Mathias Le Turnier : « J’ai envie de reprendre du plaisir »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Mathias Le Turnier va remettre un dossard ce lundi à l'occasion du Grand Prix de Vougy (Élite Nationale). Même s’il n’a pas retrouvé de contrat l’hiver dernier après six saisons chez les professionnels, le Girondin de 28 ans a choisi de ne pas rendre les armes. L'ancien membre des formations Cofidis, Delko puis U Nantes Atlantique - qui vient de s’installer près d’Annecy (Haute-Savoie) - s’est tourné vers le club de Bourg-en-Bresse AC pour retrouver du plaisir sur le vélo après plusieurs saisons compliquées. Celui qui a participé au Giro et à la Vuelta explique à DirectVelo pourquoi il a choisi de repartir chez les Amateurs.

DirectVelo : Te voilà de retour chez les Amateurs alors que nous sommes déjà début avril !
Mathias Le Turnier : Quand je n’ai pas été conservé par le Team U Nantes Atlantique l’an passé, j’ai candidaté dans d’autres équipes. Je sortais d’une saison qui n’avait pas été bonne au niveau des résultats. On me disait peut-être, pourquoi pas… Je pensais que je pouvais trouver une place au dernier moment. Il y avait l’avenir de B&B Hôtels qui était incertain. J’ai repris l’entraînement au cas où je trouverais quelque chose, je n’allais pas postuler dans des équipes sans m’entraîner… En plus, en août, j’avais décidé de travailler avec un nouvel entraîneur. On avait mis en place une planification pour cet hiver. Je n’ai pas eu de nouvelles en décembre... En janvier, j’ai compris que c’était plié.

As-tu pensé arrêter le vélo à ce moment-là ?
Je ne savais pas trop quoi faire. Je prenais toujours du plaisir à rouler. En janvier-février, les courses ont repris et je me disais que j’avais encore envie de courir. Je me suis toujours entraîné.

Où en es-tu physiquement ?
À l’entraînement, ça va. On a gardé la ligne de conduite fixée avec l’entraîneur. Le fait que je ne coure pas avant l’arrangeait pour planifier les choses. J’ai fait de l'endurance, je me sens bien sur les sorties longues. Quand j’avais moins de perspective, je n’allais pas faire cinq heures de vélo s’il faisait 3°C mais j’ai toujours roulé. Ce n’est pas une corvée. Je continuerai à faire du vélo même quand j’aurai arrêté la compétition. Ce qui pourrait me faire bizarre, c’est la manière dont ça court. C’est très ouvert, avec beaucoup d’attaques, du mouvement. Christian Milesi (directeur sportif de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme, NDLR) m’a dit que les courses amateurs avaient un peu changé. C’est plus organisé, avec un scénario plus lisible d’après lui. Courir à Vougy, ça sera l’occasion de voir où j’en suis et faire quelques ajustements ensuite à l’entraînement.

« JE SAIS QUE ÇA ME CORRESPOND »

Pourquoi avoir choisi Bourg-en-Bresse ?
J’ai toujours entendu du bien de ce club. Avec ma copine, nous avions le projet de nous installer dans la région d’Annecy alors j’ai envoyé un message à Victor (Lafay, son ancien coéquipier chez Cofidis qui est toujours licencié à Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme après y avoir couru deux saisons en DN1, NDLR). Il m’a recommandé le club. C’est une équipe qui dispute pas mal de courses qui me correspondent. Chez les Amateurs, je courais les épreuves dans l’Ouest avec l’Océane Top 16. Je ne connais pas les courses ici mais sur le papier, je sais que ça me correspond. J’ai donc décidé de contacter Christian. Il y a eu un bon feeling. On est sur Annecy depuis une semaine avec ma copine et du coup, je vais pouvoir débuter avec Bourg. Je voulais courir dès ce week-end car il n’y aura pas de courses la semaine suivante.

Avec quelles ambitions reviens-tu chez les Amateurs ?
Quand on descend des professionnels, je sais que c’est dur d’y retourner. Il faut faire une saison pleine. Ce n’est pas évident mais pas non plus infaisable. J’ai envie de reprendre du plaisir. Ce n’était pas formidable ces deux dernières années avec les chutes, les blessures, les problèmes mécaniques… Quand tout s'enchaîne de cette façon, c’est une spirale négative qui est fatiguante. Comme je le disais, j’ai toujours plaisir à rouler. Je ne veux pas m’entêter à repasser pro, si ça doit se faire, ça se fera.

As-tu une certaine appréhension avant de retrouver lundi le peloton amateur ?
Je prends les choses simplement, je serai au départ d’une course de vélo. Avec Nantes, j’ai fait des courses de Classe 2 où il y avait des N1 et N2. J’ai aussi couru l’an passé face aux Jumbo-Visma. On a fait toute la palette. Ce sont des courses de vélo. Si je me dis que je vais aller sur une petite course, ça voudrait dire que mentalement je ne suis plus dedans. Et ce n’est pas le cas.

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