Bessèges : La soupe à la grimace, déjà

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo
Premiers sprints et premières frustrations de la saison pour les grosses cuisses du peloton. Cette année, le plateau est particulièrement relevé - pour une épreuve de Classe 1 - sur l’Etoile de Bessèges et nombreux sont les sprinteurs-puncheurs qui espéraient imposer leur loi sur les hauteurs de Bellegarde puis dans les rues de Marguerittes, histoire de lancer parfaitement leur exercice 2025. Le Français né au Texas Paul Magnier (Soudal-Quick Step) puis le Norvégien Soren Waerenskjold (Uno-X Mobility) ont eu le bonheur d’y parvenir tour à tour ces 48 dernières heures, laissant bien d’autres athlètes déçus, voire en colère.
Tenant du titre, impérial sur le calendrier français du tout début de saison l'an passé, Mads Pedersen est pour le moment on ne peut plus discret. Souffrant - problèmes gastriques - et repoussé au fin fond des classements les deux premiers jours, le Danois de la formation Lidl-Trek avait tenu à faire le voyage avec ses fidèles lieutenants, comme il le fera encore au Tour de la Provence. Signe de ses ambitions pour récidiver cette année. Visage fermé à l’arrivée ce jeudi, il a filé au bus de la WorldTeam américaine sans un regard pour quiconque.
ARNAUD DE LIE N’A MÊME PAS PU SPRINTER
Autre grand battu de ces deux premières journées : Arnaud De Lie. Le Wallon, qui avait décalé sa reprise en raison d’un problème au genou en janvier, n’est pas parvenu à réitérer sa performance de 2023 lors de l’étape inaugurale. La déception était bien plus grande encore sur une deuxième étape au terme de laquelle il n’a absolument pas été en mesure de disputer ses chances et de faire voir son maillot de Champion de Belgique. “Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je n’ai rien à raconter, vraiment… Je n’ai pas pu sprinter”, lâchait-il auprès de DirectVelo, dépité, en regagnant la zone des bus. “Ce n’est pas grave les gars”, temporisait-il tout de même rapidement auprès de ses coéquipiers, ayant bien conscience qu’il ne s’agit là que d’une course de reprise et que les gros objectifs sont encore loin.
Sam Bennett également avait le visage marqué après l’arrivée. Très détendu mardi dernier lors d’un long entretien durant lequel il a plusieurs fois rigolé aux éclats (lire ici), l’Irlandais n’avait plus du tout le même visage derrière la ligne d’arrivée ce jeudi après-midi. Loin de la victoire (9e) après avoir été tout bonnement absent des débats la veille, il n’avait pas envie de s’exprimer après la course. Une habitude pour le coureur de Decathlon AG2R La Mondiale lorsque la frustration est grande. “Ce n’est pas contre toi du tout mais je préfère ne rien dire”, s’excuse-t-il presque, comme s’il avait peur que les mots dépassent sa pensée à chaud, lui qui aimerait tant retrouver la confiance et son tout meilleur niveau au plus vite.
UNE (ÉVENTUELLE) DERNIÈRE CHANCE POUR LES SPRINTEURS
Visage fermé aussi, encore, pour Jordi Meeus. 2e mercredi, 4e cette fois-ci, il se savait capable d’ouvrir son compteur en 2025 mais devra encore patienter. La frustration se mêle à la colère chez Red Bull-BORA-Hansgrohe, qui a perdu son leader pour le général, Maxim Van Gils, sur un fait de course malheureux, provoqué par un véhicule qui se trouvait en sens inverse de la course, sur la chaussée, à 17 bornes de la ligne.
Même Paul Magnier, pourtant libéré par sa victoire de la veille, a coupé la ligne d’arrivée en frappant du poing sur son guidon. “J’ai un peu hésité à lancer le sprint et ensuite, je me suis fait bloquer. C’est quand même une belle 3e place mais c’est sûr que la victoire aurait été mieux (...) J’essaierai de faire mieux la prochaine fois”. Et la prochaine fois, pour nombre de ces garçons, sera donc ce vendredi lors de l’habituelle étape tracée autour de Bessèges. L’un d’eux, peut-être, retrouvera-t-il le sourire en triomphant le long de la Cèze. Si l’étape se termine au sprint, et ce n’est pas certain. Pour les autres, il faudra encore prendre son mal en patience, au risque d’accumuler toujours plus de frustrations. Mais la saison ne fait que débuter et en cyclisme, on perd bien plus souvent que l’on ne gagne.
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