Premier succès de la saison pour Thibaud Saint-Guilhem. Le coureur de l'AVC Aix-en-Provence s’est offert ce lundi la Maggioni Classique Châtillon-Dijon (voir classement). “La façon de gagner est une surprise. Je n’avais jamais remporté de course en réglant un groupe avec autant de coureurs”, apprécie-t-il auprès de DirectVelo alors que quatorze concurrents sont arrivés ensemble pour la victoire.

« POUR UNE FOIS, JE ME SUIS FAIT CONFIANCE POUR LE SPRINT »

Derrière les quatre échappés, il a pris place dans un contre composé de 21 coureurs après environ 80 kilomètres de course. “Ça a borduré à un endroit assez prévisible, j’étais bien placé. Comme j’étais tout seul de l'équipe, j’avais le bon rôle. On me demandait mais je ne passais pas de relais”. Un second contre de quatre éléments a vu le jour avec son coéquipier Nicolas Breuillard et après une double jonction, ce sont 29 coureurs qui se sont retrouvés en tête au bout de 102 kilomètres. “C’était décousu dans le final, ça sortait à quatre ou cinq puis ça revenait. J’ai assez vite compris qu’on allait arriver groupé. Il fallait rester calme et concentré. Contrairement à l’an passé, j’ai fait moins d’efforts. J’avais beaucoup tenté pour rien alors là, pour une fois, je me suis fait confiance pour le sprint”. Bien placé, il a débordé ses adversaires à 200 mètres de la ligne.

Thibaud Saint-Guilhem est arrivé en confiance en Côte d’Or après avoir battu ses records de watts le week-end dernier lors du Trophée Souvenir Roger Walkowiak où il avait pris la 11e place après une longue échappée. “Ça veut dire qu’il y a eu une débauche d’énergie et surtout que la forme était là. Tout s’aligne quand je n’ai pas d'allergies”. Souvent malade, il n’a pas eu le début de saison escompté malgré deux podiums (voir sa fiche DirectVelo). “J’ai l’impression que mes saisons se lancent tardivement, l’an dernier c’était fin avril, là on est le 1er mai. Pour être honnête, je ne m’attendais pas à être aussi faible en début de saison”.

« JE N'ÉTAIS PAS ASSEZ MOTIVÉ POUR GAGNER »

Et surtout, sa motivation était en baisse. “À l'entraînement, ça allait mais en course je n’étais pas assez motivé pour gagner. Je m’y attendais après un hiver difficile”. Le Tarbais était en contact avancé avec une ProTeam étrangère mais début novembre, il n’a pas obtenu le contrat espéré. “Ça a été un coup dur. J’ai peiné à retrouver de la motivation, je me disais que ça ne servait à rien de continuer”. Désormais, il essaie de prendre le départ des courses en étant plus relâché et de prendre du plaisir autrement. “Je ne suis pas le seul dans cette situation. C’est un milieu assez difficile. À 26 ans, les portes ne s’ouvrent pas facilement”.

Après ce premier succès de la saison, l'ex-vététiste va aborder la suite avec enthousiasme. "On a un super collectif, on s’amuse en allant sur les courses. Il faut que ça continue comme ça”. L’ancien vainqueur du Trophée des Champions reconnaît désormais ne plus vraiment croire à un passage chez les professionnels. “Ma décision est presque prise pour l’année prochaine alors je cours libéré”. Tout en restant ambitieux. “Il y a des dates cochées, notamment fin juin”. Un maillot tricolore acquis à Cassel serait un bon moyen de faire basculer sa carrière.