Baptiste Lecoq et les bienfaits de Manche-Atlantique

Crédit photo Ronan Caroff - DirectVelo
Baptiste Lecoq a ouvert son compteur chez les Juniors, et il l'attendait. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il n'était pas du voyage en Martinique avec ses coéquipiers, car lui préférait s'aligner au Trophée Louison-Bobet. "J'avais pour objectif de performer en Junior, parce que je n'ai jamais eu la chance de lever les bras au niveau fédéral. Je voudrais vraiment viser l'équipe de France". Et s'il est parvenu à triompher ce dimanche (voir classement), c'est peut-être grâce à son expérience de la semaine dernière... chez les grands. "J'ai fait Manche-Atlantique. Je fais une bonne course sous la pluie, donc ça m'a donné la pêche pour là. C'est pour ça que j'ai pu faire un bon finish", raconte celui qui a même pris la 22e place sur la mythique Classique bretonne.
Le coureur de Lepelley Electricité, équipe Junior de Moyon, insiste sur les bienfaits d'aller chez les Elites, comme Axel Bouquet l'a fait l'an dernier, ce qui l'a mené vers la Conti d'Arkéa-B&B Hôtels. "On a bien vu avec Pierrick (Leclerc, manager, NDLR) cet hiver. Il m'a emmené deux semaines en Espagne. Il me fait confiance. C'est lui qui m'a dit avec mon père de faire Manche-Atlantique. Je remercie Moyon parce qu'ils me font beaucoup confiance depuis ce début de saison. Et je pense que je n'ai pas fini de courir avec les grands". Le Junior 2 évoque son père, lui aussi coureur, Bertrand. "Je remercie mon père de m'avoir conseillé de faire ça, il a d'ailleurs fait la Bobet hier. Ça n'a rien à voir entre les Elites et Juniors. Et c'est ça qui m'a fait gagner aujourd'hui. La fin de course, c'est grâce à la semaine dernière".
« DÉBRANCHER LE CERVEAU »
Cette fin de course, c'est l'instant qu'il a choisi pour s'envoler vers un succès solitaire. "J'ai vu que tout le monde était cramé à 5-6 bornes, en haut du faux plat j'ai attaqué. Je me suis retrouvé tout seul. La ligne droite là-bas, on m'a dit 20 secondes. Je n'y croyais pas. Le vent de face, c'était horrible. Quand je suis arrivé au kilomètre, je savais que ça allait le faire. Franchement, je suis super content", exulte-t-il. Le scénario a aussi précipité sa décision de porter l'estocade. "On a entendu qu'il y avait un contre de huit personnes. On s'est dit qu'il ne fallait pas que ça revienne, sinon on allait se faire avoir. On a réussi à les stabiliser à 50 secondes. Après, on a entendu deux mecs qui revenaient hyper fort".
La menace du contre qui revient crée alors un déclic dans la tête de Baptiste Lecoq. "On était tous à bloc à rouler et ils revenaient à 20 secondes. Je me suis dit qu'il fallait débrancher le cerveau, attaquer en haut, ne pas réfléchir, et pousser jusqu'à la ligne". Aussitôt dit, aussitôt fait. Et la suite, c'est donc ce premier succès qui vient confirmer son bon début de saison. De très bon augure avant que son calendrier ne se densifie. "Je vais surtout privilégier les Juniors, les UCI et les belles courses comme ça. On est pris sur le Valromey début juillet. Après, il y a des belles UCI qu'on va faire aussi. Ça va être sympa". Et si les jambes répondent comme ce dimanche, Baptiste Lecoq devrait continuer de bien s'amuser.