En tête au Carrefour de l'Arbre, Arthur Alexandre finit « dégoûté »

Crédit photo Hugo Barthelemy - DirectVelo

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Arthur Alexandre a eu le temps de croire à quelque chose de grand, dimanche dernier, sur la version Junior de Paris-Roubaix. "Franchement je suis dégoûté. Dégoûté... On est sorti avec Alban Picard à deux et je suis tombé à l'entrée du Carrefour de l'Arbre, je l'ai vu partir, je prends du temps à revenir dans le rythme et je vois Barry et tous les autres qui vont au bout me passer", peste-t-il sur le vélodrome, quelques instants après en avoir terminé. C'est en effet le moment où sa course a basculé, et celui qui portait les couleurs de l'équipe de France est passé de la position de potentiel vainqueur, à chasser le groupe qui s'est finalement joué le succès quelques minutes plus tard. "À la sortie du Carrefour de l'Arbre, on était à trois en chasse. J'étais dégoûté, surtout que le peloton où il y avait Valentin Martinet rentre sur nous".


Son coéquipier tricolore se met alors à la planche pour lui. "Il m'a aidé, il a roulé dans le final et tout donné pour qu'on essaie de rentrer sur le premier groupe, malheureusement ça n'a pas fonctionné". Arthur Alexandre a voulu sauver ce qui pouvait l'être, mais les cartouches avaient déjà été dépensées quelques minutes plus tôt. "J'étais cramé, j'ai tout donné quand j'étais avec Alban devant. Je pense que j'aurais pu aller chercher un beau Top 10 mais ce n'était pas pour aujourd'hui (voir classement)". Même après avoir refait le fil de la course, l'habituel sociétaire d'Argenteuil Val de Seine ne pouvait pas s'empêcher de penser à ce baroud avec Alban Picard (Groupama-FDJ U19). "Alban était fort sur toutes les parties bitumées et moi sur les secteurs pavés. J'avais la bonne patte, et à l'entrée du Carrefour, je ne sais pas... Avec la boue, je suis tombé, j'ai perdu l'avant".

« JE SUIS UN PEU FLAHUTE ET JE KIFFE ÇA »

Malgré cette chute, celui qui occupe la tête du Challenge DirectVelo Junior estime être "resté dans la course mentalement, en donnant tout jusqu'à la fin même si le résultat n'est pas là". Une course frustrante, à l'image de l'équipe de France qui a mangé de la poussière, ou de la boue selon les secteurs. "Les deux leaders étaient Valentin et moi. Valentin devait prendre les coups et moi je devais garder des forces, m'économiser pour aller faire une placette au sprint. Et on a perdu des éléments dès le début, Valentin est tombé, même avant le premier secteur, il est rentré puis on a perdu Robin Brugier sur la grande ligne droite avant d'arriver sur l'ancienne centrale nucléaire. Valentin Beck est tombé aussi. Mais c'est Paris-Roubaix". Arthur Alexandre a au moins fait son baptême en bleu. "Je suis honoré de porter mon pays sur une course comme ça".

Cette première ne l'empêchera pas de se débarrasser de la déception. "J'avais à cœur de faire un bon gros résultat, collectif ou individuel, pour que le maillot de l'équipe de France soit sur le podium. Je me sentais bien sur la Pévèle la semaine dernière. Roubaix était un des gros objectifs de la saison, je me sentais bien sur les pavés, j'avais l'impression de voler". Car sur ces courses, Arthur Alexandre est comme un poisson dans l'eau. "J'aime les courses dures avec des grosses conditions, qu'il pleuve, qu'il vente... quand il fait froid j'adore ça, je suis un peu flahute et je kiffe ça. Même les courses en Flandre et tout ce qui y ressemble, j'adore". Mais après une telle journée, se reconcentrer sur un autre objectif semblait mission impossible. "Là je suis un peu cramé, j'ai besoin d'une bonne petite semaine de récup et on va se diriger vers la suite de la saison".

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