Paris-Camembert : « Il y a des choix à faire »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

La nouvelle est officiellement tombée cet après-midi, lorsque la Ligue Nationale de Cyclisme a annoncé le calendrier de la Coupe de France FDJ (voir ici). Épreuve historique du challenge de régularité depuis 1992, date de création de la Coupe de France par la Ligue, Paris-Camembert manque à l'appel dans l'édition 2025, pour la première fois. Son nouvel organisateur, Laurent Aubry, ne tombe pourtant pas de sa chaise puisqu'au moment de reprendre la présidence l'an dernier, la stratégie était claire : ne pas mettre en péril l'épreuve. La retransmission télé, condition sine qua non pour être manche de Coupe de France, ne pouvait pas être assurée. Au micro de DirectVelo, Laurent Aubry est revenu sur l'avenir de sa course.

DirectVelo : Paris-Camembert ne figure plus au calendrier de la Coupe de France FDJ. Comment as-tu accueilli la nouvelle ?
Laurent Aubry : On le savait, dans la mesure où le cahier des charges précisait une diffusion télé et qu'on ne pouvait pas le faire... Il y a plusieurs années qu'ils nous préviennent que ce sera nécessaire. On a toujours dit qu'on ne pouvait pas, qu'on avait un projet 2027. On ne change pas de ligne. On ne souhaite pas mettre en péril l'avenir de la course, il y a des choix à faire. Il vaut mieux reculer parfois pour mieux rebondir.

Quel est ce projet 2027 ?
En théorie, en 2027 on aura les finances pour une diffusion télé réelle. On a un projet pour plus tard pour avoir quelque chose qui soit plus important et qui devra perdurer. Si c'est pour faire la télé une année et disparaitre après ce n'est pas bon, il vaut mieux être patient. Le jour où on sera prêt, on le fera. L'option une, c'était 14 000€ hors taxes. Mais on ne les a pas, on a perdu des partenaires. Soit on le fait et on prend le risque de ne plus être là, soit tant pis on n'y va pas. On a choisi de perdurer.

Que va changer cette absence au calendrier de la Coupe de France ?
Il y aura moins de visibilité, mais on pense qu'au niveau des équipes ça ne changera rien. Ce seront les mêmes, on est quand même une épreuve importante du calendrier et qui rapporte des points UCI. En plus de la visibilité, la Ligue prenait en charge certaines choses, mais on va s'adapter. On sait que les coureurs aiment notre course, on est présent depuis 1992, donc on verra le plateau.

« ON FAIT DES ÉCONOMIES PARTOUT OÙ ON PEUT »

Donc finalement, tu n'es pas inquiet de la pérennité de l'épreuve puisque la décision de faire l'impasse sur la télévision a été prise en ce sens...
Oui, c'est pour ça qu'on a fait ce choix. J'étais responsable de la communication avant, le projet télé est super, on savait que ça apporterait des partenaires. Mais on en perd plus qu'on en gagne, des courses s'arrêtent... Nous on choisit moins de visibilité mais au niveau de la notoriété, on est toujours là. France 3 sera quand même toujours présent, puis on va essayer de mettre en place un dispositif bénévole pour une diffusion après. On voulait aussi retrouver le mardi historique, car le mercredi il y a A Travers la Flandre. Donc en plus, en ne bougeant pas on risquait d'avoir trente minutes de diffusion et ce n'était pas possible de revenir au mardi cette année.

Néanmoins les difficultés sont symptomatiques de conditions d'organisation difficiles...
Complètement, tout coûte plus cher, les budgets sont réduits, alors il y a des choix à faire. On a fait un budget sérieux. Je vois les forces de gendarmerie par exemple, on a doublé. Tout ça fait qu'il y a des sacrifices à faire, on a réduit les podiums des VIP, on fait des économies où on peut et la télé en fait partie. On avait annoncé dès le départ, on a toujours dit 2027, alors on ne fait pas n'importe quoi. C'est dommage mais c'est comme ça.

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