Tour du Loir-et-Cher : L’énorme et improbable coup de Jakob Söderqvist

Crédit photo Kim Charlton

Crédit photo Kim Charlton

Inutile de chercher les références sur route du vainqueur de la 3e étape du Tour du Loir-et-Cher dans les palmarès pour en connaître davantage sur lui : il n’y en a pratiquement aucune. Cette saison, Jakob Söderqvist n’avait pas encore disputé la moindre épreuve sur route à haut niveau. “La seule course qui s'en rapprochait à peu près, c'était le Baltic Chain Tour, en Estonie, auquel j'avais participé l'année dernière. Mais hormis cette exception, je n'ai quasiment pas couru une seule fois sur la route hormis en Scandinavie. L'année dernière, j'avais une dizaine de jours de courses au compteur à peine”. Le Suédois avait posé les pieds une fois en France, chez les Juniors, pour Paris-Roubaix. Mais il était malade et n’avait pas vu le vélodrome roubaisien. Sa discipline N°1, c’est le VTT. “C’est ma priorité. Pour le moment, je vise des Top 10 sur les manches de Coupe du Monde Espoirs”.  

Et pourtant, l’athlète de 19 ans s’est donc imposé, ce vendredi, en Classe 2, au nez et à la barbe des Français Lucas Grolier (Vendée U), Florentin Lecamus-Lambert (VC Rouen 76), Axel Huens (Circus-ReUz-Technord) et Jordan Labrosse (AG2R Citroën U23). “C'est assez énorme ! En fait, je crois que je ne réalise pas vraiment jusqu'à présent”, souriait-il en soirée auprès de DirectVelo. Parti dans le final avec un groupe de costauds, sur un circuit très technique, il a profité de ses qualités naturelles pour faire la différence. “Il y a eu cette échappée dans le final, j'ai vu l'opportunité d'y aller alors j'ai suivi. Dans la descente, j'ai pris quelques mètres à la faveur de plusieurs virages. Je me suis retrouvé seul devant sans vraiment mettre une grosse attaque. Je suis à l'aise en descente et j'ai une bonne technique. En tant que vététiste, c'est l'une de mes qualités premières. Alors j'ai continué, j'ai insisté”

« SI ON M’APPELLE… »

Dans le groupe de contre, tout le monde s’observe. Puis Lucas Grolier produit son effort, en faisant lui aussi parler ses grosses qualités de descendeur. Mais trop tard (voir classement). “En me retournant une fois, j'ai vu que j'avais fait un trou. Alors j'ai continué, à l'instinct. Je savais que je pouvais tenir dans la descente, j'y étais à l'aise même si j'ai plus l'habitude de descendre sur le sec que sur des routes humides. Je n'ai pas l'habitude de prendre ce genre de risques sur la route mais il y avait une victoire au bout et j'y ai vite cru”.

Il y a quelques semaines encore, Jakob Söderqvist n’imaginait pas être présent sur cette épreuve. “Mais j’ai appris qu’il y avait une sélection nationale suédoise et ça m’a intéressé”. Il faut dire que le garçon n’a même pas d’équipe sur route. Mais après cette improbable victoire, cela pourrait bien changer. “J'ai dit à mon coach que je voulais courir un peu plus sur la route, même si ma priorité reste le VTT. Pour ce qui est de trouver une équipe… Si on m'appelle, je décrocherai, ça peut toujours être intéressant (sourire). Je n'ai que 19 ans, j'ai encore de la marge”. Le message est passé.

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