Jean-Louis Le Ny vient de descendre de la piste. L'avant-avant dernier coureur éliminé de l'élimination et donc 4e. Il monte sur les rouleaux pour récupérer et assister à la fin de la course gagnée par Thomas Boudat. C'est alors que Benjamin Thomas, descendu juste après lui, vient le voir. "Je crois que j'aurais dû être éliminé avant toi, je vais aller voir les commissaires", l'informe le multiple Champion du monde, sans manières, sans ostentation. "Une médaille de bronze ne changerait rien pour moi alors que pour Jean-Louis c'est important", explique le coureur de Cofidis. Au final, le jury confirme le podium pour quelques millimètres mais le Breton apprécie le geste. "Benjamin, c’est un gars adorable. C’est la deuxième fois que je cours avec lui sur piste. Ce sont des machines. Je viens une fois par an sur la piste, c’est au France. Je termine deux fois 4e, à l’Omnium et à l'élimination… Je prends".

À Roubaix, le néo-pro étrennait son maillot de Nice Métropole Côte d'Azur en compétition. "Je suis venu au Championnat de France sans objectif particulier, juste prendre du plaisir, retrouver le coup de pédale et préparer la route". Il est même venu avec une assistance réduite. C'est lui qui change ses plateaux et choisit son développement. "Je manque de repère dans ce domaine, j'aimerais avoir des conseils. Je suis un peu perdu au niveau des braquets. Je pense que j’avais trop petit par rapport aux autres", reconnaît-il. Mais il avait tout de même un titre à défendre, celui de l'élimination, où il a joué sa carte à fond quand il a vu une porte s'ouvrir quand ils n'étaient plus que quatre pour trois médailles. "Je savais que je n’avais quasiment aucune chance au sprint. Quand j’ai vu qu’ils se regardaient, je me suis dit que j’allais tenter. Je commençais à être en bout de course, je commençais aussi à être fatigué de la semaine".

S'il ne fait de la piste qu'une fois l'an au Championnat de France, le Morbihannais en a profité à fond à Roubaix où il a disputé la course aux points (7e) et donc l'Omnium et l'élimination. "C’est peut-être sur l’élimination où j’étais le plus à l’aise. C’est tactique, ça ne se fait pas forcément à la pédale. Mais je n’ai pas forcément de préférence. Il y a de l’adrénaline dans cette discipline. Comme avant un sprint sur une course sur route, ça frotte". Jean-Louis Le Ny aura très vite l'occasion de frotter de nouveau sous le maillot de son équipe Continentale avec qui il prépare la saison "J’ai fait plusieurs regroupements avec Nice, il y en aura encore un cette semaine". Il connaît aussi la date de son premier dossard. "Je ferai le Grand Prix La Marseillaise puis normalement l’Etoile de Bessèges. Une semaine comme celle-là va bien me mettre en route".