Arnaud De Lie : « Une des plus belles »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Encore Arnaud De Lie, toujours Arnaud De Lie. Quatrième jour de course et troisième victoire en 2023 pour le coureur de Lotto Dstny. Avec l’étape neutralisée de la veille, le Belge a donc décroché les deux victoires d’étapes de cette Étoile de Bessèges. Mais aujourd’hui, il lui a fallu piocher dans ses réserves, car le maillot corail était un temps en difficulté, et aurait bien pu ne pas être un candidat à la victoire dans le sprint final. Mais finalement, les planètes se sont alignées en sa faveur, et ce nouveau succès ne souffre d’aucune contestation tant sa pointe de vitesse était au-dessus de celle de ses adversaires, ce vendredi, à Bessèges (voir classement). Arnaud De Lie est revenu avec DirectVelo sur cette journée mouvementée.

DirectVelo : Te voilà encore vainqueur !
Arnaud De Lie : Les deux premières de la saison étaient très belles, mais celle-ci encore plus. Je ne sais pas combien on est dans le groupe, mais le dernier tour était très physique, les deux bosses étaient à bloc. C'était très technique à la fin, j'ai essayé d'être malin car j'étais le seul de mon équipe. Mes équipiers ont fait un super travail avant pour revenir dans le premier groupe.

Tu as donc été en difficulté ?
Au-dessus de la dernière bosse, je suis en queue mais dans le groupe. Mais même en étant à bloc je n'arrivais pas à remonter, donc on s'est fait lâcher avec un petit groupe. Je restais dernier pour ne pas en faire de trop. C'est revenu de derrière avec AG2R, par chance ils n'avaient aucun coureur devant donc on est revenus. À plus ou moins deux kilomètres, au rond-point, un Uno-X (Anders Halland Johannessen, NDLR) a essayé de le faire en solo. Tout le monde allait me regarder donc j'ai préféré faire un petit effort de trois secondes, au lieu d’attendre et d’avoir à en faire un de quinze secondes. On avait finalement un petit trou et je me suis dit pourquoi pas. Mais j'ai vu qu'Armirail roulait donc j'en ai gardé, je me suis remis dans les roues.

« 30 MINUTES À FOND »

Comment s’est passé le sprint ?
Je savais qu'on voulait prendre ma roue, donc je ne m'inquiétais pas de mon positionnement. Et dès que j'ai vu un trou sur la droite j'ai foncé, au feeling. Je ne sais pas vraiment quand j'ai lancé mais ça devait être le bon moment puisque j'ai gagné (sourire).

As-tu eu peur pour ton maillot de leader ?
Dans la bosse, je savais qu'il fallait donner le max pour ne pas perdre le maillot. Dans ma tête, je me suis dit « tu es vachement à bloc, mais tu as le maillot il faut y aller ». J'ai basculé avec le premier groupe, je me suis dit que ça pouvait le faire. Je ne pensais pas forcément à la victoire mais surtout au maillot. Puis les planètes étaient bien alignées comme il n'y avait pas d'AG2R, donc on est revenu, et je gagne donc c'est le coup double !

Te surprends-tu sur une étape aussi difficile ?
Ce n'était pas dur, mais c'est juste les deux dernières bosses, ça montait, ça descendait, ça remontait, c'était tout le temps à bloc sur la fin, c'était 30 minutes à fond. C'est plutôt ça qui était impressionnant. Parce que l'étape en elle même n'était pas très compliquée jusqu'au dernier tour. Mais c'est vrai que je m'impressionne de jour en jour.

« QUAND ON ME PARLE DE RÉSISTANCE… J’AIME BIEN ! »

Tu as donc déjà empilé douze victoires…
C'est exceptionnel ! L'équipe me fait confiance, je suis là en super bonne condition. Il y a eu neuf victoires l'année passée, mais là c'est peut-être une des plus belles, je vais la chercher, je la joue fine, je n'ai jamais stressé. J'ai été calme, j'ai pris les bonnes décisions au bon moment. C'est aussi ça le vélo.

Tu disais que si tu arrivais au Mont Bouquet avec le maillot, tu le ferais à fond. C’est donc le cas !
Il faut que je me prépare psychologiquement à souffrir. Je vais le faire à bloc pour me tester, et si je ne perds pas plus de 1'30, je serai content. C’était déjà dur aujourd’hui, mais demain ça va être encore plus dur. Ça ne me dérangerait pas que ce soit très dur directement. Car plus c'est dur, plus c'est à la résistance. Et quand on me parle de résistance... j'aime bien (sourire) !



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