Camille Fahy peut être fière. À tout juste 20 ans - elle vient de les fêter au début du mois -, la néo-pro, qui évoluait encore à l'UVCA Troyes l'an passé, va découvrir le Tour de France sous les couleurs de St-Michel-Mavic-Auber 93. "C'est une grande chance pour moi. Je ne m'y attendais pas forcément pour une première année chez les pros. Je suis encore très jeune. C'est une énorme opportunité, je vais donner le maximum pour l'équipe". Sa présence sur les routes du Tour est d'autant plus remarquable qu'outre son jeune âge, elle est toujours étudiante... en école d'ingénieurs. "C'est sûr que le vélo féminin a évolué et qu'il n'y aura pas beaucoup de filles dans ma situation dans le peloton du Tour. Mais je suis encore très jeune et il me semble tout à fait normal de faire des études et d'assurer mon avenir. J'arrive toujours à bien gérer cette situation. J'ai eu mon année et maintenant, ce sont les vacances", sourit-elle.

De drôles de vacances en effet, sur les routes de la plus prestigieuse course du monde. Son ticket pour le Tour, Camille Fahy l'a validé récemment, lors d'un stage de reconnaissance sur le tracé des quatre premières étapes de la compétition. Un mois plus tôt, elle avait également eu l'occasion de grimper le Tourmalet et de reconnaître le parcours du contre-la-montre final de Pau en marge de sa participation au Tour des Pyrénées.

UN CALENDRIER DÉJÀ TRÈS RICHE CETTE SAISON

Contrairement à la jeune Bretonne Marie-Morgane Le Deunff (21 ans, Arkéa), qui va se lancer dans sa première course par étapes au niveau WorldTour à l'occasion du Tour de France, Camille Fahy a déjà enchaîné les épreuves d'un niveau similaire depuis le début de l'année. Présente au Tour Down Under puis à l'UAE Tour en tout début d'année, elle a également été alignée sur le Tour d'Espagne. "J'aurais difficilement pu avoir un plus gros calendrier cette année. C'est top, ça me permet de progresser assez rapidement". Sur la Vuelta, la grimpeuse n'a malheureusement pas eu le temps de se tester en montagne. "Les deux premières étapes étaient plates et ensuite, j'ai chuté sur la troisième. J'ai essayé d'aider l'équipe au mieux mais j'ai dû abandonner avant la montagne...".

La dernière lauréate des Boucles de Seine-et-Marne s'attend bien évidemment à un Tour de France extrêmement exigeant durant l'ensemble des huit étapes. "Ce sera difficile tous les jours. On sait que ça va rouler très fort. Il n'y aura pas le droit à l'erreur, il faudra répondre présent tout le temps. Chaque jour, il y aura au moins de petites bosses qui peuvent faire mal et le peu de fois où il n'y en aura pas trop, il y aura des risques de bordures". Pour cette expérience dont elle se souviendra forcément toute sa vie, l'Espoir 2 pourra compter sur le soutien précieux de ses parents. "Ils seront là les huit jours, ils ont prévu de faire tout le Tour. Ils doivent même reconnaître les étapes en vélo normalement. Peut-être pas les huit mais au moins quelques-unes (sourire). Avec tous ces déplacements sur la saison, je les vois beaucoup moins qu'avant alors c'est génial qu'ils soient là". L'expérience promet d'être belle et riche en émotions.