Matteo Jorgenson : « Je suis inquiet pour Jonas »

La Visma-Lease a Bike n’a peut-être plus qu’une carte à jouer pour le dernier week-end de Paris-Nice. Ce jeudi, dans les terribles pentes qui mènent à Notre-Dame-de-Sciez, à la Côte-Saint-André, Matteo Jorgenson a repris la tunique jaune à son coéquipier Jonas Vingegaard. Ce dernier est parti à la faute à mi-course, dans la Côte de Trèves. Visiblement touché au niveau du visage et plus précisément de la lèvre, le double vainqueur du Tour de France est également, et c’est plus inquiétant, touché à la main et au poignet. “Il m’a dit pendant la course qu’il avait très mal. Je suis inquiet pour Jonas, j’espère qu’il va bien”, concédait l’Américain en conférence de presse, une petite heure après la course.

Pendant de longs kilomètres, le Danois a traîné sa misère en queue de peloton, sans jamais chercher à remonter. Puis il n’est pas parvenu à tenir la roue des meilleurs dans l’ascension finale (voir classement). Un scénario auquel s’était préparé Matteo Jorgenson durant les deux heures précédentes. “Il était venu me parler pendant la course pour me dire de faire ma propre course, de faire le mieux possible sans me préoccuper de lui”. Dans le dur la veille à cause de conditions climatiques particulières et de la neutralisation, le tenant du titre a retrouvé de bonnes jambes sur cette cinquième étape. Et il a décidé de prendre les choses en main dans le dernier kilomètre, ne se préoccupant pas, en effet, d’un Jonas Vingegaard alors distancé. “Je me sentais bien et j’ai décidé de faire le tempo moi-même car c’était ce qui me convenait le mieux”.

« TU VAS ME LAISSER GAGNER DIMANCHE ? »

Matteo Jorgenson assure n’avoir aucun regret quant au fait de ne pas avoir levé les bras sur l’étroite ligne d’arrivée. “Lenny (Martinez) était le plus fort, c’est sûr”, concède l'Américain après avoir interpelé l'Azuréen en conférence de presse : "tu vas me laisser gagner dimanche ?", a-t-il demandé au coureur de la Bahrain Victorious, qui était alors au micro. "Non, pas de réponse ?", a-t-il rigolé avant de prendre sa place face aux journalistes. 

Reste désormais à savoir si Matteo Jorgenson pourra toujours compter sur Jonas Vingegaard ces prochains jours. Autre interrogation : celle d’une étape de samedi qui pourrait être tronquée en cas de fortes chutes de neige à Auron. “Des arrivées dans des endroits comme celui-là au mois de mars, c’est forcément risqué. On ne l’a pas découvert hier ou aujourd’hui, on y pensait déjà au moment où le parcours avait été dévoilé. Peut-être qu’on restera dans la vallée… Je ne sais pas, pour l’instant je n’ai entendu que des rumeurs. Dans tous les cas, on s’adaptera”. Aux possibles différents aléas, qu'ils soient internes à la WorldTeam néerlandaise ou météorologiques.