Le Grand Colombier, dernière bataille pour les Juniors

Crédit photo Robert Gachet DirecVelo

Crédit photo Robert Gachet DirecVelo

Le Grand Colombier est aux couleurs de la Petite Reine en ce week-end du 14 juillet. 48 heures après le triomphe de Michal Kwiatkowski sur les routes du Tour de France, les Juniors vont succéder aux professionnels en haut du Géant du Bugey, alors que ce samedi, ce sont les cyclosportifs qui vont affronter ses pentes à l’occasion de l’Aindinoise. Au Valromey, il faut remonter à 2016 pour voir cette montagne du Jura accueillir une arrivée. Niccolo Ferri avait alors conquis son sommet le premier. En 2023, il sera même le juge de paix final, puisque l’épreuve s’achèvera en haut de ses 1534 mètres d’altitude. "On a déjà monté le Grand Colombier il y a deux ans avec Cian (Uijtdebroeks). Mais le final était en bas. C'est la première fois avec la ligne d'arrivée au sommet, ça va beaucoup changer les choses car c'est difficile à monter, assez raide et long... La décision finale va se faire là. On espère une grande bataille", pronostique Christian Schrot, du Team Auto Eder.

« ILS Y PENSENT ET ILS ONT ÇA EN ARRIÈRE-PENSÉE SUR LES QUATRE JOURS »

Pour Yann Berny, du VC Villefranche Beaujolais, c’est une ascension mythique. "C'est clair que pour eux c'est quelque chose d'exceptionnel des courses avec des arrivées comme ça au sommet d’un col hors catégorie. Ils n’en ont quasiment jamais fait donc c'est une motivation supplémentaire. Ils se rapprochent petit à petit de la cour des grands". Alors selon lui, il y a deux écoles parmi les Juniors. "Tout le monde a hâte de le faire, mais il y a ceux qui ont hâte de se mettre des pains dans tous les sens puis il y en a qui ont hâte d'arriver en haut. Dans tous les cas, ils ont tous envie d'arriver en haut, mais de différentes manières", sourit-il. Julien Thollet a constaté "qu'ils y pensent et qu'ils ont ça en arrière-pensée sur les quatre jours". Mais pas pour les jeunes du Team INCA. "Mes coureurs ne sont pas les plus stressés. Ce sont des Juniors, ils sont assez innocents dans leur tête. Ils vont mettre des attaques dès le km 2, ils ne vont pas penser au Grand Colombier", explique Paul Sauvage.

La fraicheur devrait jouer un rôle majeur. "Je suppose que certains calculent leurs coups de pédale. Je ne dirais pas que ça bride la course, mais elle est peut-être un peu moins explosive. Ces coureurs qui ont envie de matcher en haut du Grand Colombier s'économisent pour gérer les quatre jours afin d'arriver à peu près frais au pied. Je pense que ça joue un peu. Les Juniors sont un peu plus calculateurs et moins insouciants ou spontanés qu'ils ne pouvaient l'être il y a quelques années", constate Julien Thollet, alors que Paul Sauvage pense l’extrême inverse. "Je pense que ça ne va rien changer. Les Juniors ne calculent pas trop. Il n'y a qu'à voir hier (jeudi), ce n'était pas une étape très dure et pourtant, les gars qui attaquent, ce sont les premiers du général. Demain matin (samedi), ils ne vont pas penser au pied du Grand Colombier. Ils iront à fond. C'est intéressant pour les jeunes de faire un col de plus d'une heure en course. Un gars qui ne récupère pas bien peut être planté sur la dernière étape. C'est vraiment bien".

« ILS VONT REGARDER LES KOM SUR STRAVA »

Samedi, dimanche… Deux étapes difficiles attendent les coureurs, et difficile de savoir laquelle changera la suite de cette édition de l’Ain Bugey Valromey Tour. "Il y aura déjà la décision lors du samedi entre les meilleurs grimpeurs car c'est dur et long... Peut-être que ça va se jouer au Grand Colombier entre les deux-trois premiers", pense Christian Schrot. Pour Paul Sauvage, l’étape du samedi peut tendre un piège. "Un mec fort peut se faire un peu piéger et perdre du temps. Grosso modo, les 10 premiers vont être les mêmes demain et après-demain sauf si un gars fait une fringale. On peut toujours avoir une belle surprise d'un mec un peu moyen, qui n'est pas bien lourd, qui est plus habitué quand c'est long... La seule différence, c'est que c'est une montée de plus d'une heure et qu'ils n'ont jamais fait des efforts comme ça. Si un jeune ne sait pas bien gérer, il peut perdre beaucoup de temps".

Pour Yann Berny, cette étape du samedi doit faire un premier tri, avant la bataille finale du Grand Colombier. "Je pense qu'on fera les comptes à partir de demain et on verra comment ça se passe. Je pense qu’on verra les hommes forts demain. Mais je pense que l’étape décisive sera dimanche quand même. C'est celle qui risque de faire le plus d'écarts au classement général. En tout cas entre les premiers du général". Alors forcément, tout le monde a bien reconnu le Grand Colombier. "On se concentre sur la reco, ce n'est pas juste « on va rouler et on promène le vélo »", ajoute Paul Sauvage. Et avec l’arrivée d’étape du Tour, les Juniors risquent de passer un peu de temps sur les portables, pour Julien Thollet. "Ils vont regarder les KOM sur Strava pour voir combien ils vont prendre par Vingegaard et Pogacar. Vu que c'est une montée mythique, je ne perçois pas de la peur, mais plutôt de l'impatience et de l'envie d'y être". Juge de paix ou pas, le Grand Colombier sera en tout cas la dernière bataille du « Tour de France des Juniors ».

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