Valentin Madouas : « C’était un rêve »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

De son propre aveu, c’était l’un des principaux objectifs de sa saison et même de sa carrière. Sept ans après son sacre chez les Amateurs - devant Benoît Cosnefroy et David Gaudu -, Valentin Madouas se retrouve une nouvelle fois en bleu-blanc-rouge mais cette fois-ci, chez les grands. Auteur d’une performance XXL avec sa formation Groupama-FDJ sur le circuit de Cassel, le Breton a réalisé un numéro en solitaire dans le final pour l’emporter avec une marge considérable sur ses premiers poursuivants (voir classement). “J’ai du mal à y croire. Je me suis mis la pression pendant trois-quatre semaines. Je ne savais pas comment j’allais récupérer du Dauphiné mais j’ai bien travaillé à la maison, je savais que j’allais être prêt. C’était un rêve pour cette saison et pour ma carrière en général. Après le titre chez les Amateurs, je voulais devenir Champion de France chez les pros un jour”, lâche le lauréat pour DirectVelo, après l’arrivée.

« LE PARCOURS ÉTAIT TAILLÉ POUR MOI »

3e du Tour des Flandres l’an passé, 2e des Strade Bianche et 5e de Liège-Bastogne-Liège ce printemps, Valentin Madouas attendait toujours sa (très) grosse victoire de référence. “Il me manquait un peu de réussite et de confiance. J’étais dans le doute. Face à de grands adversaires comme Wout van Aert ou (Tadej) Pogacar, c’est compliqué de gagner. Mais si je peux les battre une fois, ou deux, pourquoi pas. C’est un moment extraordinaire. Peut-être que ce titre changera des choses, on verra”. Après tout, ce n’est peut-être que le début d’une belle série. “Maintenant, il faut que j’arrive à gagner au niveau WorldTour. Je viens de réussir un gros objectif. Je pense que ça va venir tout seul, peut-être prochainement sur le Tour. De toute façon, je savais que ça allait finir par le faire à un moment donné”.

Pour décrocher ce titre national, Valentin Madouas n’a pas hésité à se projeter rapidement à l’avant dans un groupe de 22 coureurs au sein duquel toutes les cartes maîtresses de la Groupama-FDJ étaient présentes. “C’était un parcours assez technique. Le fait d’avoir un coup d’avance me permettait de bien lisser mon effort. Sur ce circuit, c’est dur de répéter les efforts. Certains sautaient puis rentraient… Et sautaient à nouveau. Moi, j’ai pu lisser mon effort”, insiste-t-il. Depuis l’annonce d’un Championnat de France sur le circuit de Cassel, il savait qu’il aurait l’opportunité de jouer gros sur les pavés du Nord. “Le parcours était taillé pour moi. J’y pensais depuis deux ans. Je me suis préparé pour ça et c’est la forme qui a payé. La course était tellement dure, ça s’est terminé un par un, il y en avait de partout…”.

« DAVID (GAUDU) M’A DIT QU’IL N'ÉTAIT PAS TOP »

Car dans le final, il a fini par mettre ses derniers adversaires K.O. Benoît Cosnefroy, Nans Peters (AG2R Citroën), Julien Bernard, Tony Gallopin (Trek-Segafredo) ou encore Elie Gesbert (Arkéa-Samsic)... Tous sont passés à la trappe, tandis que le favori N°1, Julian Alaphilippe, s’était lui retiré depuis bien longtemps des débats. Finalement, les derniers à avoir vu la roue arrière de Valentin Madouas ne sont autres que ses propres coéquipiers Rudy Molard et David Gaudu. Les trois hommes ont d’abord, durant un court moment, laissé imaginer la possibilité d’un triplé. “David m’a dit qu’il n’était pas top, qu’il ne récupérait pas de l’effort précédent. J’ai vu que tout le monde était mort alors je me suis dit que c’était le moment d’y aller. On savait qu’on était les plus forts, il fallait juste bien gérer”, se félicite le vainqueur.

Valentin Madouas a ensuite bouclé les 28 derniers kilomètres en solitaire, en ne faisant que creuser l’écart avec ses poursuivants, hormis lorsqu’il a été victime d'un problème mécanique. “Je n’ai pas eu le temps d’avoir peur. La voiture était tout de suite là derrière, elle m’a sauvé. J’ai posé le vélo et je suis reparti calmement”. Clairement, rien ni personne ne pouvait arrêter un coureur sur son nuage ce dimanche. “Pourtant, je n’avançais vraiment pas vite dans la dernière montée. Le public défilait très doucement à côté de moi”, sourit-il au moment de raconter son dernier kilomètre. Mais Valentin Madouas était bien, et de loin, le plus fort à Cassel. Et sur la ligne d’arrivée, il a pu profiter d’instants qu’il n’oubliera sans doute jamais, auprès de sa compagne, de ses parents, de son Fan Club et de nombreux proches. “C’est une journée extraordinaire”.

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