Clément Braz Afonso : « Il m’a broyé »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Pendant quelques secondes, il s’est vu le faire, il s’est imaginé gagner Cholet Agglo Tour (1.1), sur les terres de sa formation. Puis, une poignée de secondes plus tard, il a espéré faire 2… Avant d’être finalement repris par le peloton aux 400 mètres. Mais Clément Braz Afonso n’a pas de regrets car il a connu, ce dimanche, le bonheur de jouer la gagne pour la première fois chez les pros, sous les couleurs de l’équipe CIC U Nantes Atlantique. DirectVelo a recueilli la réaction du néo-pro de 24 ans après l’arrivée.

DirectVelo : Tu as failli faire un très gros coup avec cette attaque dans les tous derniers instants de la course ! 
Clément Braz Afonso : J’essaie de courir juste. Je n’étais pas très bien durant toute la journée puis une fois entré sur le circuit final, je me suis remobilisé. J’ai senti qu’il y avait quelque chose à faire sur ce circuit, alors j’ai attendu sagement les deux derniers tours. Je savais qu’il pouvait se passer quelque chose. Et l’occasion s’est présentée dans ces deux derniers kilomètres. J’ai décidé d’y aller avec ce qu’il me restait dans les jambes, c’est-à-dire pas grand-chose. J’ai pris le virage à fond puis je ne me suis pas relevé.

« JE N’AVAIS VRAIMENT PLUS RIEN DANS LES JAMBES »

Le groupe de contre s’est regardé et a temporisé, mis à part Paul Lapeira qui a vite fait le saut…
Il a réussi à rentrer, alors je lui ai demandé un relais et là, il m’a directement attaqué. Je ne pouvais plus y aller. Il s’est dressé sur les pédales quand j’ai mis un coup de coude pour l’inciter à passer et là, c’était directement fini. J’ai quand même continué mon effort en me disant que je pouvais peut-être faire 2. On ne sait jamais. Mais je n’avais vraiment plus rien dans les jambes et je me suis fait becter aux 400 mètres, dans un faux-plat montant.

Que retiens-tu de ce final ?
Que c’était sympa, malgré tout. Je suis content d’avoir réussi à jouer devant et à mettre une attaque après une journée comme celle-là. Ce n’est pas forcément le type de course où l’on m’attend le plus mais j’ai répondu présent malgré tout. J’ai réussi à bien jouer tactiquement en attaquant au bon moment, ça me fait plaisir. Il me manquait juste les jambes de Paul Lapeira pour aller au bout mais c’est déjà satisfaisant. Je n’ai pas vraiment de regrets. J’ai bien conscience qu’avec des Si, on pourrait faire beaucoup de choses. Mais non, il était juste plus fort que moi et il a sûrement eu raison d’y aller seul. Même si on pourra toujours dire que je l’ai emmené sur un plateau. 

« IL Y A CLAIREMENT DES OUVERTURES »

As-tu eu le temps de te voir gagner ?
J’y ai cru quand j’ai vu qu’on avait fait le trou. En toute honnêteté, je n’avais pas du tout envisagé qu’il en remette une directement comme ça. Mais il était tellement fort… Je pense que sa victoire d’hier (samedi) l’a mis en confiance et ça l’a aidé. Moi, je commençais à tanguer, je n’avais plus rien et il m’a broyé. Et, encore une fois, j’ai immédiatement su que c’était fini. Je n’ai pas espéré une seule seconde pouvoir rentrer sur lui.

Te voilà désormais convaincu que tu peux jouer les premiers rôles chez les pros !
C’est bien, surtout que je n’avais pas couru depuis un moment. La dernière, c’était en Drôme-Ardèche. On a passé un bon week-end ici, pas loin des terres de l’équipe. Maël (Guégan) fait un Top 10, Artus (Jaladeau) prend les grimpeurs et tous les autres gars ont bien bossé. C’était une bonne journée pour le groupe. Pourvu que ça dure mais je sens bien que ce n’est pas le même niveau que les courses de février, où c’est plus stéréotypé et hiérarchisé. Sur les premières courses de l’année, tu sentais que t’allais finir à ta place face à des mecs comme (Romain) Bardet ou (Warren) Barguil… Ces mecs-là sont un ton au-dessus. Mais là, ce n’est pas pareil, il y a clairement des ouvertures et des possibilités.

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