Il était considéré par beaucoup comme l’archi-favori de ce Championnat du Monde chrono Espoirs. En Belgique (et pour les spécialistes), certains sites de paris sportifs le proposaient à… 1.15, un chiffre incroyablement bas en cyclisme. Et pourtant, le néo-pro de la formation Lotto-Dstny doit encore une fois se contenter de la deuxième place. Battu de 17 secondes par le Norvégien Soren Waerenskjold l’an dernier, il n’est cette fois-ci séparé du titre mondial que de 11 secondes, une marge encore plus réduite. Mais ce mercredi, à Stirling, au nord de Glasgow, un autre homme a été capable de rouler à plus de 50 km/h de moyenne sur les 36,2 kilomètres du tracé et il se nomme Lorenzo Milesi (voir classement). “J’ai mis tout ce que j’avais sur ce chrono. Je venais pour gagner, tout le monde le sait. Mais il y avait un mec plus fort, tout simplement. Il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire”, concédait-il, fataliste, en conférence de presse auprès de DirectVelo.

Cette médaille d’argent a-t-elle la même saveur que l’an passé ? “Pas vraiment car l’an dernier, j’étais très content de faire 2. C’était presque comme une victoire pour moi. Mais cette fois-ci… La seule chose qui me console, c’est que je m’étais dit avant le départ que si je faisais un super chrono, que j’étais content de moi et que j’étais simplement battu par un mec encore plus fort, sans être passé à côté, ça irait… Et c’est le cas. J’ai perdu mais je n’aurais pas pu faire un meilleur chrono”. Surtout, le Flamand n’a pas le sentiment d’avoir lâché du temps - et potentiellement onze secondes - sur une partie spécifique du circuit, bien que le dernier kilomètre lui ait paru très long. “J’étais dans le mal dans la dernière rampe mais quand on voit l’écart entre moi et le 3e… On peut se dire que j’ai fait un gros chrono”.

LE SOUVENIR D’UN DUEL SERRÉ AUX MONTS-ET-CHÂTEAUX

Lorsqu’on lui demande s’il est surpris de voir l’identité du vainqueur, Alec Segaert n’hésite pas à se lancer dans une analyse précise et poussée. “Oui, je suis surpris. C’est un super coureur, très fort, j’ai souvent eu à l’affronter depuis plusieurs années. L’an passé, on était dans l’échappée ensemble sur la dernière étape du Tour de l’Avenir avec le Col de l’Iseran. J’avais fait 2 et il avait gagné, se souvient-t-il. Au Triptyque des Monts-et-Châteaux, il m’avait battu de deux secondes au chrono. Par contre, lors des Championnats d’Europe et du Monde, je l’avais devancé assez nettement. Pour être honnête, je ne le voyais pas me devancer ici mais il le mérite et bravo à lui”.

Tout au long de ce chrono Mondial, Alec Segaert aura en tout cas pu compter sur un groupe de supporters venu en nombre pour l’encourager. “J’ai un des meilleurs fan club au monde !, s’emballe le Belge. Je crois qu’ils étaient une cinquantaine ici. C’est sûrement plus que la grande majorité des coureurs Espoirs du peloton. Je pense que même les Britanniques n’avaient pas autant de monde pour les soutenir sur ce Mondial. Je les remercie énormément, c’est toujours une aide précieuse. Ils doivent être également déçus que je ne gagne pas mais je crois que ça ne les empêchera pas d’aller en boire une ce soir”, conclut-il avec le sourire, beau joueur.