Une équipe de France « déçue du résultat, mais pas de la manière »
Crédit photo Hugo Barthelemy - DirectVelo
Dans la manière, l'équipe de France n'a pas grand chose à regretter. Mais sur le résultat final, un fond de Top 10 ne satisfait pas les Bleus (voir classement), qui venaient dans le Limbourg en tant que tenants du titre, après la victoire de Christophe Laporte l'an passé. Mais cette fois, le Championnat d'Europe n'a pas souri aux Français. "C’est hyper frustrant", souffle Arnaud Démare, désigné sprinteur. Car pourtant, le parcours plutôt plat n'a pas proposé un scénario triste, loin de là. Et l'équipe de France n'y est pas pour rien. "On a fait une belle course, c'était parfait jusque dans le final où ça n'a pas fonctionné lors du sprint", regrette Adrien Petit. Mathis Le Berre a été le premier à prendre l'échappée. Son aventure amputée, le travail de Rémi Cavagna a finalement relancé la course. Et cette fois, un groupe plus sérieux a pris du champ.
« ÇA A FAIT HYPER MAL »
Outre Mathieu Van der Poel ou Mads Pedersen, Christophe Laporte était dans ce coup qui avait de quoi effrayer les nations non représentées. "C'était un bon groupe. L’entente était vraiment bonne au début, on a pris une bonne petite avance. Quand ça a commencé à revenir, l’entente était moins bonne et certains ne donnaient pas leur maximum. C’est donc revenu de l’arrière", raconte le coureur de Visma-Lease a Bike. Ce coup "royal", comme le décrit Adrien Petit, est finalement rappelé à l'ordre. Et la course se relance, encore et encore. "Peut-être qu’on on ne s’en rend pas bien compte sur l'écran mais c’était une course très usante, les attaques ont fait hyper mal. On le voit, on n’arrive pas nombreux. On est une soixantaine, c’est que ça a fait mal", analyse Arnaud Démare.
Mais les Bleus, les Danois et d'autres ont beau chercher la clé, la porte se referme pour qu'une échappée ne piège les sprinteurs. Notamment à cause du travail de l'Italie, pour Jonathan Milan. "L’Italie était vraiment forte. On ne pouvait pas espérer une course plus dure mais au final, ce n’était pas assez dur pour faire la différence quand même", philosophe Christophe Laporte. Adrien Petit, actif dans son rôle d'équipier, doit abandonner ses deux leaders pour le sprint dans les derniers hectomètres. "Je me suis écarté à deux bornes de l'arrivée. J'étais vraiment solide aujourd'hui. Je me suis déjà mis chiffon pour reprendre un gros groupe. J'étais placé aussi sur le circuit final... Je suis content de mes jambes. J'ai kiffé, j'ai été à la hauteur de ma sélection", se réjouit le coureur d'Intermarché-Wanty.
« ON NE PEUT MÊME PAS SPRINTER »
La paire Laporte-Démare devait donc terminer le travail du mieux possible dans le sprint. "Au kilomètre, on est dans la roue des Italiens donc on était bien. Vu le déroulement, on s’était dit qu’on prenait la roue de ceux qui lançaient, là c’était bien en ligne donc limite parfait, on était dans la roue de Milan. Après, ça s’est tassé, c’est remonté sur la droite. Christophe (Laporte) avait fait beaucoup d’efforts dans la journée donc c’était convenu qu’il me lance". Et les problèmes ont commencé au pire moment. "Ils se sont fait enfermer et nous aussi. On n’a pas pu sprinter, on est resté là où on était. Je n’ai même pas pu le lancer. C’était un sprint vent de face vraiment rapide, ce n’est pas idéal ni pour moi ni pour Arnaud. C’est le scénario qu’on ne voulait pas, on a fait de notre mieux pour ne pas que ça arrive mais c’est arrivé quand même", regrette Christophe Laporte.
Arnaud Démare est le premier déçu, coincé derrière le train italien et contre les barrières. "On n’a jamais trouvé l’ouverture, on ne peut même pas sprinter donc on est roue dans roue. On a suivi, déplore le coureur d'Arkéa-B&B Hôtels. Il y a l’honneur de porter ce maillot. On ne veut pas décevoir. Les sélections, c’est une ou deux fois par an. On est adversaires toute l’année et on arrive à faire une belle course de cohésion, je pense qu’il faut souligner le travail de Thomas Voeckler qui arrive à fédérer". Il y a donc un mélange de sentiments entre le résultat final et la course réalisée, comme l'explique Christophe Laporte. "Tout le monde s’attendait à un sprint, on a essayé d’empêcher ça. D’autres équipes étaient motivées aussi donc je pense que c’était une belle course à regarder. On peut être déçu du résultat mais pas de la manière dont on a couru". Et c'est déjà ça.
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