Jules Martin, le benjamin qui a gagné comme un grand

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo
Il était le plus jeune de la course mais cela ne l’a pas empêché de l’emporter. Né le 29 décembre 2008, Jules Martin serait encore dans les rangs Cadets à trois jours près. Et pourtant, c’est bien le J1 du VC Villefranche Beaujolais qui a enlevé, dimanche dernier, la seconde étape du Prix de la Ville d’Aubenas (voir classement), à l’occasion du traditionnel week-end de la Flèche Ardéchoise. “J’étais dans le dur hier (samedi) et sur le chrono ce matin. J’ai travaillé pour l’équipe en début de course. On n’avait personne dans le groupe d’une quinzaine qui est sorti en cours de route alors il a fallu rouler. Mais en toute fin d’étape, j’ai senti que les cannes revenaient”, racontait-il à chaud auprès de DirectVelo, juste avant de monter sur le podium protocolaire.
Au courage, le résident de Lancié (Rhône) dans le Beaujolais, entre Mâcon et Villefranche-sur-Saône, est parvenu à sortir avec Tony Billet et Louka Didier. “J’étais à bloc tout le long sur la fin. Je me suis dit qu’au pire, si ça rentrait, ça pouvait aider les gars et notamment Tom (Brémont) pour le sprint. Mais on a tenu jusqu’au bout. C’est une sacrée surprise !”. Malgré son manque d’expérience - il a débuté le cyclisme il y a trois ans -, Jules Martin a été très malin dans le final. “Louka m’a dit qu’il jouait le général et Tony a expliqué qu’il était cuit et que ça lui allait de faire 3. Il n’a pas passé beaucoup de relais. De mon côté, je n’ai pas compté mes coups de pédale, Louka non plus. C’est sans doute ce qui nous a permis de tenir jusqu’au bout”. Les deux garçons se sont ainsi mis d’accord pour se partager l’étape et le général, puisque Louka Didier, très bon 4e du chrono matinal, était de loin le mieux placé pour enlever l’épreuve et renverser le Colombien Kevin Andres Estupinan, vainqueur quelques heures plus tôt dans les pentes de Sampzon lors de l'effort chronométré.
Incrédule après avoir passé la ligne d’arrivée, Jules Martin a pu laisser exploser toute sa rage et partager son bonheur avec ses coéquipiers et son staff. “Je ne m’y attendais pas mais à partir du moment où tu as un dossard accroché dans le dos, dans l’absolu, tu peux gagner. Il faut y croire”. Jules Martin s’est mis au cyclisme “en regardant le Tour de France à la télé”, alors qu’aucun membre de sa famille n’a jamais couru en club. Son premier grand souvenir ? “Une 2e place sur un GP de Chauffailles en Minimes 2 à la toute fin de ma première saison”. Depuis, il ne cesse de progresser et se montre à l’aise sur les parcours exigeants et vallonnés. “J'aime bien quand c'est très dur et très sélectif. Je me considère plutôt comme un puncheur-grimpeur. J'ai quand même plutôt une bonne pointe de vitesse, ce qui m’a permis de gagner à dix reprises l’an dernier en Cadets 2, précise-t-il. Je préfère quand c’est dur avant, je ne gagne pas de sprints massifs. Je ne suis pas encore très à l’aise sur le vélo, face à des mecs qui ont plus d’expérience que moi”.
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