Gilles Zoppi : « Garder un esprit de régularité »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

À l’occasion de la cérémonie des Coupes de France FDJ hommes et femmes, ce jeudi à Boulogne-Billancourt, DirectVelo fait le point sur ce challenge de régularité avec plusieurs intervenants. Des coureurs qui ont marqué cette édition, à la Ligue Nationale de Cyclisme, en passant par la FFC, l’heure est aux bilans de la saison 2023, mais aussi aux projections sur la suite à donner à la compétition. 
Chez les Femmes, la Coupe de France FDJ a créé un fil rouge autour de huit courses UCI françaises. Victorie Guilman en est la lauréate (lire ici). Gilles Zoppi, président du Conseil fédéral de la FFC, fait le bilan avec DirectVelo et lance des pistes pour faire grandir cette Coupe de France FDJ.

DirectVelo : Huit manches pour la Coupe de France FDJ Femmes, est-ce un bon chiffre ?
Gilles Zoppi : Oui. S'il y en avait eu sept, ça n’aurait pas été dramatique. Il y a aussi cette nouvelle règle de l’UCI qui limite les séries à huit courses. C’est un bon chiffre et un bon volume. On essaie que ce soit bien réparti au cours de la saison en fonction des organisateurs qui sont les maîtres des horloges. Certaines commencent relativement tôt et on termine par Isbergues en septembre. On est à peu près dans les clous. On a eu un ou deux choix à faire cette année. Ça prend un peu d’ampleur, donc ça veut dire qu'il y a des candidats. On a préféré garder les valeurs sûres par rapport à des candidats qui n'avaient jamais organisé en Coupe de France.

« PLUS ON AURA DE POINTS, PLUS LES FILLES VIENDRONT »

En 2023, seuls les sept meilleurs résultats étaient pris en compte. Est-ce que ce sera toujours le cas en 2024 ?
On va changer le règlement pour privilégier la régularité et la présence des coureuses sur l’ensemble des manches. On va garder le côté obligatoire des huit manches, et peut-être aller plus loin en attribuant des points bonus aux équipes qui participent. L’équipe qui gagne cette année (Team Grand-Est Komugi La Fabrique, NDLR) a été présente sur les huit manches. Mais dès qu’on passe à la 2e ou à la 3e, elles ont participé seulement à six manches, donc même pas sur les sept qu’on demandait. On doit aux organisateurs une belle participation. Plus on aura de points alloués, plus les filles viendront.

Penses-tu que toutes les équipes joueront le jeu ?
FDJ-Suez et d’autres formations ont des obligations. Quand on a un Tour d’Espagne qui se termine la veille d’une manche, c’est très compliqué de venir. Ce n’est pas toujours facile d’avoir un second front (la FDJ-Suez aura tout de même un total de seize athlètes en son sein en 2024, NDLR). Même dans ces conditions, on a vu que des équipes étaient présentes, même si elles n’étaient pas au complet, à deux ou trois coureuses, c’est déjà pas mal. 

« LEUR FIERTÉ D'ÊTRE LÀ AVEC LES PROS »

Que pouvez-vous améliorer ?
On peut améliorer le règlement pour garder un esprit de régularité et de participation. Le reste, c'est de faire vivre cette Coupe de France FDJ avec des soirées comme celle-ci, avec tout l’apparat de la FDJ et que ce soit en même temps que les hommes. Le cyclisme féminin est sur les traces des hommes, on n’en est pas loin.

Que penses-tu de la prestation des clubs N1 ?
Elles ne peuvent pas venir suffisamment souvent pour figurer en haut dans le classement. Peut-être qu’il faudra qu’on fasse quelque chose de ce côté-là, les accompagner d’une façon ou d’une autre. Je pense que ça a une vraie signification, les filles disaient leur fierté d’être là avec les pros. C’est quelque chose à poursuivre. Il faut voir comment on peut l’améliorer. On verra à l’avenir pour que les N1 soient plus régulièrement présentes. 

« LA TÉLÉ JOUE UN RÔLE IMPORTANT »

Peut-il y avoir une confusion entre les Coupes de France FDJ et N1-N2 ?
On ne souhaitait pas l’appeler Coupe de France mais lui donner un autre nom pour qu’il n’y ait pas de confusion. La FDJ a préféré garder l’appellation Coupe de France car ça faisait le pendant des hommes. On espère qu’il n’y aura pas cette confusion. La Coupe de France Pro existe depuis de très nombreuses années et il y a une Coupe de France N1, N2 et N3 chez les hommes. Le public ne confond pas. On essaie de maintenir ces identités différentes.

Dans le calendrier international, il y a beaucoup de courses WorldTour. Considères-tu qu’il y a de la place pour ce calendrier en France ?
On a des épreuves qui sont tout près d’intégrer le top niveau. On est proche d’avoir un intérêt du public. La télé joue un rôle important. De plus en plus de gens me disent qu’ils préfèrent voir la Flèche Wallonne Femmes avec des attaques à 40 kilomètres de l’arrivée alors que chez les hommes, ça se résume à une course de côte de 350 mètres. Paris-Roubaix et le Tour de France sont deux vitrines. Je pense qu’il y aura la théorie du ruissellement pour les autres épreuves. Le public, par exemple, vient dès le matin pour le Grand Prix d’Isbergues féminin, on ne peut que s’en réjouir. Dans les applaudissements, il n'y a pas de différence. 

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