Hugo Page : « J’aurai plus ma chance »

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

Pour Hugo Page, l’exercice 2024 restera à jamais gravé. Pour son premier Tour de France, il a été d’un précieux soutien auprès de son leader Biniam Girmay, vainqueur de trois étapes ainsi que du classement par points. À titre personnel, le coureur d’Intermarché-Wanty a souvent été placé quand il a eu sa chance mais n’a pas réussi à lever les bras, comme il avait pu le faire au Tour du Limousin l’année précédente. Avant de reprendre la compétition ce dimanche à la Classique d’Almeria (1.Pro), le coureur de 23 ans a fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Qu’as-tu retenu de ta saison 2024 ?
Hugo Page : Il y a eu le Tour de France avec Bini (Girmay). C'était mon premier Tour, donc c'était déjà une grande découverte. En plus de ça, il y a eu les trois victoires d’étapes plus le maillot vert, donc il y a beaucoup d'apprentissage. C’était une grande satisfaction pour toute l'équipe et notamment pour le train. Nous avons été fiers du travail accompli. Par ailleurs, il y a eu les Classiques où j'ai pu apprendre beaucoup. J'étais dans le coup à Paris-Roubaix et à Gand-Wevelgem, mais il me manque encore un gros résultat sur ces courses-là.

« BEAUCOUP PLUS CALME »

En 2024, tu n’as pas réussi à lever les bras…
Il y a eu de belles choses comme un Top 10 à Plouay et un podium sur une étape du Dauphiné (voir sa fiche DirectVelo). J’ai obtenu pas mal de places d'honneur et je vais me concentrer en 2025 pour les transformer en victoires. Je pense qu'il ne faut pas oublier d'aller chercher des résultats et surtout de gagner. Ce sera mon plus gros objectif cette année. J'ai réussi à le faire en 2023 mais pas en 2024. Je n'ai pas eu non plus beaucoup d'occasions pour m'exprimer. Quand j'ai pu le faire, j'ai manqué parfois de sang-froid.

Est-ce dû au fait que tu n'as pas toujours ta chance ?
Oui, c'est ça. Quand tu as ta chance, tu veux forcément marquer un grand coup. Tu te mets peut-être un peu plus de pression. Cette saison, je vais prendre les choses d'une autre manière. J’ai mis en place pas mal de choses. Je travaille avec un préparateur mental depuis la fin novembre. Je suis beaucoup plus calme maintenant, je fais “juste” mon travail. Avant, j'étais trop excité, trop fougueux. On me le disait souvent et je n'en avais pas forcément conscience. Je pense que ce sont des petits plus qui me permettent de grappiller pour essayer de me rapprocher des meilleurs.

Où penses-tu te situer aujourd’hui sur les Classiques par rapport aux meilleurs ?
Le but est d'être au contact le plus longtemps possible pour être dans le match. Il y a une dizaine de coureurs qui sont au-dessus. Il y a beaucoup de boulot pour essayer de tenir les roues. Je travaille pour ça. On sait qu'après une course usante, tout est possible, sans forcément parler de Roubaix et du Tour des Flandres, il faut avoir les pieds sur terre. C'est sûrement trop compliqué pour peser sur ces courses-là et décrocher un gros résultat en 2025, mais il y a des épreuves comme Gand-Wevelgem, l’E3 et le Nieuwsblad qui sont plus accessibles. C'est là qu'il faudrait essayer de frapper un gros coup.

« JE SAIS OÙ JE VAIS ÊTRE PROTÉGÉ »

Niveau entraînement, as-tu changé des choses dans ta préparation hivernale ?
Je reprends les courses un peu plus tard que d'habitude. On a changé pas mal de choses, on apprend année après année. J'arrivais trop vite en forme à chaque fois. Du coup, on a essayé d'adapter un petit peu l'entraînement cet hiver. J'ai repris avec du foncier et des entraînements moins intensifs. J'ai aussi passé plus de jours au soleil, à Nice et en Espagne, parce qu’à la maison, les conditions climatiques ne sont pas idéales, et je perdais trop d'énergie.

Auras-tu plus ta carte cette année ?
L’équipe a pour objectif de me faire évoluer. Il faut y aller petit à petit sans brûler les étapes. Je ferai les Classiques avec Bini, où on aura d’autres cartes avec Laurenz (Rex) et moi. J’aurai un rôle à peu près similaire qu’en 2024 sur le Tour de France. Mais oui, j’aurai plus ma chance cette année. J’en ai besoin de temps en temps pour pouvoir m'exprimer et pour voir jusqu'où sont mes limites. Ce sera le cas à Paris-Nice, au Dauphiné et sur des manches de Coupe de France, qui sont des courses plus accessibles. Je vais faire Denain, Cholet, le Tro Bro Léon et le Grand Prix du Morbihan.

Tu débutes ta quatrième année en WorldTour, es-tu là où tu voulais en être à ce stade de ta carrière ?
J'ai réussi à découvrir le Tour de France. Il y a un beau projet avec Intermarché-Wanty, j'ai la confiance de mon équipe. Je sais déjà au mois de janvier que je vais faire le Tour de France en 2025. C'est quand même une marque de confiance. J'ai même déjà tout mon calendrier pour l'année 2025. Je sais où je vais être protégé. Ça permet de se projeter beaucoup plus sérieusement et de faire tout le travail en amont.

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