Jérémy Bellicaud : « J’aime les nouveaux défis »

Crédit photo DR

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En 2024, Jérémy Bellicaud découvrait le poste de directeur sportif au sein de la formation Continentale Femmes Winspace. Une expérience que le Charentais de 26 ans ne renouvellera pas l'an prochain. Pour DirectVelo, l'ancien coureur d'Intermarché-Wanty-Gobert revient sur son année et fait le point sur son avenir.


DirectVelo : Quel bilan fais-tu de la saison de l’équipe ?
Jérémy Bellicaud : Le bilan est plutôt bon pour l’équipe. C’était une structure qui n’était pas tirée d’affaire la saison dernière. Repartir au dernier moment, ce n’était pas évident, surtout au niveau du recrutement. On a réussi à conserver quelques personnes qui étaient déjà dans la structure. On a eu un petit renouvellement avec deux Chinoises (Xin Tang et Luyao Zeng, NDLR) et deux Polonaises (Aurela Nerlo et Karolina Perekitko, NDLR). Ça a permis de renforcer la structure. Sur le plan sportif, on a été assez régulier. On a souvent été à notre place avec un rôle d’outsider. On a su saisir des opportunités sur les courses difficiles, notamment avec Karolina Perekitko (voir sa fiche DV). C’était notre valeur sûre. L’équipe a beaucoup tourné autour d’elle.

« J’AI PRIS ÉNORMÉMENT DE PLAISIR »

Quelles sont tes plus grandes satisfactions ?
La participation à la Vuelta, une première pour l’équipe, est une grande satisfaction avec la 10e place de Karolina sur la dernière étape. Globalement, l’équipe a pris énormément d’expérience sur cette course. Ça a permis à une partie de l’effectif de progresser sur le plan physique et tactique. On avait des filles nouvelles dans le monde pro. Ça a demandé un apprentissage rapide. Le niveau féminin est super élevé actuellement, surtout sur notre programme de courses. Certaines filles ont été un peu jetées dans le bassin sans brassards, mais ça s’est bien passé pour la totalité de l’effectif. Je pense que notre force cette saison, c’était le collectif et le fait de conserver ce côté de structure familiale sans enlever nos ambitions sur certaines courses. On s’est battu avec nos armes. Il ne faut pas se voiler la face, c’est forcément difficile face à de grosses structures qui ont trois à quatre fois notre budget voire plus. J’ai pris énormément de plaisir dans ce rôle de DS. J’ai essayé d’apporter de l’expérience à certaines filles qui en avaient besoin. Il y a vraiment beaucoup de satisfactions sur le groupe en général.

À titre personnel, que retiens-tu de ta première saison en tant que DS ?
C’est la bascule vers l’autre côté, en plus avec un programme de courses que je ne connaissais pas. J’ai dû me renseigner sur la façon de courir, sur les adversaires, sur les courses. J’aime les nouveaux défis et là c’en était un beau. La position d’outsider nous a permis d’avoir de la liberté sur pas mal de courses et de tenter des choses. J’ai eu de la liberté en tant que DS. Je me suis bien épanoui. Le groupe était super. J’ai pris énormément de plaisir. Je sais que je vais rester en contact avec pas mal de filles. C’était une super année sur le plan personnel.

« UNE VIE DE COUREUR SANS LES EFFORTS PHYSIQUES »

Est-ce que ça correspondait à tes attentes ?
Oui, c’est une vie de coureur sans les efforts physiques. Il y a beaucoup de déplacements, de jours loin de la maison. Il y a de grosses périodes de rush et d’autres biens plus calmes. J’ai toujours dit que le plus beau métier du monde était d'être coureur cycliste, et le deuxième, directeur sportif. Quand on aime la course, il n'y a rien de mieux.

As-tu tout de même eu quelques surprises ?
Non, je n’ai pas eu trop de surprises. À part le niveau des meilleures cyclistes mondiales. Je savais que le niveau était élevé, mais là en tant que spectateur de certaines grosses performances, on peut se rendre compte du niveau. C’est peut-être ma plus grande surprise. Dans le monde féminin, c’est quand même un cyclisme à deux vitesses. Certaines filles passent pro très jeunes et se retrouvent face à une rivalité qui est énorme.

Quel est ton avenir ?
Je ne vais pas continuer la saison prochaine avec Winspace d’un commun accord. Je vais reprendre le poste de responsable pédagogique de la formation DEJEPS (Diplôme d'Etat de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sport, NDLR) Cyclisme Traditionnel à Poitiers. C’est le poste occupé par Paul Brousse. Il va partir sur un autre projet. J'ai été tout de suite intéressé quand il m'en a parlé. Ce n’est pas la même vie qu’un directeur sportif. Quand on est DS, on vit un peu pour soi-même. On a parfois tendance à oublier la vie à côté, la vie de famille. J’ai pensé que c’était le bon moment. J’ai vécu mon projet personnel pendant pas mal de temps. Je ne dis pas que je n’y reviendrai pas (sourire). Ce nouveau poste, c’était une opportunité intéressante pour moi. Je vais aussi m’épanouir professionnellement, j’en suis certain.

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