Antoine Tremoulet : « J’étais l’unique fautif »

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo
Antoine Tremoulet avait bien débuté la saison 2024, avec plusieurs Top 10 dont une 9e place au Grand Prix de Puyloubier Sainte-Victoire (lire ici). Mais le coureur de l’OCF Team Legend Wheels avait ensuite beaucoup galéré jusqu’en fin de saison. Ce samedi, en se classant 3e de la Ronde du Pays Basque (voir classement), au sommet du col de Gamia monté à quatre reprises, le garçon de 20 ans a montré qu’il a été capable de rebondir. DirectVelo a fait le point avec le Mazamétain.
DirectVelo : Que représente ta 3e place à Gamia ?
Antoine Tremoulet : Je suis très content de ma performance. C'était une course un peu mythique avec quatre ascensions de Gamia, ce qui n’avait jamais été fait auparavant. C’est une satisfaction pour l’équipe et pour moi. Il y avait des ambitions dans l’équipe autour de moi. C’est un indicateur pour des objectifs potentiels plus tard dans la saison. J’ai progressé cet hiver mais ce n’était pas prévu de faire des résultats en début de saison.
Comment as-tu géré ta course ?
La première montée de Gamia a été assez “souple”. Le retour sur la grande route, c’était le Grand Prix de la Pancarte. Tout le monde en mettait une. Il ne fallait pas se faire piéger, il y avait des groupes un peu partout. Ensuite, c’est monté très vite dans Gamia. Le groupe s'est scindé en plusieurs morceaux. Il fallait penser à bien manger pendant la course avec la météo humide.
Tu as réussi à sortir dans la montée finale…
J’avais encore du gaz. Avec Stefan Bennett, j’ai réussi à faire le jump sur le coureur de Dinan (Malo Stevant). On a bien tourné, il ne fallait pas se faire revoir. C’était déjà joli de faire un podium. Dans le mur final, Malo Stevant a montré qu’il était le plus fort.
« REPARTI D’UNE FEUILLE BLANCHE »
Ce résultat arrive après une année compliquée pour toi…
J'ai commencé des études d’ergothérapie et j’ai vraiment accusé le coup psychologiquement. J’ai eu un retour de bâton en mars, j’étais dans un cercle vicieux et j’ai fait une saison blanche. Ça n'a pas été diagnostiqué mais j’ai fait une forme de burn-out. J’en ai trop fait sur et en dehors du vélo. J’étais cramé mentalement. J’ai craqué assez tôt dans la saison, et je n’ai jamais pu m’en remettre. Je faisais de belles performances à l'entraînement mais j’étais angoissé en course.
Qu’en retiens-tu ?
Je l’ai pris comme une expérience. Je me suis beaucoup remis en question, j’étais l’unique fautif. Je suis reparti d’une feuille blanche dans ma préparation de la saison 2025. Désormais, je veux joindre l’utile à l’agréable. Ce n’est pas encore arrivé mais si un matin je ne veux pas aller rouler, je ne dois pas me forcer à le faire. Je dois faire les choses par plaisir. Je n’ai plus d'entraîneur, je suis beaucoup à l’écoute des sensations. Je suis calé sur les chiffres pour ne pas faire n’importe quoi. Je fais les choses au feeling et ça me convient bien. Je suis en stage dans une maison de retraite dans le cadre de ma deuxième année d’études, et je fais des semaines de 35 heures. Cette semaine, j’ai fait deux séances de home trainer. Je finis le stage dans trois semaines. Mon école m’a permis d’aménager mon année, ça m’évitera d’avoir le contrecoup physique. J’ai des projets avec l’école et des examens mais j’aurai plus de temps pour rouler et récupérer. Je ferai le semestre 4 l’année prochaine.
Qu’est-ce qui t’a poussé à ne pas arrêter le vélo ?
Bien sûr, j’ai pensé à arrêter. J’ai connu un été catastrophique, j’étais dans le noir, à ruminer. Mon directeur sportif et entraîneur de l’époque, Romain Campistrous, m’appelait et je n’étais pas capable de répondre ni de prendre une décision. L’Occitane a tenu à me garder, on m’a fait confiance alors j’avais à cœur de faire une belle performance. Je suis content du chemin parcouru. Je me sens bien dans l’équipe, il y a une bonne ambiance. Je suis bien entouré par mes parents, mon frère et ma sœur. C’est mon staff, chacun joue un rôle important pour moi… Aujourd’hui, je suis dans une bonne dynamique.
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