Edward Theuns : « Je voulais gagner pour mon fils »

Crédit photo Hugo Barthelemy - DirectVelo

Crédit photo Hugo Barthelemy - DirectVelo

1405 jours après sa dernière victoire lors de la cinquième étape au Tour de Hongrie, Edward Theuns a renoué avec la victoire, ce vendredi, à la Bredene Koksijde Classic (voir classement). Le coureur de Lidl-Trek l'a emporté au sprint devant Luke Lamperti (Soudal-Quick Step) et Nils Eekhoff (Team Picnic-PostNL). L'émotion était à son maximum puisqu'il a directement donné l'accolade à son coéquipier Jakob Soderqvist. Tim Declercq est venu le féliciter également. Il n'a pas su retenir ses larmes quand sa femme, Lien et son fils, Scott l'ont serré dans leurs bras. Remis de ses émotions, le Belge de 33 ans a livré ses impressions à DirectVelo après la cérémonie protocolaire.


DirectVelo : Attendre si longtemps pour gagner... Tu dois te sentir tellement heureux.
Edward Theuns : Ces dernières semaines, je rentrais à la maison et souvent après la course, mon fils me demandait : « papa, est-ce que tu as gagné ? » Alors je lui expliquais que je suis très important pour Johnny (Milan) en tant que lead-out. Que si Johnny gagne, papa gagne un peu aussi. Mais je voyais bien qu'il réfléchissait à ça... Et honnêtement, à l'intérieur, ça fait un peu mal parfois. Cet hiver, je lui ai déjà montré des images de mes victoires passées, pour lui prouver que papa savait gagner des courses. Et la semaine dernière, je lui ai dit : « un jour, papa en gagnera encore une ». Et finalement, ce jour est arrivé.

Tu as choisi la carte de l'offensive dans les monts.
À Tirreno, j'ai fait une très bonne semaine. J'en suis sorti en très bonne forme. Je sentais que j'étais à un bon niveau, mais à un moment donné, on a fait une ascension et je me suis dit : « oh là là, ça va vraiment bien. » Et ainsi, petit à petit, on a réussi à passer et à faire le saut vers un petit groupe lors de la montée du Kemmelberg. Au début, je n'ai pas roulé directement avec eux, mais après un moment, j'ai pris les relais parce que nous roulions pour réunir les deux groupes, car c'était la meilleure chance de succès.

« JE CONNAIS MA PLACE DANS L'ÉQUIPE »

C'était serré à la fin avec le peloton sur les talons.
Finalement, à environ 4 ou 5 kilomètres de l'arrivée, j'ai dit à Jakob Soderqvist qu'il devait tout donner pour que le groupe de tête reste devant. Je me sentais très bien et, au final, je sais que mon sprint est toujours bon. Surtout après une course difficile et dans un petit groupe, je pense. J'ai fait beaucoup de lead-outs ces deux dernières années, et donc ces longs sprints me sont devenus naturels.

Vas-tu avoir d'autres chances dans la saison ?
La prochaine course, c'est La Panne. Et ensuite, on enchaîne avec le Tour des Flandres, le Grand Prix de l'Escaut et le Tour du Limbourg. Je suppose que c'était ma seule opportunité de gagner quelque chose personnellement. Je connais ma place dans l'équipe. Nous avons une équipe très forte. Et dans les prochaines courses, avec tous les grands coureurs au départ, je serai davantage en mission pour l'équipe. Mais je pense que j'ai montré que j'étais en forme et qu'ils peuvent compter sur moi pour un sprint.

Ça ne te frustre pas de ne pas avoir plus d'opportunités personnelles ?
J'éprouve beaucoup de satisfaction en étant lead-out pour Johnny. C'est l'un des meilleurs sprinteurs du monde. L'aider à gagner les plus grandes courses me procure énormément de satisfaction. J'avais surtout envie de gagner pour mon fils. Je ne dirais pas que ça me rongeait, mais j'y pensais un peu. 

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