Les p’tits gars d’Auber prennent du galon

Crédit photo Xavier Pereyron / DirectVelo
Bien sûr, les mauvaises langues pourront toujours minimiser cette performance par le contexte particulier d’un peloton particulièrement amaigri - tant quantitativement que qualitativement - sur les dernières étapes de l’Etoile de Bessèges. Toujours est-il que les coureurs de St-Michel-Preference Home-Auber 93 ont livré, collectivement, une performance de premier plan dans les pentes du Mont Bouquet. Derrière le lauréat Kévin Vauquelin, qui a parfaitement assuré son statut de favori, ce sont deux maillots vert-et-orange de la Conti francilienne qui ont coupé la ligne aux deuxième et troisième places, tandis que Théo Delacroix complète ce très beau tir groupé en terminant 6e (voir classement). “Honnêtement, si on m’avait dit ce matin qu’on ferait 2, 3 et 6, j’aurais eu du mal à y croire même si on était ambitieux”, concède Tony Hurel auprès de DirectVelo.
Le directeur sportif savait qu’il y avait un coup à jouer. Encore fallait-il que Nicolas Breuillard ne soit pas trop atteint par des conditions météorologiques exécrables tout au long de l’étape. “Je savais qu’il avait les jambes mais le froid, il n’aime pas ça. On l’a motivé toute la journée, les gars l’ont chouchouté en lui apportant du thé chaud”. Les options Thomas Champion et Théo Delacroix étaient également sur la table au briefing. “Il y a eu un gros boulot de toute l’équipe, c’est ce que je retiens. Franchement, on est hyper satisfaits”, s'enthousiasme l’ancien lauréat de la Polynormande.
ET POURTANT, NICOLAS BREUILLARD DÉTESTE CES CONDITIONS DANTESQUES
Tactiquement, Tony Hurel se méfiait d’un éventuel coup de Trafalgar en début de course, même s’il se “doutait que les Arkéa allaient contrôler”. Et c’est bien ce qu’il s’est passé. Restait ensuite aux grimpeurs de l’équipe à faire parler leurs qualités dans les forts pourcentages. “Cette météo dantesque ne m’avantageait pas, je pense que j’aurais pu faire encore mieux dans d’autres conditions, mais je suis quand même content”, témoigne Nicolas Breuillard auprès de DirectVelo.
Dès les premières pentes de l’ascension gardoise, Théo Delacroix a imposé un tempo soutenu et trois coureurs d’Auber se sont retrouvés dans les premières positions. “Kévin (Vauquelin) a vite attaqué, il nous a tous surpris mais il était une jambe au-dessus. Après, c’est devenu plus tactique. Comme on était en surnombre, on a pu jouer là-dessus”, enchaîne l’ancien Champion de France Espoirs.
MANQUE DE CONFIANCE ET D’HABITUDES POUR THOMAS CHAMPION
“Quand j’ai vu le plateau de coureurs qu’il restait en course ce matin, je savais que l’on pouvait faire quelque chose en équipe”, déclare pour sa part Thomas Champion. “Comme Nico était bien placé au général, je me suis mis devant pour lui faire le tempo. Mais Kévin Geniets a laissé une cassure. J’ai pris dix mètres d’avance sans le vouloir et ensuite, j’ai poursuivi mon effort”. Pour aller décrocher une deuxième place qui lui fait énormément de bien après quatre années chez Cofidis durant lesquelles il aura constamment joué l'équipier. “C’est ma première perf depuis l’Isard chez les Espoirs, quand j’étais encore à Bourg-en-Bresse. Je savais que j’en étais capable, je le sentais à l’entraînement, je le voyais sur les données, mais j’étais bridé chez Cofidis. Là, j’ai enfin l’opportunité de jouer ma carte et j’essaie d’en profiter”.
Voilà qui promet pour la suite. “Thomas est un garçon motivé et revanchard. Il montre que l’on peut compter sur lui”, se félicite Tony Hurel, persuadé de tenir un groupe solide en 2025. “Je tire mon chapeau aux gars, c’est du bon boulot”. Nicolas Breuillard est aussi enthousiaste que son directeur sportif. “C’est une belle perf’ pour moi comme pour le groupe. J’ai du mal à savourer vu qu’on vient de prendre quatre heures de flotte mais c’est bien”. Même contentement pour Thomas Champion. “Il y a un tout petit peu de regrets car j’ai manqué de confiance en moi pour tenter de suivre (Kévin) Vauquelin. Je n’ai plus l’habitude de jouer devant et je me suis dit qu’il aurait été osé d’y aller. Mais peut-être… Cela dit, ça reste bon signe pour la suite”. Et là est bien l’essentiel.
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