Il découvrait la Flèche Wallonne et a bien failli l’emporter dès son premier essai. Ce mercredi, Kévin Vauquelin a fait très forte impression dans les pentes du Mur de Huy en n’étant devancé que par le seul Stephen Williams, lequel a placé une attaque puissante aux 300 mètres, laissant sur place tous ses derniers rivaux. Ce qui n’a pas découragé le coureur d’Arkéa-B&B Hôtels, revenu dans la roue arrière du lauréat dans les tous derniers mètres (voir classement). DirectVelo a recueilli la réaction de Kévin Vauquelin après l’arrivée de la Classique belge. Entretien.

DirectVelo : Tu es passé tout près de remporter la Flèche Wallonne !
Kévin Vauquelin : C’est une bonne 2e place. Ce qu’il m’a manqué, c'est d'avoir un peu trop attendu. J'avais regardé des vidéos des arrivées précédentes, je savais qu'on pouvait aller vite à la fin. Mais j'ai un peu cafouillé dans mes vitesses avec mes doigts trop froids. J'ai un peu de regrets car je n'ai pas l’impression d'avoir fait un effort maximum pour revenir sur (Stephen) Williams. C’est dommage.

« C'ÉTAIT VOUÉ À L'ÉCHEC »

Avant cette ultime montée, tu étais déjà présent dans un coup intéressant, sorti lors du passage précédent du Mur de Huy…
Oui, j'ai bien suivi les mouvements. Quand c'est sorti dans l'avant-dernier passage, c'était à la pédale. Il fallait voir comment ça se passait, je n’en ai pas trop mis dans l'échappée car je savais que le Mur reste le juge de paix de la course. On a fait tourner mais on voyait derrière que c'était fort collectivement. C’était donc voué à l’échec.

Comment as-tu géré ces conditions météo si difficiles ?  
Les conditions climatiques étaient particulières mais connues avant le départ. Mentalement, on s'y était préparé. On avait préparé les K-ways, j’en avais enfilé directement pour ne pas prendre froid. J’ai quand même eu très froid, bien sûr, mais c'était la même chose pour tout le monde. Je pense avoir bien géré cette situation.

« C’EST CE QUE JE VOULAIS »

Tu prouves une fois encore que tu peux désormais rêver en grand au plus haut niveau mondial !
J’étais déjà présent devant à l’Amstel mais je n’ai pas réussi à le concrétiser dans le final. Plus généralement, mes résultats en WorldTour font plaisir. Je pense avoir passé un cap, c’est ce que j’attendais cette saison. S’imposer en WorldTour est un objectif à moyen terme. Je vois que je suis déjà là à jouer devant, c’est ce que je voulais. C’est encourageant. Maintenant, je prends les choses comme elles arrivent en continuant de me découvrir.

Après la 2e place de Luca Mozzato lors du Tour des Flandres, derrière l’intouchable Mathieu Van der Poel, tu offres un nouveau podium à ta formation Arkéa-B&B Hôtels sur une Classique printanière !
La 2e place de Luca était extraordinaire ! On ne le pensait pas capable de faire ça à un tel niveau, sur une course aussi dure et aussi longue. Forcément, ça nous a débloqués. On s’est dit que tout était possible. Aujourd’hui encore, on a vu que des favoris étaient vite lâchés. Alors pourquoi se priver d’y croire ? On est sur une bonne dynamique, tout le monde se tire vers le haut. On a plein de jeunes qui marchent. Il faut garder cette spirale.