UC Pélussin : « On ne va pas s’ennuyer »

Crédit photo Amélie Barbotin

Crédit photo Amélie Barbotin

Samedi dernier, l’UC Pélussin a placé deux coureurs dans le bon coup lors du Circuit des 4 Cantons, ce qui lui a permis d'avoir deux représentants dans le Top 10 (voir classement). Et ce une semaine après avoir mis Corentin Lesage dans le Top 15 du Circuit du Bédat et à la veille d’avoir un garçon, Dimitri Barrallon, dans le Top 10, de la Vienne Classic manche de la Coupe de France N2 où le club du Pilat (Loire), labellisé en N3, avait choisi de se rendre. DirectVelo a fait le point avec Xavier Brun, qui a la casquette de président et qui officie également comme directeur sportif.

DirectVelo : L’UC Pélussin est dans le bon tempo en ce début de saison, avec notamment deux coureurs à l’avant au Circuit des 4 Cantons ?
Xavier Brun : C’est très bien. Je sentais qu’on avait cette année un groupe homogène et un beau collectif. Pour notre deuxième course, j’étais surpris de les voir devant sur une épreuve comme les 4 Cantons. Ça s’est fait à la pédale. Comme ce n’est pas souvent qu’ils se retrouvent devant, il y a eu quelques loupés, mais ce n’est pas mal. Aux 4 Cantons, il s’agissait des premiers gros résultats en Élite de Clément (Van Eycken, 7e) et Lucas (Chanut, 6e). Je ne les attendais pas si tôt. On sent qu’il y a une bonne ambiance et qu’ils sont bien physiquement.

« ON AIME BIEN QU’ILS AIENT LA PAROLE »

L’équipe était présente dimanche dernier à la Vienne Classic, sur une Coupe de France N2. Pourquoi avez-vous tenu à être au départ ?
On a demandé aux coureurs ce qu’ils voulaient faire, on aime bien qu’ils aient la parole, ils étaient motivés pour venir. Au niveau logistique, c’était un peu compliqué, on a dû faire la route dans la nuit, c’est là qu’on voit qu’on est une N3. Ça fait un gros week-end. On a eu pas mal de choses à gérer. On est parti tard de Moulins après les 4 Cantons, ça a été un peu la course dimanche matin. Il y a eu quelques petits couacs. Mais au final, Dimitri (Barrallon) a bien géré l’arrivée.

L’an passé, vous étiez à la Route Vendéenne ou au Tour des Landes, loin de vos bases, c’est rare pour une N3…
En Rhône-Alpes, nos courses sont souvent très dures et c’est très physique. Quand on vient sur une course comme la Vienne Classic, il y a un peu de tactique. C’est très bien dans l’apprentissage d’un jeune coureur et ça permet de faire des résultats. En étant opportuniste, on peut obtenir de bons résultats. Chez nous (en AURA), ça se fait à la pédale et finalement, ce n’est pas très formateur. C’est un très bon compromis pour les jeunes. On aime bien courir hors de Rhône-Alpes, ça nous dépayse.

Il y aura fin mars Bordeaux-Saintes, première manche de la Coupe de France. Quelle importance le club donne-t-il à la N3 ?
Forcément, on veut bien figurer en Coupe de France N3. C’est toujours délicat parce qu’il n’y a que trois manches. Il suffit de passer à côté d’une et c’est terminé. Le but est de performer toute l’année. Si on fait aussi bien que l’an dernier en Coupe de France, ce sera déjà très bien. Nos coureurs ne gagnent pas souvent, s’ils peuvent remporter des Toutes Catégories… Pour gagner des Élites, il faut forcément s’imposer sur des petites avant. Je suis sûr qu’on peut faire des coups sur des Élites comme aux 4 Cantons. On sera assez opportuniste. On n’a pas de grands noms. Il faut une dynamique de résultats pour enclencher tout ça. Il faut qu’on garde une spirale positive pour pouvoir performer.

« PLUS HUMAIN »

Vous avez recruté trois coureurs venant de N1…
Avec l’arrêt du VC Vaulx-en-Velin, Corentin (Lesage) et Lucas (Chanut) sont venus, ils ont pas mal d’expérience. Ce sont des coureurs qui n’ont peut-être pas trouvé leur compte en N1. En N1, les coureurs sont presque des pros. Est-ce un système qui fonctionne pour chaque cycliste ? Je ne suis pas sûr. On revient à quelque chose de plus humain. On part sans pression. Si ça marche, on est content, si ça ne marche pas, on ne va pas leur en vouloir. Ce sont des coureurs qui vont peut-être se révéler en N3 car ça correspond peut-être mieux à leur philosophie.

Vous avez gardé quasiment tous vos coureurs. C’est rare…
Si nos coureurs restent, c’est qu’ils sont satisfaits. C’est aussi une bande de copains, le Pélussin des années 80 c’était ça. On essaie de garder cet esprit qui a fait que le club a marché à cette époque. On est très satisfait qu’ils ne partent pas. Quand on part les week-ends, c’est un peu la colonie de vacances, on est content de tous se retrouver. On ne va pas s’ennuyer sur le trajet avec ces clowns (sourire). On a un groupe qui s’amuse. C’est aussi pour ça que sont venues les recrues du VC Vaulx-en-Velin. Ils ont vu qu’il y avait quelque chose de sympa qui se dégageait dans l’équipe. On n’a pas recruté par rapport à des résultats mais plutôt sur l’esprit.

Pour toi, c’est une belle histoire de famille…
Mon père s’est occupé du club quand c’était dur. Après, ça a été ma sœur, puis moi. On y est tous un peu. On commence à sentir le retour des anciens coureurs du club des années 80. Je pense à Gilles Mas ou à Dominique Garde. C’est important qu’ils reviennent et j’espère qu’il y en aura d’autres. Ils revoient leur jeunesse, c’est totalement l’esprit qu’il y avait dans cette équipe dans les années 80…

« AVOIR UNE ÉQUIPE STABLE »

Les coureurs actuels connaissent l’histoire du club ?
Au premier rassemblement, on explique aux coureurs l’histoire du club. Ils sont surpris car ça a été le premier club amateur à franchir le pas chez les pros. C’est une histoire assez incroyable quand on voit que Pélussin est une ville de 3500-4000 habitants. Par rapport aux moyens qu’on a et ce qu’on fait, c’est incroyable. C’est une fierté d’avoir ces résultats. On espère encore performer.

À terme, quel est le projet du club ?
C’est de s’installer dans la durée. Ce club a connu beaucoup de hauts et de bas. Le but du jeu est d’avoir quelque chose qui soit pérenne dans le temps, qui révèle certains jeunes. On a des gens qui veulent performer malgré leurs occupations ou leurs obligations de travail. D’ici deux ans, le but est d’avoir une équipe stable, même si certains s’arrêteront, mais qui fait envie à tous les jeunes de la région Auvergne-Rhône-Alpes parce qu’elle sera différente.

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