Romain Grégoire : « Je me sens plus libéré »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Romain Grégoire débute de belle manière le Tour de Suisse. “Je me suis un peu surpris sur le chrono. Je ne pensais pas faire un résultat comme celui-là”, apprécie au micro de DirectVelo le coureur classé 19e du contre-la-montre dimanche dernier. Ce mardi, au départ de la première des trois étapes de montagne, il avait la consigne d’aider Stefan Küng, porteur du maillot jaune. “Les ambitions personnelles sont de côté jusqu’au chrono de dimanche. D’ici là, je vais devoir bosser pour Stefan, Michaël (Storer) ou Arnaud (Démare) s’il y a encore une possibilité de sprint”, indiquait-il avant de s’élancer depuis Tafers.

« S’IL RESTAIT UN KILOMÈTRE, J’AURAIS PU Y ALLER »

Pendant toute l’étape, la Groupama-FDJ reste sur son plan initial de protéger Stefan Küng ainsi que Michael Storer. “Puis, dans la dernière ascension, ça s'est fait naturellement, à la patte”, confie Romain Grégoire. Stefan Küng ne parvient pas à suivre le rythme des meilleurs et lâche prise à plus de six kilomètres de l'arrivée située à Villars-sur-Ollon. “Il n’était peut-être pas aussi bien qu'il avait pu l'être ici l'année dernière. On n'a pas eu la consigne de l'attendre”.

Au moment où le maillot jaune coince, Romain Grégoire se trouve dans la roue de Remco Evenepoel. Mais il préfère ne pas réagir quand le Champion du Monde passe à l’attaque. “S'il restait un kilomètre, j’aurais pu y aller, sourit-il. Je me suis dit de rester calme. Je n’avais pas envie d'exploser donc j'ai essayé de trouver mon rythme dans un petit groupe derrière. C'était beaucoup mieux comme ça, j'étais à ma place je pense”. Il termine à la 16e position, juste derrière Michael Storer. “On est dans le match, mais il en manque peut-être un peu pour être avec les tout meilleurs. C'est quand même pas mal et on va voir ce qu'il se passe les deux prochains jours en montagne”. 

Si l’étape du jour ne comprenait que deux cols, celle de jeudi empruntera trois ascensions à plus de 2000 mètres d’altitude. “Ça va être différent, avec 210 kilomètres, des passages en altitude et la répétition des cols. Ça sera des types d'efforts différents, mais on va voir ce que ça donne, en tout cas, la forme est là. On va essayer de jouer”. Peu importe comment les jambes répondront, il entend s’accrocher au maximum pour travailler et prendre de l’expérience sur une épreuve WorldTour de huit jours. “Je vais en profiter pour fournir des efforts en montagne à fond et préparer le Championnat de France”. 

« IL FAUT ENCORE QUE JE PROGRESSE »

Dans moins de deux semaines, il retrouvera Cassel où il a pris la 2e place et endossé le maillot rose en mai dernier lors des 4 Jours de Dunkerque. En revanche, il a choisi de ne pas s’aligner sur le contre-la-montre le jeudi, à l’inverse de l’an passé où il défendait encore les couleurs de la Conti Groupama-FDJ. “Je préfère être focus sur la course en ligne. Je voulais le faire en début de saison mais au final je fais deux chronos cette semaine au Tour de Suisse donc je ne suis pas en manque de contre-la-montre. Et une semaine après le Tour de Suisse, il faut garder un maximum de fraîcheur si je veux être compétitif dimanche”. 

La victoire appelant la victoire, Romain Grégoire est loin d’être rassasié après ses deux succès à Dunkerque. “Ça ne change pas grand-chose d’avoir gagné si ce n’est dans la tête où je me sens plus libéré de ne plus courir après une victoire. Je vais peut-être moins forcer le destin, laisser venir les choses. Mais j’ai encore envie de gagner, encore plus même”.

Le Tour de Suisse pourrait être une belle occasion d’ouvrir son compteur en WorldTour. Mais s’il est dans le rythme depuis dimanche, le coureur licencié à l’AC Bisontine sait que la concurrence est toute autre qu’à Dunkerque. “Au Tour du Pays Basque, je me suis rendu compte que le niveau WorldTour, c’était quelque chose et que je n’étais pas encore au niveau sur ces courses par étapes. Il faut encore que je progresse. J’espère que ça ira mieux cette semaine et que d’ici le mois d’août, ça sera de mieux en mieux”. Il semble sur le bon chemin.

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