Liège-Bastogne-Liège : La parole au clan tricolore

Crédit photo A.S.O / Gaëtan Flamme

Crédit photo A.S.O / Gaëtan Flamme

Liège-Bastogne-Liège, la “Doyenne” des Classiques, c’est ce dimanche. Alors que beaucoup imaginent un duel XXL entre Remco Evenepoel et Tadej Pogacar dans les monts belges, de nombreux athlètes français comptent bien, en outsider, tenter de jouer les trouble-fête. DirectVelo a profité de sa présence à la journée médias, ce samedi veille de course, pour prendre la température auprès de plusieurs des têtes d’affiche du clan tricolore. Retrouvez les impressions d’avant-course recueillies à notre micro ci-dessous.


Portrait de Julian ALAPHILIPPE

« Franchement, je me sens très bien. Je suis super motivé pour cette course. Avec une belle météo, ça peut être une belle édition. J’ai bien récupéré de l’Amstel et de la Flèche même si j’ai souffert du froid là-bas, comme beaucoup de coureurs. Je me sens vraiment bien physiquement même si les résultats ne le montrent pas vraiment ces dernières semaines. Je suis quand même content de ma condition et ce sera une belle opportunité d’aller chercher un beau résultat.

Sur l’Amstel, j’avais besoin de voir où j’en étais après avoir été malade et avoir bien souffert sur le Tour du Pays Basque. Courir à l’avant m’a fait plaisir mais j’aurais pu et dû rester un peu plus calme, être plus malin pour pouvoir jouer dans le final. Cette fois-ci, il faudra essayer de rester calme.

Ils sont très forts (Remco Evenepoel et Tadej Pogacar, NDLR) mais il y a des choses à faire malgré tout. Ce sera à nous de donner le maximum. Je ne pense pas qu’il faille anticiper. Il faudra simplement donner le maximum pour aller chercher un résultat. »

Portrait de Romain BARDET

« Je suis devenu sélectif au fil de mes années d’expérience. Passer une semaine à moisir à l’hôtel en attendant Liège, c’était beaucoup trop long, surtout quand il y a en face une superbe course. C’est la raison pour laquelle je me suis habitué à cet enchaînement Tour des Alpes - Liège-Bastogne-Liège. Souvent, je ne me sens pas super sur les deux-trois premières heures de course à Liège mais je crois que sur le final, la grosse semaine de course en Italie me sert, pour ma résistance à l’effort en tout cas. Dans le prévisionnel du Grand Tour qui arrive, c’est un enchaînement qui a du sens et qui m’a déjà réussi par le passé.

Le but du jeu va être d’essayer de tirer son épingle du jeu au milieu d’un groupe d’une vingtaine de coureurs qui ont à peu près le même niveau derrière (Tadej) Pogacar et (Remco) Evenepoel. Ce sera surtout ça la clef. Après la Roche-aux-Faucons, il restera de la route alors il sera difficile d’éviter une arrivée groupée pour la dernière place du podium. C’est à la fois physique et tactique. Il faut réussir à s’extirper puis à survivre devant. Il y a une classe d’écart, je crois, entre ces deux-là et les autres. L’enchaînement des difficultés est tellement difficile… Maintenant, on sait qu’il peut y avoir des parties favorables à des regroupements. Il faut être ouvert à tous les scénarios mais on sait que si Pogacar attaque dans la Redoute, ça risque de rouler à une autre vitesse… Ce sera intéressant, ça fait des années que les gens attendent cette bataille homérique entre les deux. Je pense qu’ils seront assez forts pour sortir tous les autres dans la Redoute avant de se départager dans la Roche-aux-Faucons ou au sprint.

Certes, Mattias Skjelmose a gagné l’Amstel mais c’est autre chose. Attention, je ne dis pas qu’il ne faut pas être très fort pour gagner l’Amstel, mais Liège est une course différente avec l’enchaînement des difficultés. La Redoute est un vrai test sur quatre-cinq minutes et là, on a la cylindrée des coureurs.

Ici, il y a une excitation particulière sur certains points de passage. Chaque année, à partir des Côtes de Stockeu et de la Haute-Levée, je sais si je peux faire un résultat ou pas sur cette course-là. J’espère que ce sera le cas, mais je me sens un peu moins bien que l’année dernière. Je ne sais pas pourquoi, j’ai senti que c’était dur au Tour des Alpes, je sens que je manque encore de rythme en compétition. »

Portrait de Louis BARRÉ

« Je suis un coureur endurant et un puncheur alors forcément, sur le papier, ce sont les courses qui me plaisent le plus. Ici, j’espère un Top 20 au minimum et je serais vraiment super heureux avec un Top 10. J’espère vraiment avoir de bonnes jambes. Il y a un sacré niveau mais après le Top 10 à l’Amstel, je me dis qu’il est possible de le refaire.

