Ardèche Classic : « Ça nous met les boules »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Tout s’était passé à merveille pendant 169,2 kilomètres, avec une nouvelle fois une course intense et pleine de suspense. Mais à 350 mètres de la ligne, la quasi-totalité du groupe de tête a tourné à droite dans un rond-point au lieu d’aller tout droit, et Romain Grégoire s’est imposé dans une atmosphère un peu étrange (voir classement). Un moment forcément compliqué à vivre pour l’équipe d’organisation, comme l’a expliqué Guillaume Delpech à DirectVelo, à moins de sept mois du Championnat d’Europe qui aura lieu au même endroit.


DirectVelo : La toute fin de course a été entachée par une erreur de parcours d’une grande partie des coureurs de tête… Comment le vis-tu ?
Guillaume Delpech : Je ne le vis pas forcément bien. On avait choisi ce triple passage pour que les coureurs aient le temps de bien appréhender la descente de Saint-Romain-de-Lerps, qui était très rapide et technique, en vue du final. On se disait que cet enchaînement allait justement éviter toute ambiguïté. Certes, c’était aussi une fois en sens inverse, mais les coureurs ont pu repérer les lieux.

Que s’est-il passé, concrètement ?
Sincèrement, je ne sais pas. Le seul témoin direct de la scène est le régulateur et je ne l’ai pas croisé depuis l’arrivée. On ne voit rien sur l’image de l’hélico car il a perdu les coureurs. C’était un grand moment de solitude pour Matthieu (Volz), notre réalisateur. Il faut imaginer… Il a perdu les coureurs de vue au moment le plus important de la course, lors du dénouement. Ce n’est pas facile à vivre pour lui.

« UN SENTIMENT AMER »

Comment as-tu découvert cet incident ?
En entendant le speaker Marc Chavet évoquer une erreur de parcours au micro. Forcément, ça a tout de suite laissé un sentiment amer.

Cette édition était particulière, en préparation du Championnat d’Europe à venir en octobre…
La position de la ligne d’arrivée a été avancée de cent mètres et on a fait supprimer un îlot directionnel via la mairie. C’était un coup, un investissement. On voulait faire valider la largeur de la chaussée, les installations. C’était une répétition avant le Championnat d’Europe. Dans ces conditions, ce n’est pas génial d’avoir eu ça pour la répétition. Et d’un autre côté, c’est mieux de l’avoir là qu’au Championnat d’Europe… Enfin non, il valait mieux que ça n’arrive pas, tout simplement.

D’autant qu’en vingt ans, il n’y a jamais eu un tel événement sur l’épreuve !
Ce n’est pas de la faute à quelqu’un en particulier, je pense. C’est un enchaînement de circonstances qui fait que… Il faudra prendre du recul pour essayer de comprendre la chose, et voir comment éviter que cela se reproduise. On avait un pôle sécurité, une équipe dédiée avec deux safety cars, dix personnes qui travaillent en coordination avec Camille (Chancrin), des juges… Pour autant, le risque zéro n’existe jamais sur route ouverte.

« LA COURSE A ÉTÉ MAGNIFIQUE »

Il reste la Faun-Drôme Classic ce dimanche !
On annonce du Mistral et donc des risques de bordure. Je suis plus interrogatif sur l’état d’esprit de certains coureurs. Je pense par exemple à un Marc Hirschi, qui est tombé.

Crains-tu un mouvement de contestation des coureurs ?
Je trouverais quand même cela déplacé. J’espère surtout qu’il n’y aura pas de “blocage” psychologique en course, de doutes, dans leur façon de courir.

Il y avait eu une belle course jusque-là…
La course a été magnifique. Le fait qu’on ne vienne que nous parler de ce truc à 200-300 mètres de l’arrivée, ça nous met les boules. Le scénario de la course était génial, on ne savait pas ce qu’il allait se passer. (Lorenzo) Fortunato a eu 35 secondes d’avance, on a imaginé qu’ils n’allaient plus le revoir. Et c’est revenu en bas de la descente. Devant la télé, ça devait être super aussi à suivre. Je trouve donc dommage de ne retenir que ça de la course. La réalité, c’est que la course a été belle, et on n’en voit pas des comme ça tous les week-ends.

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