Derek Gee, sacré Plan B !

Personne ne l’avait vraiment vu venir. Ni Romain Grégoire, qui se demandait encore après l’arrivée qui était donc ce coureur qui l’avait devancé sur la ligne, ni ses propres coéquipiers chez Israel-Premier Tech, et encore moins le premier concerné lui-même. Pourtant, ce mercredi, c’est bien Derek Gee qui a bluffé tout son monde en enlevant la troisième étape du Critérium du Dauphiné, aux Estables (voir classement). “C’est indescriptible ! C’est de loin la plus belle chose que j’ai faite sur le vélo dans ma vie. C’est au-dessus de tout le reste sans contestation”, admettait-il lors d’une conférence de presse express, après l’arrivée. “J’ai encore du mal à réaliser, il va sûrement me falloir du temps pour que ça retombe. J’ai du mal à trouver les mots, c’est énorme ! Je ne m’en sentais pas forcément capable, et pourtant…”.

En réalité, la ProTeam de Daryl Impey comptait tout miser sur Dylan Teuns ce mardi. Mais le Belge n’avait pas les jambes et l’a fait savoir à ses coéquipiers à l’amorce des trois derniers kilomètres. “C’est à ce moment-là que l’on a dit à Derek qu’il devait prendre le relais et tenter quelque chose. Il ne fallait pas attendre que ça se fasse”, explique le nouveau directeur sportif auprès de DirectVelo.

SECOND SOUFFLE

Pas question en effet d’attendre de se faire battre au sprint. Alors c’est d’abord Krists Neilands qui tente le coup aux 1500 mètres. “Une fois qu’il a été repris, j’ai tout de suite contré”, reprend le vainqueur. Seul Romain Grégoire parvient à revenir dans son sillage. Le Franc-Comtois passe tout de suite devant et il semble un instant qu’il file vers la victoire. “Quand il est revenu, je ne me sentais pas forcément capable de repasser”. Et pourtant, le Plan B d’Israel-Premier Tech a parfaitement fonctionné puisque le Canadien a comme retrouvé un second souffle, la force physique et mentale pour relancer une seconde fois, l'emporter et s'emparer du maillot jaune. 

“On avait ciblé cette étape, avec celle d’hier. Sur le papier, ce sont les deux plus intéressantes de la semaine pour nous”, reprend Daryl Impey, euphorique dans la voiture suiveuse lors des 500 derniers mètres. “Quand Romain Grégoire est revenu, on s’est dit que c’était déjà pas mal de faire 2. Mais il en a remis une. C’était de la folie au niveau des émotions. C’est une victoire surprise, même si on le savait capable de grandes choses”, concède le Sud-Africain, encore coureur l’an passé et qui vit sa première saison en tant que directeur sportif. “Gagner au Dauphiné, sur une course aussi prestigieuse, c’est vraiment quelque chose”. Et chez Israel-Premier Tech, une équipe qui compte en son sein cette semaine deux anciens lauréats de l’épreuve, Chris Froome et Jakob Fuglsang, on en sait quelque chose.

  
Crédit photo : Billy Ceusters / A.S.O