Le grand virage de Melvin Landerneau

Crédit photo DirectVelo

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Melvin Landerneau va prendre un grand virage dans sa carrière et dimanche, il en prendra même plus d'un puisqu'il participera à la course du Neubourg en Open 2-3. L'ancien Champion d'Europe du kilomètre sera dans l'Eure pour une course de 102 bornes. En effet, à 27 ans il quitte le sprint pour se tourner vers l'endurance. Ou plutôt y retourner. "Je me suis tourné vers le sprint il y a dix ans quand je suis arrivé à l'INSEP mais à la base, je faisais de la route. J'ai toujours su que j'allais revenir un jour ou l'autre à l'endurance", explique-t-il à DirectVelo.

SUR LES CONSEILS DE QUENTIN LAFARGUE

Cette décision est donc mûrie. "Je l'ai prise il y a un moment, avant les Jeux olympiques. Je voulais voir autre chose et, forcément, le climat [de la vitesse, NDLR] a joué. Je savais que le Championnat du Monde 2024 serait mon dernier dans le sprint mais je ne l'ai dit à personne", précise-t-il. C'est ensuite qu'il contacte Steven Henry, l'entraîneur national de l'endurance. "Je lui ai parlé de mon projet. Il va m'intégrer progressivement dans le groupe, il me laisse le temps de travailler les bases". Premier changement pour le sprinter, la musculation plus légère. "Je vais entretenir ma force et ma puissance que je ne veux pas perdre. Sur piste, je ne fais plus d'efforts courts".

Remplaçant de la vitesse par équipes dans l'équipe de France. Ce passage de la borne à l'endurance rappelle le chemin entamé par Quentin Lafargue en 2020. "Je suis très proche de Quentin et je lui ai demandé conseil avant de prendre ma décision. Il m'a encouragé, il pense que j'en suis capable". Comme l'ancien Champion du Monde du kilomètre, Melvin Landerneau travaille pour espérer devenir démarreur de l'équipe de poursuite par équipes. Mais à la différence de Quentin Lafargue, le Martiniquais va courir sur route comme l'avait aussi fait Kévin Guillot à partir de 2013. "J'ai envie de pousser ce côté route qui peut être utile pour la poursuite. Si je réussis à intégrer la poursuite par équipes, j'ai envie de pouvoir passer deux relais si c'est la stratégie choisie par l'équipe de France. Je veux me donner la capacité de le faire".

DÉCOUVRIR LA FERVEUR DES COURSES EN MARTINIQUE

Dimanche, Melvin Landerneau épinglera son dossard sur le maillot du VC du François, grâce à sa mutation toute fraîche entre le Madinina Bikers et le club de sa ville d'origine. Son calendrier sur route prévoit des courses aux Antilles où le vélo fait vibrer les foules. "J'ai énormément envie de découvrir les courses en Martinique et de connaître cette ferveur". Le sprinter, qui a une licence Open 3 sur la route, ira aussi en Guyane, "où les courses correspondent mieux à mon profil", indique-t-il. Le Tour de la Martinique, une semaine de course, n'est pas à son programme cette année mais il n'exclut pas d'y aller un jour. "Mais seulement si je suis capable d'y faire quelque chose", assure-t-il.

Pour réussir sa transformation, il enchaîne les sorties sur route jusqu'à 4-5 heures. "Je fais des semaines jusqu'à 20h. Pour un sprinter, je roulais déjà pas mal". Il se prépare aussi à déménager dans le Vaucluse "pour pouvoir rouler plus facilement qu'en région parisienne". Mais à la mi-mars Melvin Landerneau sera au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (lire ici) pour préparer sa première compétition UCI à Granges, en Suisse, pour disputer le scratch et la course aux points et commencer à marquer des points UCI dans le classement... endurance.

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