chercher cette victoire qu'on espérait toute la semaine. On s'est mis à l'envers à certains moments. Jugon était un passage important de notre course, mais ça ne s'est pas forcément passé comme on le voulait. Il y a des petites choses à revoir. Mais dans la globalité de la semaine, il ne nous manque que la victoire finalement.

« ON NE PEUT PAS LUI EN VOULOIR »

Face à une grosse concurrence, Aubin Sparfel réalise une belle performance en n’étant qu’Espoir 1...
Oui, c'est une très bonne semaine. On a pris chaque étape comme une Classique. Honnêtement, j'avais un peu peur que les efforts des premiers jours nous pèsent en fin de course. Ça a pesé pour certains, c'est peut-être ce qui nous met dans la difficulté. Il y a forcément de la déception, mais on aurait signé, il y a quelques mois pour une 3e place d'Aubin, avec un très bon collectif autour de lui.

Il restera comme l'un des grands animateurs du Tour de Bretagne…
Je pense que c’est celui qui a le plus attaqué pendant la course. Tous les jours, on l'a vu à l'offensive. Il y a des jours, j'aurais aimé qu'il ne le fasse pas. Mais au final, on ne peut pas en vouloir à un gamin qui a envie d'y aller. Au contraire, c'est formateur. C'est comme ça aussi qu'on apprend. On débriefe, on explique, on donne des billes. Aubin a appris de ses erreurs, mais ce n’en sont pas vraiment. Le premier jour, il a peut-être été un peu impatient. Mais lors de la troisième étape où Eliott Boulet gagne, il attaque parce qu’on lui avait demandé de le faire. Il analyse le parcours. Si ça se regarde derrière, on aurait dit : « Wow, magnifique, quel panache ! ». Ça rentre finalement. On ne peut pas lui en vouloir de faire ça dans un final pour gagner. Beaucoup de voyants sont au vert pour la suite.

« UN ENVIRONNEMENT HYPER SAIN, AVEC DES VALEURS »

Comment gère-t-on en tant que directeur sportif, autant d'attentes autour d’Aubin Sparfel ?
On gère ça de la manière la plus simple possible. Honnêtement, on est naturels. Les gars ont du talent, c'est évident. C'est aussi un travail de toute l'équipe. Je mets dans la boucle aussi les entraîneurs qui ne sont pas toujours sur le terrain et David Giraud, le référent de la Continentale. Je pense aussi à Jean-Baptiste Quiclet et Guillaume Bonnafond qui nous permettent d’accomplir du super boulot, ainsi qu’à la direction. Il y a un environnement hyper sain, avec des valeurs. On est garant de ces valeurs. On a un super groupe.

Antoine L’hote n’a pas été loin lui non plus de la victoire à l’occasion de la cinquième étape !
L’idée était de jouer sur ces deux cartes et d'en profiter, même si ça nous a peut-être desservis à certains moments. Mercredi, ça aurait très bien pu marcher quand Antoine attaque dans le final, mais ça ne l’a pas fait. Mardi, il a été dans la bonne échappée,  en compagnie de coureurs solides, après 1h40 de bataille. Très vite, on avait imaginé que ça pouvait aller au bout et ça a été le cas, même s’il n’a pas pu s’imposer. Antoine et Aubin ont eu tous les deux des opportunités de briller, sans réussite. Mais ça serait trop beau si on gagnait tout le temps. Ça reste une très belle semaine.