Thomas Champion : « J’ai trouvé mes marques »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Thomas Champion ne ménage pas ses efforts au service du collectif. Il y a deux semaines, il a longtemps mené le peloton sur le triptyque franc-comtois pour permettre à ses leaders de jouer la victoire. Arrivé en 2021 chez Cofidis, le coureur de 23 ans est devenu au fil des années un équipier important au sein de la WorldTeam nordiste. À l’occasion du Tour de Romandie, il est revenu pour DirectVelo sur son rôle sans oublier de rappeler qu'il reste un garçon ambitieux et désireux d’obtenir ses premiers résultats marquants chez les professionnels. 

DirectVelo : Quel regard portes-tu sur ta carrière à ce stade ?
Thomas Champion : J’ai trouvé mes marques chez Cofidis. Je n’ai pas trouvé les ouvertures pour scorer ou tout simplement je n’ai pas encore les qualités nécessaires pour faire des résultats. Mais j’ai un profil qui fait que je peux aider longtemps mes leaders. Je suis assez endurant donc je peux rouler vite pendant un bon bout de temps. L’équipe me positionne régulièrement dans un rôle d’équipier pour rouler sur les courses d’un niveau inférieur lorsque l’on a des leaders qui sont capables de jouer la gagne. Ceci dit, ils me mettent également à rouler au Tour de Catalogne ou à la Vuelta l’an passé pour Bryan Coquard. C’est un job qui me plait pour l’instant. Mais j’espère scorer à un moment donné. 

Tu es souvent le premier coureur de l’équipe à rouler... 
Avoir un rôle d’équipier me va très bien, je ne vais pas m’en plaindre. Être le mec qui roule pendant la première partie de course, c’est quand même différent. S’écarter et prendre dix minutes tous les jours, je veux bien le faire de temps en temps... C'est surtout au niveau des résultats où c’est plutôt gênant quand tu ne vois pas une meilleure place que 70e car tu roules et que tu t'écartes. J’ai essayé d’inverser les rôles au Tour du Doubs. J’avais roulé les deux premiers jours au Tour du Jura et à Grand Besançon Doubs. J’ai demandé à l’équipe d’être un peu plus loin dans la chaîne. Finalement j’ai réussi à faire les trois-quarts de la bosse finale en tête, jusqu’aux deux derniers kilomètres de l’arrivée, avant que Guillaume (Martin) et Jesus (Herrada, qui s’est imposé, NDLR) passent à l’attaque. Ça m’a redonné confiance. Je suis arrivé sur le Tour de Romandie plutôt en forme. C’est surprenant parce que j’ai enchainé les courses sans trop de récupération. Je suis bien, je suis content d’être là et de faire le taf. 

Te sens-tu plus fort au fil des années ?
Oui, c’est un truc de fou. Chez les pros, tu prends 15-20 watts par an. On ne s’en rend pas compte, à force de rouler et de faire de l’endurance. On devient des gros diesel mais ça marche.

« PAS EU LE TEMPS DE M'INQUIÉTER »

L’an passé, tu as resigné pour deux saisons supplémentaires chez Cofidis. Était-ce une surprise ?
Je n’ai pas eu le temps de m’inquiéter réellement. J’ai eu les premiers contacts avec Cédric (Vasseur) lors du Critérium du Dauphiné. C’est relativement tôt dans la saison, il m’a fait confiance assez rapidement. Le premier week-end du Tour de France, j’avais déjà signé mon contrat pour 2023 et 2024. L’année dernière, j’ai participé à onze ou douze victoires de l’équipe. Je n’étais pas le porte-bonheur mais à chaque fois je roulais ou je faisais mon job d'équipier. Forcément les directeurs sportifs dans leur débrief remontaient le travail fait. 

Comment as-tu vécu par exemple les victoires de Victor Lafay ou Jesus Herrada lors du triptyque franc-comtois il y a deux semaines ?
C’est génial quand tu vois les copains gagner. Quand tu sors de deux semaines en WorldTour (au Tour de Catalogne et au Tour du Pays Basque, NDLR) et que tu arrives pour courir sur ces courses-là, le vélo est plus facile (rires). C’était presque comme sur le jeu Pro Cycling Manager. On a chacun notre rôle et à la fin de la journée, ça score. C'est plaisant. 

Quels sont tes objectifs personnels pour cette année ? Prendre une échappée qui va au bout ?
En WorldTour, c’est impossible. Il n’y en a pas. Il n’y a qu’au Tour des Alpes où ça s’est produit cette année et Cofidis n’y était pas (sourire). À titre perso, je ne sais pas... L’objectif est de participer à un Grand Tour. J’ai fait la Vuelta l’année dernière mais le Giro m’aurait bien plu. Après si c’est une deuxième Vuelta, ce sera déjà ça.

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