La quatrième étape du Tour féminin de l’Ardèche ne s’est pas déroulée comme la FDJ-Suez l’aurait souhaité. Et c’est le moins que l’on puisse dire. Alors que la WorldTeam poitevine pouvait se satisfaire d’avoir évité les chutes ou d’éventuelles cassures sur les trois premières journées réservées aux sprinteuses, cette étape drômoise a permis à une petite dizaine de concurrentes de se jouer la victoire en échappée. Mais aussi et surtout de reprendre près de deux minutes aux grandes favorites de l’épreuve (voir classements). “On aurait clairement préféré que l’échappée ne soit pas aussi conséquente. Ça ressemblait au scénario du premier jour”, rappelle Cédric Barre. Le directeur sportif de la FDJ-Suez avait effectivement vu une échappée de onze concurrentes compter encore 1’45” d’avance à 20 bornes de l’arrivée à Ruoms, avant que la mésentente en tête ne condamne les fuyardes.

Sauf que cette fois-ci, les filles à l’avant ont collaboré jusqu’au bout. Nouvelle leader de l’épreuve après son coup double à Hauterives, Silvia Zanardi compte désormais 1’48” d’avance au général sur des filles comme Marta Cavalli ou Evita Muzic, sachant que la sociétaire de la BePink avait terminé 3e au sommet du Mont Lozère et 5e du général de l’épreuve l’an passé. Autant dire que la tâche s’annonce désormais très ardue pour la FDJ-Suez. “L’écart est assez important à l’arrivée, ce n’est pas ce que l’on espérait. On reste confiant pour la suite même s’il valait mieux avoir un petit peu d’avance que du retard. Là, 1’48”, c’est déjà pas mal…”. Présentée comme une potentielle carte importante de l'équipe pour cette semaine, Loes Adegeest a dû faire le travail d'équipière en passant des relais à l'avant du peloton. 

« ON EST CINQ, CE N’EST PAS FACILE »

Alors que faire, désormais, pour tenter de renverser le général ? “Là, vu comment ça se passe, il faut avoir plusieurs cartes pour se faciliter la tâche. On sait que contrôler sur les routes de l’Ardèche n’est jamais évident”, analyse le technicien auprès de DirectVelo. Sans surprise, le peloton a laissé la responsabilité de la poursuite à la structure tricolore ce vendredi. “On ne peut pas assumer le poids de la course seuls. On est cinq, ce n’est pas facile. Mais c’est logique aussi. On fait partie des favoris. C’est légitime. À nous désormais de bien manoeuvrer pour arriver à atteindre nos objectifs mais ce ne sera pas simple”.

Une partie du classement général devrait se jouer ce samedi, lors de l’étape reine avec son arrivée au Mont Lozère. Mais la FDJ-Suez pourra-t-elle à la fois viser la victoire d’étape et tenter de bousculer l’ordre établi au général ? “On peut aussi miser sur le fait que les filles qui étaient devant aujourd’hui (vendredi) ont fait beaucoup d’efforts. Pour renverser le général, ça passe par des victoires sur les étapes les plus dures. Les deux objectifs ne sont pas incompatibles”. Une chose est sûre : il va falloir frapper fort en Lozère pour avoir une chance de remporter le Tour de l’Ardèche. Et nul doute que les filles de la FDJ-Suez en sont capables.