Cette année, j’ai un meilleur calendrier de course, j’ai retrouvé une pleine motivation et forcément, ça joue énormément dans les résultats. »

Portrait de Romain GRÉGOIRE

« Je n’ai pas trouvé la clef sur l’Amstel ni sur la Flèche mais je pense que sur le papier, Liège peut nous correspondre un petit peu mieux collectivement. On va essayer d’être là en surnombre et d’anticiper si on sent qu’il y a une ouverture. Il faudra se battre jusqu’au bout. Vu l’homogénéité du peloton, il se pourrait qu’il y ait pas mal de coureurs dans le final. Si c’est le cas, il faudra garder son sang-froid. Au bout de 250 kilomètres, la jambe va parler même si le placement sera important.

J’en veux plus, même si faire deux fois 7e et à l’Amstel et la Flèche, c’est loin d’être mauvais. Le Top 10, je sais maintenant que je l’ai dans les jambes alors forcément, j’ai envie d’aller voir plus haut, surtout ici. Au niveau des courses d’un jour, c’est sans doute celle qui me convient le mieux. »

Portrait de Aurélien PARET-PEINTRE

« Un petit peu comme l’an passé, sur la même base et la même stratégie, je vais essayer de courir placé en sachant que la course va sans doute vraiment démarrer dans la Redoute. Remco (Evenepoel) et (Tadej) Pogacar risquent de s’isoler. Il se pourrait qu’il y ait ensuite une bataille entre les autres et j’espère en faire partie. Forcément, il est un peu compliqué d’imaginer anticiper car les UAE ont pris l’habitude de mettre un gros tempo assez tôt sur les courses. Prendre quelques secondes pour être mort après, ce n’est pas toujours utile. Il va plutôt falloir essayer de survivre et trouver une opportunité sur les moments un peu plus tactiques. Romain Bardet l’avait bien fait l’an dernier pour aller chercher la 2e place. Il ne faut pas partir défaitiste mais de là à imaginer anticiper, ça me paraît compliqué.

Faire 5e l’an dernier, c’était comme une petite victoire pour moi. On sait très bien qu’il risque d’être compliqué de jouer la gagne mais ça reste du sport. Il peut y avoir des faits de course, des incidents… Je ne le souhaite pas mais ça peut aussi rebattre les cartes. Il faut rester positif mais on sait qu’il faudrait que toutes les planètes s’alignent pour aller la gagner.

L’an passé, Tadej est parti tout seul et c’était réglé. Cette fois-ci, ils sont deux et c’est plus intéressant pour nous car ils pourraient aussi se regarder, comme à l’Amstel. Au sprint, c’est possiblement du 50-50 entre eux alors à nous d’en profiter si jamais. Il peut y avoir des possibilités. J’ai une bonne pointe de vitesse qui me sert toujours alors on ne sait jamais, mais je pense que ma place se situe entre 5 et 20. Je vais essayer de jouer du mieux possible. »

Portrait de Kévin VAUQUELIN

« J’ai envie de bien faire. Après la 2e place à la Flèche, j’aborde ce rendez-vous avec plus de sérénité, mais ce ne sera pas du tout la même course bien sûr. Ce sera plus énergivore et beaucoup plus long. L’an passé, le placement nous avait porté préjudice. On avait galéré sur les petites routes après avoir été retardés par une chute.

On se doute que dans la Redoute, les favoris risquent de commencer à lancer même s’il se pourrait que ça se lance très tôt ou du moins que les équipiers de la Soudal Quick-Step et d’UAE fassent un très gros tempo assez tôt dans la course. Il pourrait y avoir une élimination par l’arrière assez tôt.

Tout peut se passer, les deux grands favoris peuvent se regarder aussi, il faudra saisir les opportunités si elles se présentent. J’ai trouvé Remco (Evenepoel) très fort à l’Amstel, je pense qu’il peut accrocher (Tadej) Pogacar. Je n’ai pas forcément réfléchi à un scénario précis qui me permettrait de jouer la gagne. Je n’ai pas trop envie d’y penser, ce serait sans doute se faire des illusions pour pas grand-chose à l’arrivée. Mais je vais me battre pour être présent. On l’a vu avec Mattias Skjelmose à l’Amstel, si on est prêt à se faire très très mal, c’est possible, notamment en prenant un coup d’avance au bon moment. »

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