La famille Grégoire « ne peut pas rêver mieux »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo
En s’imposant sur la Faun-Ardèche Classic (voir classement), Romain Grégoire a rendu la journée de sa famille encore plus inoubliable. Pour la première fois, l’aîné et son jeune frère Baptiste, membre de la Conti et promu ce week-end avec la WorldTeam de la Groupama-FDJ, couraient ensemble chez les professionnels. “C'était un moment que j'attendais avec impatience, reconnaît auprès de DirectVelo leur père Christophe. On les élève, on les entraîne, et dès qu’ils prennent la décision d’en faire leur métier, il faut y aller à fond”.
« ON AVAIT ZÉRO DOUTE »
Malgré la présence de Guillaume Martin-Guyonnet, Valentin Madouas ou encore Rémi Cavagna, ancien lauréat de l’épreuve, la Groupama-FDJ avait tout misé ce samedi sur Romain Grégoire, classé 2e l’an passée de l’épreuve ardéchoise et 4e du Tour d’Algarve la semaine dernière. “On avait caché notre stratégie comme on avait un gros collectif sur le papier, indique le directeur sportif Yvon Caër. On avait zéro doute. Romain est arrivé ici avec des ambitions, il s'est mis la pression. Nous aussi, on a voulu assumer notre rang par rapport à un coureur qui prend de l'envergure. Il a une légitimité naturelle, malgré son jeune âge”.
Baptiste Grégoire a été mis à contribution d’entrée de jeu pour rouler derrière les sept échappés. “J'ai essayé de faire mon boulot du mieux possible, sourit le Bisontin qui sort tout juste de la catégorie Juniors. C'est la première fois que je faisais ça. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Franchement, j'ai adoré”.
« ÇA FAIT BIZARRE »
Alors que le cadet venait de rejoindre le bus après un travail apprécié par son staff, comme celui des autres coureurs de l’équipe, l’aîné a pris ses responsabilités en attaquant à plusieurs reprises dans la montée de Saint-Romain-de-Lerps, à plus de 25 kilomètres de l’arrivée. “C’était le plan, dit Yvon Caër. Le fait d'avoir un petit coup d'avance aurait été bien. Mais il y avait un tel niveau et une telle homogénéité…”. Au moment où Baptiste Grégoire quitte le bus pour se présenter vers la ligne d’arrivée, il reste moins de trois kilomètres et ils ont douze à encore espérer la victoire.
En raison d’une erreur de parcours de la plupart des adversaires aux 350 mètres, Baptiste et Christophe Grégoire voient Romain débouler seul en tête. “Je n'ai pas tout compris, sourit Baptiste. Ça donne une arrivée un peu spéciale mais c'est comme ça, les coureurs doivent connaître le parcours. On était déjà passé par là pendant la course. Tant mieux pour lui, ça reste une victoire comme une autre”. Le père n’a pas tout compris non plus. “Je n'ai pas tout vu en raison du décalage avec la télé. Et quand je le vois apparaître sur la ligne, c'est vrai que ça fait bizarre. Je n’ai pas les mots, on ne peut pas rêver mieux".
« ON PEUT TOUT ESPÉRER »
Yvon Caër était optimiste quant aux chances de son poulain de s’imposer au sprint à Guilherand-Granges. “L’an dernier, il gagne un massif au Tour du Pays Basque, rappelle-t-il. Au final, il y a eu des circonstances favorables, mais c'est la course. Ça bascule du bon côté et c'est très bien”. L’expérimenté directeur sportif était ravi en pensant à la suite de la saison. “Quand une équipe se met au service d'un leader et qu’il gagne, c'est très bien car derrière, ça génère une énergie très positive. La confiance amène la confiance, les résultats amènent les résultats. C'est extrêmement encourageant”.
Le choix a été fait depuis un bon moment de ne pas enchaîner avec la Faun-Drôme Classic ce dimanche. “Il a un calendrier très dense à venir. Et quand on est à ce niveau-là, il ne faut pas essayer de chercher à être trop gourmand”. Les Strade Bianche, Tirreno-Adriatico et Milan-San Remo l’attendent ces prochaines semaines. “S'il est à ce niveau-là, on peut tout espérer”, pense le Breton. Pour le plus grand plaisir de toute une famille.
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