Vitesse folle, grosse chute, revanche et double doublé en Provence

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo
La troisième et dernière étape du CIC Tour de La Provence s’est terminée avec une vingtaine de minutes d’avance sur l’itinéraire horaire le plus rapide envisagé par le comité d’organisation. Et pour cause : les coureurs ont avalé la première heure de course à près de 50 km/h (!) et n’ont pas relâché la poignée par la suite, pour finalement couvrir les 190 km à la vitesse folle de 48.6 km/h. Et il a fallu attendre longtemps pour qu’une échappée se dessine mais l’étape s’est bel et bien terminée au sprint massif, comme imaginé avant le départ. Sam Bennett, décidément très en jambes en ce tout début de saison, a clôturé l’épreuve comme il l’avait entamée, par une victoire. “J’étais persuadé que ça n’allait pas le faire car j’étais tout de suite à bloc au moment de lancer mon sprint aux 200 mètres et je n’ai pas été capable d’en remettre, mais ça a été suffisant”, admet le lauréat auprès de DirectVelo, en zone mixte derrière le podium protocolaire.
PIERRE GAUTHERAT EN MODE SWEEPER
L’Irlandais tient une nouvelle fois à tirer un grand coup de chapeau à ses coéquipiers. “Oscar (Chamberlain) était malade mais a tiré des bouts droits toute la journée puis les gars ont bien géré dans le final. On s’est pourtant fait déborder aux trois kilomètres mais on a remonté”. Parmi ses précieux coéquipiers, Pierre Gautherat a eu un rôle important. “Ce week-end, j’étais le sweeper, rigole-t-il. Traduction et définition : Je suis dans sa roue, j’empêche les mecs de s’intercaler. Il faut jouer des coudes, faire plein de petits efforts, de petits sprints, parce que ça frotte et ça freine sans cesse. C’est très difficile, ce n’est pas toujours très agréable mais je suis content que ça l’aide. C’était une belle expérience”.
Son sprinteur Sam Bennett n’avait, pour sa part, pas oublié l’expérience malheureuse de l’an passé, dans les mêmes rues d’Arles. Alors, une fois encore, il n’a pas levé les bras sur la ligne d’arrivée qu’il a pourtant coupé le premier. “Je ne voulais pas reproduire la même erreur, c’était serré alors on ne sait jamais”. Il a ensuite eu le temps de savourer le podium protocolaire en compagnie de son fils de trois ans. “J’attendais de pouvoir le faire depuis un moment. Je suis très heureux d’avoir pu partager ça avec lui”. Pierre Gautherat est impressionné par le week-end de l’Irlandais. “Il est super fort Sam ! Il est clairement débloqué, je pense qu’il va dérouler maintenant”.
MADS PEDERSEN S’EST FAIT PEUR MAIS IL ASSURE L’ESSENTIEL
Le premier des battus se nomme Marijn Van den Berg. “J’ai été chanceux d’avoir pris la bonne vague venue de l’arrière avec Sam Bennett. Il fallait vraiment choisir le bon moment pour y aller et on l’a fait. J’étais dans sa roue mais je n’ai simplement pas eu les jambes pour réaliser mon meilleur sprint”, concède le Néerlandais, persuadé qu’il n’y avait pas mieux à faire. “2e était clairement la meilleure place que je pouvais espérer”. Tombé en début d’étape samedi, le sprinteur d’EF Education-EasyPost n’était pas dans les meilleures conditions pour performer. “Dans ces conditions, ce n’est pas si mal… On avait une équipe jeune et sans grande expérience ici. On s’est plutôt bien débrouillés pendant trois jours”. Au troisième rang, Alexander Konijn, tout heureux de terminer sur le podium. “C’est incroyable, je suis très très content” (lire sa réaction complète ici).
La compétition provençale se termine avec un double doublé puisqu’outre celui de Sam Bennett sur deux étapes, c’est Mads Pedersen qui a enlevé le classement général pour la deuxième année consécutive. En contrôle avec ses coéquipiers de Lidl-Trek, le Danois s’est tout de même fait peur dans la dernière ligne droite lorsque Pascal Ackermann et Alexis Renard ont violemment chuté. “On voulait une arrivée au sprint et on l’a eue. On n’a pas pu décrocher une autre victoire d’étape mais on assure l’essentiel avec le général. Quand (Pascal) Ackermann est tombé, j’ai mis les mains sur les freins et ça m’a cassé dans mon élan. Mais l’essentiel était de ne pas aller au sol”, insiste celui qui sait qu’il n’est “pas encore au top physiquement” mais qui aura encore le temps de “monter en puissance ces prochaines semaines”, jusqu’aux premières semi-Classiques.
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