Alban Picard dans la roue de Pierrick Fédrigo

Crédit photo Objectif-Lolita / Lola Lienart
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour Alban Picard, pour s’imposer dans la catégorie Juniors. Le coureur de CC Marmande 47 s’est adjugé le Trophée de la Ville de Châtellerault ce dimanche (voir classement). “Je ne pensais pas gagner et avoir ce niveau-là en Junior 1. J’avais envie de rivaliser, mais j’ai passé un hiver compliqué au niveau du cyclo-cross. Je n’avais pas de résultats et les sensations n'étaient pas bonnes. Débuter la saison avec deux victoires, c’est exceptionnel", rapporte-t-il à DirectVelo.
Pour s’imposer à Châtellerault, le coureur de 17 ans a dû faire parler son instinct. “C'était l'une des premières courses de l'année, donc tout le monde était excité. Ce sont souvent des arrivées au sprint massif ici. C'était une course assez nerveuse, en plus, il a plu au début. Donc je savais que l’échappée pouvait aller au bout. J'ai essayé de sortir dans la plupart des coups“. Le Lot-et-Garonnais a rencontré une difficulté imprévue au cours de la course, ce qui l’a obligé à courir différemment. “À environ 80 km de l'arrivée, il y a un coureur qui m'est rentré dans le dérailleur arrière. L’impact m’a débranché le câble du Di2, donc je suis resté toute la course sur le 54-15. Je n'ai pas pu changer les vitesses. C'était vraiment difficile, j'ai essayé tout le temps d'attaquer avant les bosses parce que j'avais des difficultés avec mon gros braquet à mener. J’ai tenté d'attaquer plusieurs fois et puis à un moment, je suis sorti en costaud à 50 km de l'arrivée. Je suis rentré sur l'échappée. Ensuite, on ne s'est retrouvés qu'à deux avec Alan Tortigue. À 1,5 km de l'arrivée, il m'a attaqué. Je l'ai contré à 1 km et puis j'ai gagné tout seul“.
UNE HISTOIRE DE FAMILLE
Ce succès ravit Alban Picard, qui est très fier de lever les bras pour son équipe du CC Marmande 47, lui qui est très attaché à ce club depuis des années. Mais au-delà d’être satisfait pour son équipe de cœur, Alban Picard donne aussi satisfaction à sa nouvelle crémerie : la Groupama-FDJ, puisque le Lot-et-Garonnais a intégré l’équipe U19 cet hiver. Il sent que ce nouveau tournant lui apporte beaucoup de bienfaits. “Il y a beaucoup de choses qui changent, notamment au niveau des suivis, que ça soit au niveau des mécaniciens, au niveau des transports et au niveau du plan d'entraînement. Avant, c'était le président de Marmande, Anthony Langella, qui était mon entraîneur, mais ce n’était pas son boulot. Il faisait d'autres choses en dehors. C'est difficile de m'accompagner à plein temps. Maintenant, j’ai un entraîneur spécifique“.
De plus, Alban Picard a une histoire de famille avec la structure de Marc Madiot. Son oncle, qui n'est autre que Pierrick Fédrigo, est un ancien de la maison. “Depuis que je suis petit, toute ma famille porte le maillot de la FDJ. Ça me fait bizarre de me retrouver avec ce maillot. Mes proches sont contents de me voir chez FDJ. C’est vraiment quelque chose de spécial". Le jeune homme peut également prendre exemple sur un autre membre de sa famille : son frère Paul, qui évolue en Espoirs 2 au sein de l'OCF Team Legend Wheels. “On se motive l’un et l’autre, surtout que cette année, il fait un très beau début de saison. Paul me donne beaucoup de conseils comme pour Châtellerault par exemple. Il avait gagné il y a deux ans“. Paul Picard n’hésite pas à apporter sa vision pour la carrière de son petit frère. “Il me conseille sur des courses, quand des équipes me contactent, et également sur la diététique. On est vraiment liés lui et moi. Ça m'aide beaucoup d’avoir son point de vue dans certaines situations".
PARIS-ROUBAIX U19 DANS LE VISEUR
Alban Picard est un coureur polyvalent. Un profil passe-partout, à l’aise dans les parcours taillés pour puncheurs et également rapide au sprint. Des qualités qui pourraient lui être utiles sur Paris-Roubaix Juniors en avril prochain (voir les équipes engagées). “Mon premier objectif de la saison, c’est Paris-Roubaix. Je ne sais pas encore si je serai pris, mais c'est une course qui fait rêver tout le monde. On va dire que j’ai deux autres gros objectifs cette saison, en dehors de Paris-Roubaix : le Tour de l'Abitibi en Coupe des Nations, et les Championnats en France. Mais pour l'instant, on va d’abord se concentrer sur Paris-Roubaix”.
Avant de rêver de l'Enfer du Nord, Alban Picard sera aligné sur plusieurs courses telles que la Nokere Koerse, la Bernaudeau Junior et sur la Pévèle Carembault Classics. “Ce sont de belles courses. Je ne connais pas encore le niveau des coureurs internationaux. Nokere va être ma première course de l’année avec des coureurs étrangers. Je ne sais pas encore le niveau que je peux avoir. Ça va me permettre de me rendre compte de quels objectifs je peux me fixer sur des courses internationales. Si je suis très fort, on va caler les objectifs au niveau de Paris-Roubaix, mais par contre, si je n'ai pas le niveau pour rivaliser avec les meilleurs, il faudra peut-être se focaliser sur des objectifs moins importants". Mais pour le moment, l'espoir est permis.