Tom Donnenwirth : « Je profite à fond »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Tout va vite pour Tom Donnenwirth. Quatre ans après sa première licence en FFC (lire ici), le Béarnais a en quelques semaines déjà réussi ses débuts avec la Groupama-FDJ. “Je me rends compte que c'est un métier qui me correspond bien, le fait de bouger pas mal, mais aussi d'avoir du temps à la maison, de pouvoir rouler et de s'organiser un peu comme on veut dans la semaine, et de pouvoir participer à de belles courses. Je profite à fond et c’est plaisant”, assure-t-il à DirectVelo.


UNE CONSOLE DE JEUX SUR LES STAGES

Tom Donnenwirth est réputé pour être facile à vivre. “Ce n'est pas à moi de le dire, mais c'est vrai que ça s'est toujours bien passé avec mes équipes précédentes, Pau Vélo 64, le SCO Dijon et Decathlon. Et chez Groupama-FDJ, je retrouve ce côté très familial, ce que j’apprécie beaucoup”. Dès les premières semaines avec sa nouvelle formation, le Béarnais a su séduire staff et coureurs, notamment David Gaudu. “On a l’impression qu’ils se connaissent depuis dix ans”, confiait fin janvier Philippe Mauduit. Les stages de janvier, au Teide puis à Pedreguer, ont permis aux deux coureurs de se rapprocher rapidement. “En stage, en petit comité pendant trois semaines, on partage les mêmes sorties, longues de 6 à 7 heures parfois, on est en chambre ensemble, on partage tous les repas, tu as le temps de discuter et d'apprendre à connaître l'autre. Tu parles de choses un peu plus perso, ça rapproche forcément”.

Il avait eu la bonne idée d’apporter une console de jeux. “Les journées sont longues, surtout à Pedreguer où il faut rester 16 heures dans la chambre (pour l’hypoxie, NDLR). Je savais que David aimait bien les jeux vidéo, on a fait de bonnes parties de FIFA notamment. J’ai vu qu'il était très compétiteur, comme sur le vélo”. À première vue, le coureur de 27 ans semble avoir pris le dessus sur son leader. “Je ne dirai pas les scores, sinon il va râler, chambre-t-il avant de se reprendre. Il se défend bien, c'était serré”.

« BEAUCOUP DE FRUSTRATION À CHAUD »

Tom Donnenwirth n’a pas été recruté l’été dernier pour être un bon compagnon, mais pour performer sur le vélo et s’il en était nécessaire, le staff a vite été rassuré. “Ils étaient contents de ma forme”. Alors il a eu sa chance dès sa première course, la Muscat Classic où il a pris la 5e place (voir sa fiche DirectVelo). “Je n'étais pas forcément protégé, mais ils avaient fait en sorte que je sois présent dans le final. Avec David (Gaudu), on s'était fait quelques sprints, et il avait vu que j'allais vite, donc il m'a laissé ma chance, et c'est lui qui a un peu roulé dans le final pour que ça puisse arriver groupé”.

Deux jours plus tard, il a encore eu la possibilité de jouer sa carte sur la deuxième étape du Tour d’Oman. Mais une chute au sprint l’a privé d’un nouveau très bon résultat. “Il y avait beaucoup de frustration à chaud. Je me suis bien rappé mais la première chose à laquelle j'ai pensé c'est « merde, j'avais une super occasion de scorer pour l'équipe ». C'était quand même une longue étape de 200 kilomètres. Il restait moins de 30 secondes d'effort et, au final, je n’ai pas pu faire mon sprint”. Les jours suivants, il a été précieux pour David Gaudu, vainqueur d’étape dès le lendemain et encore leader au classement général au départ de la dernière étape avant de céder son bien à Adam Yates.

« IL FALLAIT QUE JE PROUVE AU NIVEAU SPORTIF »

Ce très bon début au Moyen-Orient, il l’espérait forcément. “C'est toujours bien d'être fort en stage mais c'est mieux de le montrer en course, et ça me tenait vraiment à cœur de faire une bonne performance d'entrée, pour être crédible. Quand tu viens d'une Conti, tu as besoin de faire tes preuves rapidement pour avoir ta place dans une WorldTeam. On m'avait recruté sur des critères sportifs, notamment grâce à mon Tour de l'Ain, mais je n'avais pas non plus gagné de grandes victoires. Il fallait que je prouve au niveau sportif”.

L’ancien coureur de la Conti de Decathlon AG2R La Mondiale sait qu’il sera plus équipier que leader cette saison. C'était le cas ce samedi sur la Faun-Ardèche Classic. “Ça va être mon rôle pendant un petit bout de temps, avant de pouvoir vraiment jouer sur des courses punchy, parce qu'il y a quand même des mecs à chaque fois dans l'équipe qui ont plus d'expérience, et qui ont plus l'habitude de gagner que moi. J’ai envie d’apprendre auprès des leaders. Avoir la satisfaction d'accomplir un travail collectif pour que le leader puisse s’exprimer dans les meilleures conditions, ça me plaît bien”. Il assure prendre course après course, et n’entend pas griller les étapes. “Je sais que j'ai une marge de progression qui est intéressante. Je suis curieux de savoir jusqu'où ça va me mener”.

Comme à Oman, il saisira chaque opportunité qui se présentera à lui. “Je ne me ferme pas de porte. J’ai une pointe de vitesse et un bon punch, c'est toujours plus facile pour gagner une course que de partir de loin ou de faire un numéro. Si l'occasion se présente, j'irai évidemment à 100% pour jouer la gagne”. Plus personne ne peut en douter.

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