Jusqu’à trois tours de l'arrivée, Michael Vanthourenhout et Lars van der Haar, les deux derniers Champions d’Europe mais aussi tous les deux médaillés sur les trois dernières courses au maillot étoilé, ont bien cru encore se faire la peau pour aller chercher le titre continental. "Je suis parti seul tôt, je savais que c’était une longue course. C’était mieux de courir seul pour choisir ses trajectoires. J’ai tenu l’écart de 20 secondes pendant trois-quatre tours. Je savais que c’était difficile de me rattraper. J’ai décidé de mon propre rythme et mes propres lignes", commence le Belge. Mais le tournant de l’épreuve arrive alors. "À trois tours de l’arrivée, je sentais que Lars revenait très près. C’était alors le moment pour moi de faire un tour à fond. C’était difficile. J’étais à bloc sur les parties en côte. Sur les autres sections, j’ai gardé les bonnes lignes. J’ai pu garder cette avance de 20” et c’était assez".

C’est en fait une chute qui met fin aux espoirs de titre du Néerlandais. "Je savais que Michael pouvait résister devant car il était très fort et qu’il ne faisait aucune erreur. Quand j’ai essayé de revenir, je n’étais plus qu’à 11” et j’ai chuté. Quand tu es à la limite, c’est là que tu commets les erreurs", regrette Lars van der Haar. Débute alors une nouvelle course pour lui, qui doit encore se battre avec son compatriote, Pim Ronhaar, pour le bronze. Car Cameron Mason a entre temps assuré l’argent. "Pim m’a vraiment aidé sur la route et après, j’ai aussi essayé de l’aider. Nous nous sommes aidés mutuellement. J’ai fait trop d’erreurs pour imposer mon empreinte sur la course, mais c’est comme ça. Je sais que je suis plus rapide que lui au sprint. Dans le dernier tour, il essayait de me battre à la course à pied car il court mieux que moi. Il n’a pas pu le faire et il savait que ça allait être difficile pour lui au sprint. On voulait tous les deux être sur le podium. C’était un duel à la loyale".

« IL FAUT TROUVER LE BON ÉQUILIBRE »

Pour arbitrer tout ce beau monde, c’est la pluie qui est entrée en piste. "C’était difficile de choisir les pneus et la pression. Mais avec la pluie, ce n’était pas difficile, il fallait courir à haute intensité, choisir ses propres lignes et ne pas faire d’erreurs…. Ça aurait été très différent sans pluie", pense Michael Vanthourenhout. Lars van der Haar est d'accord, même s'il estime que l'issue n'aurait pas beaucoup changé. "Sans pluie, il aurait gagné avec trois minutes d’avance, il ne veut pas le dire", rigole le Néerlandais, ravi de voir la météo se déchainer. "J’étais content qu’il y ait de la pluie, c’était beaucoup plus facile pour faire sa propre course". Mais il n’était pas forcément avantagé par rapport à son adversaire belge. "Je l’ai vu depuis les rangs Espoirs que Michael était bon sur ce terrain. C’est un coureur qui comment rarement de fautes quand c’est glissant. Il est très technique. Peut-être que moi j’ai un moteur un peu plus gros parfois".

Mais cette année, c’était avantage à la technique. "Il faut trouver le bon équilibre. Je pense que j’ai été à plusieurs reprises au-delà de mes limites et j’ai fait trop d’erreurs. Michael avait le parfait équilibre, il a déjà montré l’an passé, à Namur, comment courir sur une course comme ça". Et le maillot étoilé reste ainsi sur les épaules de Michael Vanthourenhout (voir classement). "Je me suis un peu surpris. Après le Koppenberg, je me sentais très bien. J’ai bien récupéré les trois-quatre jours entre. Je me sentais vraiment fort. Alors qu’aux Etats-Unis, j’étais un peu malade. Les semaines suivantes, c’était difficile de se battre pour la victoire". Mais quand un Championnat pointe le bout de son nez, il faut souvent compter sur lui. Et cette fois encoire, à Pontchâteau, Michael Vanthourenhout en a été un grand acteur, et pour la quatrième fois de suite, Lars van der Haar était aussi présent sur la boite.