Quelle belle fin de saison pour la formation Cofidis ! Déjà lauréate d’À travers les Hauts-de-France le week-end précédent, Valentine Fortin a doublé la mise en enlevant le Grand Prix d’Isbergues, ce dimanche, toujours dans le Pas-de-Calais. Un doublé auquel il faut ajouter la 3e place de la Championne de France Victoire Berteau au Grand Prix de Wallonie et les podiums de Morgane Coston et Clara Koppenburg lors du Tour de la Semois, en Belgique. “En huit jours, on a deux victoires, deux places de 2 et deux places de 3. On est sur une sacrée dynamique. Le collectif fonctionne vraiment bien”, se réjouit Grégoire Le Calvé auprès de DirectVelo.

« UN ÉNORME COLLECTIF »

Le directeur sportif, présent ce dimanche à Isbergues, savait qu’il y aurait la possibilité de décrocher un nouveau succès en terres nordistes. “On se sentait forcément parmi les équipes favorites. Il y a eu beaucoup de mouvements dans les monts, les filles devaient suivre les coups et ne pas laisser partir de concurrentes de la FDJ ni d'Auber. Victoire (Berteau) y a été, comme convenu. Et Valentine (Fortin), qui devait attendre le sprint, se sentait tellement bien qu’elle a sauté dans la bonne elle aussi (sourire). Elle marchait vraiment fort encore une fois”. Piégées, les filles d’UAE Development Team ont tenté de ramener le peloton, en vain. “Le scénario était idéal pour nous. Valentine et Victoire se connaissent parfaitement grâce à la piste et elles ont excellemment manoeuvré dans le final. Sur le papier, ça pouvait sembler être un All-in, tactiquement, d’avoir notre sprinteuse devant mais on voit que Martina (Alzini) a réglé le sprint du peloton derrière donc même si c’était rentré, il y avait encore des possibilités. Tout le monde marche super fort en ce moment”.

Après le titre national de Victoire Berteau à Cassel et ces deux succès coup sur coup de Valentine Fortin, la formation Cofidis gagne donc à trois reprises dans sa région. Une magnifique performance. Tout semble ainsi aller pour le mieux en cette toute fin de saison pour la Conti nordiste. “On a un énorme collectif sur les deux fronts, les grimpeuses et les sprinteuses. Il y a une vraie belle dynamique de groupe. Ce qui est super, c’est qu’on a plein de filles qui marchent et qui font des résultats. Le groupe est très homogène, les filles s’entendent super bien et tout est réuni pour que ça marche fort”, enchaîne Grégoire Le Calvé qui, d’un point de vue personnel, dirigeait l’équipe pour la dernière fois cette année et restera donc sur ce beau succès avant de se tourner vers 2024.

« ON A PRIS NOS RESPONSABILITÉS »

À la tête de l’équipe féminine depuis sa création, Gaël Le Bellec est bien sûr très fier, lui aussi, de ses troupes. D’autant que tout n’était pas rose il y a encore quelques semaines de cela. “On a eu beaucoup de filles blessées pendant l’été, au mois d’août… À Plouay, j’étais avec un groupe de filles qui revenaient presque toutes de blessures. C’était la même chose lors d’À travers les Hauts-de-France, il y avait plusieurs filles qui n’avaient pas couru depuis un mois et demi… Mais là-bas, on a pris nos responsabilités, on a assumé le poids de la course sur une épreuve abordable et on a gagné”, rappelle-t-il. Le début d’une très belle dynamique qui se poursuit depuis. “On a des filles qui sont en train de passer un cap, comme Victoire qui a aussi montré qu’elle joue maintenant dans la cour des grands”.

Déjà en position favorable avant ces derniers week-ends prolifiques, l’équipe Cofidis valide pratiquement définitivement l’une des deux premières places du classement UCI des Continentales à la fin de l’année, ce qui assurerait au collectif des invitations automatiques pour toutes les épreuves du calendrier WorldTour en 2024. “J’avoue que c’est une position rêvée car ça va nous permettre d’aller sur toutes les courses que l’on souhaite l’an prochain, sans être non plus contraints d’y aller. Je suis persuadé que c’est une position même plus confortable que certaines WorldTeams qui se sentent parfois obligées d’aller sur certaines courses alors qu’elles préféreraient s’en passer. Ce serait open bar !”, se félicite Gaël Le Bellec, lequel a monté cette équipe à bout de bras fin 2021 et qui, après désormais deux saisons, peut déjà mesurer avec fierté tout le chemin parcouru.