Avec quatre victoires depuis le démarrage de la saison, le Team U Charente-Maritime peut regarder le début de l'exercice 2023 avec satisfaction, et même un peu d'étonnement. "Je suis surpris que tout marche aussi bien dès le début de la saison", sourit Cyprien Bricout, le directeur sportif de l'équipe. Il faut dire que cette année la structure repartait de zéro après des changements en son sein . "On a changé de dirigeants, on a arrêté notre partenariat avec Cube et on a commencé avec Culture Vélo La Rochelle. 2023 devait nous permettre de reprendre du début, de construire un effectif", précise-t-il auprès de DirectVelo. Et pourtant, tous ces changements n'ont donc pas empêché l'équipe basée à Villars-en-Pons de performer dès le début de la saison. Au Trophée de l'Essor, Adam Mitchell est allé chercher un Top 10, de quoi bien lancer toute l'équipe. "On a commencé avec un bon état d'esprit. On a couru ensemble, de manière très collective. Ce sont des choses qu'on a corrigées par rapport à l'année dernière".

« SECRÈTEMENT, J'ESPÈRAIS QU'IL AIT DES RÉSULTATS »

Adam Mitchell, arrivé à l'intersaison dans l'effectif du Team U Charente-Maritime, est une des raisons de la réussite de l'équipe. "Il nous a contactés l'été dernier et avait cette volonté de venir. Il est venu courir en France à ce moment-là. Il a fait des bons résultats alors on a sauté sur l'occasion, et on l'a signé tout de suite", raconte le DS de l'équipe. Après un petit temps d'adaptation, Adam Mitchell a trouvé les clés pour réussir à lever les bras, à quatre reprises. Capable de l'emporter au sprint, le Britannique  a surpris son monde. "Il nous a épatés par sa pointe de vitesse. Adam est plutôt un puncheur passe-partout, mais il a été capable de gagner au sprint bien qu'il ne soit pas un pur sprinteur. Il passe également très bien les bosses, il a une palette assez large". Pour autant, son recrutement n'était pas un pari fou de Cyprien Bricout. "Secrètement, j'espérais qu'il ait des résultats et qu'il gagne. Mais avec les coureurs étrangers, on ne sait jamais comment ils vont s'adapter au style des courses françaises. J'étais quasiment sûr qu'il gagnerait cette année, mais je ne pensais pas aussi tôt".

Au-delà de l'aspect comptable, Adam Mitchell apporte à l'équipe plus de sérénité et de confiance. "L'année dernière, on pouvait avoir la pression du résultat. Maintenant, on vient sans pression et avec de l'ambition". La présence du vainqueur de la Charente Limousine permet aussi aux autres coureurs de l'effectif de progresser et de mettre en avant leurs capacités. "L'objectif de cette année était aussi de permettre à des jeunes coureurs comme Paul Connor de s'épanouir. Avec Adam au départ, on sait qu'il sera surveillé. Ça permet à d’autres coureurs de s'exprimer". Pas question donc d'articuler l'équipe autour du seul Adam Mitchell, mais profiter des qualités de chacun pour aller chercher des résultats.

LE MAINTIEN REDEVIENT POSSIBLE

La suite de la saison est donc abordée avec confiance par l'équipe de Charente-Maritime. Au programme, le Chrono 47 et le Tour du Gévaudan, deux manches de Coupe de France N1. Malgré l'esprit de compétition, les hommes dirigés par Cyprien Bricout se savent moins performants sur le contre-la-montre par équipe et n'en font pas une priorité. "Depuis qu'on est en N1, on n'a jamais trop performé là-bas. L'année dernière, on termine dernier. On sait que pour faire des résultats dans cette discipline, il faut mettre les moyens et vraiment le préparer. Le club n'a pas fait ce choix-là". Pour autant, pas question d'abandonner la Coupe de France. "Le Gévaudan étant très montagneux, on ne sait pas trop ce qu'on va donner. Adam Mitchell, Killian Larpe, Paul Conor sont très en forme, alors on ne s'interdit rien. Mais dans notre calendrier, on a peu de courses montagneuses, il y a des équipes mieux armées que nous. On sera sûrement plus à notre avantage à Fougères et au Périgord".

Avant ces deux dernières manches, le Team U Charente-Maritime se lance dans l'opération maintien en N1. "On attend de voir comment la réforme de la FFC est appliquée pour l'année prochaine. On était parti en se disant que ça allait être compliqué de se maintenir. Finalement, comme on marche très bien, qu'on a plusieurs coureurs capables de scorer tous les week-ends, le maintien devient une réelle possibilité. Pour ça, il va falloir faire une saison pleine, ne pas se focaliser sur un ou deux objectifs, mais aller sur toutes les courses pour marquer des points".