Romain Grégoire : « Prendre le risque de gagner »

Crédit photo Equipe cycliste Groupama-FDJ
Le moment va être particulier pour la famille Grégoire. Ce samedi, à l’occasion de la Faun-Ardèche Classic, Romain et Baptiste vont courir pour la première fois ensemble chez les professionnels. “On va forcément vivre un bon moment. On risque de s'en rappeler”, sourit le grand frère, assis dans le hall d’un hôtel de la banlieue valentinoise. Le cadet pourra compter sur les précieux conseils de son aîné qui est comme à la maison sur l’épreuve ProSeries, où il mettra les roues pour la quatrième fois en autant de saisons depuis sa sortie des rangs Juniors. Un an après sa 2e place à Guilherand-Granges, derrière Juan Ayuso, et quelques jours après une 4e place au général du Tour d’Algarve, le coureur de la Groupama-FDJ s’est confié au micro de DirectVelo.
DirectVelo : Quelle est la différence entre le Romain Grégoire 2e ici l’an passé et celui de cette année ?
Romain Grégoire : Je pense qu'il y a la confiance qui est là cette année. Ce n’était pas le cas l’an dernier où c'était un peu une surprise pour moi de me retrouver aux avant-postes dans les derniers kilomètres, de jouer la victoire avec des vrais costauds. Cette année, je sais que j'en suis capable puisque je l'ai fait l'an dernier, donc j'espère pouvoir récidiver et aller chercher ce petit cran en plus par rapport à l'an dernier.
Tu sors d’un très bon Tour d’Algarve…
La course s’est passée comme je l'espérais pour une reprise. L’objectif, c'était de reprendre des sensations et le rythme en course, et ensuite de me tester sur l'arrivée au sommet le jeudi et le chrono le dimanche. Tout s'est bien déroulé, les tests ont été plutôt concluants. Le chrono, c’est forcément encore un petit peu mieux que l’étape de jeudi. Il y a pas mal de positif à retirer de tout ça.
As-tu travaillé différemment cet hiver ?
Pas plus que ça. Je pense que je suis sur une progression régulière depuis quelques années, donc je ne vais pas changer un modèle qui marche. On a gardé les bases solides qu'on a avec mon entraîneur (Maxime Latourte, NDLR) depuis plusieurs années. On a ajouté forcément des petits détails par rapport à la progression que j'ai. On a vu ce qu'il me manque là où je pêche pour essayer de rectifier ça, mais l'ordre de marche est resté le même.
« TACTIQUEMENT, IL Y A VRAIMENT UNE MARGE DE PROGRESSION »
Que dois-tu encore améliorer pour être plus performant à très haut niveau ?
Il y a d'abord les bonnes décisions et les choix tactiques à prendre dans le final d’une course. Je pense que maintenant, même sans être le plus fort de la course, je dois pouvoir être en capacité de gagner par rapport à des choix tactiques et à des décisions prises à certains moments. Il y a aussi les petits détails physiques à améliorer, mais je pense que tactiquement, il y a vraiment une marge de progression.
Tu pourrais prendre plus de risques en course ?
Oui, c'est ça, il y a plus de risques à prendre pour ne pas se satisfaire d'une place d'honneur et essayer de vraiment prendre le risque de gagner tout simplement.
Tu n’as jamais été du genre à te satisfaire d’une place d’honneur mais tu étais souriant à l’arrivée du Tour d’Algarve…
Il y a de la satisfaction à chaque fois que je sais que j'ai tout mis en place pour avoir le meilleur résultat possible. L'an dernier, à l'Ardèche Classic, je finis 2e mais j'étais très content parce que je sais que j'ai été battu par plus fort. À l'Algarve, c'est un peu pareil. Je pense que j'ai obtenu la meilleure place que je pouvais obtenir là-bas. Donc, il n'y a pas tellement de regrets. Je suis déçu quand je perds, alors qu'il y avait moyen de gagner en faisant autrement.
« GAGNER LE PLUS POSSIBLE »
Donc plus que jamais, tu vas prendre le départ de chaque course pour la gagner ?
C'est un peu l'idée pour cette année. Je veux essayer de gagner le plus possible. Donc, essayer de gagner à chaque course. Après, il y a plein de choses à mettre en place pour ça. Il ne faut pas se fixer sur le résultat. Je commence à me connaître physiquement et je pense que j'arrive à être à un niveau compétitif sur chaque course sur laquelle je suis engagé. Je n'ai pas forcément besoin de courses de préparation ou de creux pour l'instant dans la saison. Donc, chaque fois que je prends le départ, c'est avec des ambitions.
Et se fixer des objectifs très ciblés pour avoir des pics de forme ?
Ça pourrait être un axe de travail, essayer de plus fixer des objectifs pour avoir un pic de forme à ce moment-là. Mais pour l'instant, je suis plutôt sur une forme assez linéaire qui me permet d'être compétitif sur chaque course.
La victoire, ça passe aussi par un gros collectif comme ce samedi sur l’Ardèche Classic…
C'est clair que maintenant, on ne peut plus gagner tout seul, il faut forcément s'appuyer sur le collectif. Là, vu l'équipe qu'on a ce week-end, je pense qu'on ne peut pas faire beaucoup mieux, c'est vraiment du très haut niveau. Donc, c’est à nous de le prouver sur le terrain, mais il y a ce qu'il faut dans l’équipe.
Qu’est-ce que tu aimes tant sur l’Ardèche Classic ?
Les parcours de l'Ardèche, déjà, que ce soit en course ou à l'entraînement, ce sont vraiment des routes qui se prêtent parfaitement au cyclisme. Le terrain me convient à merveille. Je pense que c'est pour ça aussi que j'aime cette course. Et comme je le disais juste avant, il n'y a pas forcément besoin d'être le meilleur pour aller jouer devant. C'est assez dur pour faire la différence physiquement, mais en même temps, il y a une part de tactique qui reste importante dans cette course. Il y a un moyen de rentrer dans la descente comme je l'ai fait l'an dernier. Il y a les cinq derniers kilomètres de plat, un peu de vent qui peut aussi jouer dans la vallée... Donc, il faut savoir être intelligent.
En savoir plus : coureurs et équipes associés
Coureurs

