Vincent Lavenu : « Il faut que les passerelles fonctionnent »

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

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La donne a changé. AG2R avait été précurseur en 2002 avec la création d’une équipe Espoirs, le Chambéry CF, puis en soutenant une équipe Juniors de premier plan en 2021. Mais ces derniers temps, les choses ont évolué très rapidement. Tout le monde est à la recherche du nouveau Remco Evenepoel alors la concurrence est rude. En 2023, neuf équipes du WorldTour, soit la moitié des 18 formations de première division mondiale, auront une réserve au niveau Continental.

Là où certaines formations proposent un salaire, ou de belles sommes d’argent, aux coureurs sortant des Juniors ainsi qu’un calendrier à 100% UCI, le CCF tente toujours de séduire avec son fameux double projet, sportif et scolaire, tout en misant sur son savoir-faire dont ont profité Romain Bardet, Benoît Cosnefroy, Clément Champoussin, Pierre Latour ou encore Nans Peters. “On a l’historique avec le CCF qui a apporté beaucoup de satisfactions et de ressources à l’équipe depuis longtemps, rappelle au micro de DirectVelo Vincent Lavenu. Et on a une équipe Juniors très performante avec un concept complètement différent puisqu’elle permet aux coureurs de rester dans leur club. C’est très valorisant pour les clubs et ça permet aux coureurs d’aller faire des courses internationales avec une structure efficace. On a un vrai savoir-faire au niveau de ces filières”.

ROMAIN GRÉGOIRE, UN EXEMPLE MARQUANT

Mais aujourd’hui, les deux équipes réserves d’AG2R Citroën Team semblent avoir comme seul point commun de défendre les mêmes couleurs. “Il faut qu’on arrive à ce qu’il y ait des passerelles et que ces jeunes U19 ne nous échappent pas. Romain (Grégoire) a été un exemple marquant, il est parti à la concurrence alors qu’on a le sentiment que c’est une pépite et un vrai talent pour les années futures”. La Conti Groupama-FDJ est à la mode. Un an après Romain Grégoire, Brieuc Rolland et Thibaud Gruel ont choisi de quitter la structure TotalEnergies pour rejoindre l'équipe Espoirs de Marc Madiot, où ils auront un salaire et un calendrier de courses très alléchant.

Du côté d’AG2R Citroën, aucun pensionnaire de la U19 n'a choisi de rejoindre la U23 pendant l’intersaison. Trois d’entre eux sont passés en Continental mais cette fois-ci, personne ne s’est engagé avec une structure concurrente. “On a toujours un lien avec Niels Michotte et Maxence Place qui sont dans l’équipe d’Axel Merckx (Hagens Berman Axeon, NDLR). On a également toujours une passerelle avec Noa Isidore (qui rejoint le Team U Nantes Atlantique, NDLR)”, prévient Vincent Lavenu. Mais il préférerait évidemment que la situation soit autre pour simplifier les choses. “Cette année, je regrette qu’il n’y ait pas eu de passerelles entre la U19 et la U23 pour des raisons diverses, indique-t-il. Dans le futur, il faut que les passerelles fonctionnent. On travaille sur le sujet pour organiser au mieux les filières”.

UNE CONTINENTALE EN 2024 ?

C’est l’un des travaux actuels de la structure basée à La Motte-Servolex (Savoie). Plusieurs réunions ont déjà eu lieu avec les différents encadrants des trois équipes. Manager de l’équipe Espoirs, Loïc Varnet est loin d’être un adepte du jeunisme même s'il a conscience que les choses évoluent. “Aujourd’hui, c’est indéniable, on ne peut pas contester qu’il y a un rajeunissement de la performance. Ce n’est pas que dans le cyclisme, c’est valable dans le tennis, le rugby… Si on veut que le modèle perdure, il faut le faire évoluer. Mais la solution, on ne l’a pas aujourd’hui”, confie le manager du CCF.

Créer une équipe Continentale semble l’option la plus logique. “On imagine qu’on peut créer dans le futur une Conti, reconnaît Vincent Lavenu. Ce n’est pas encore validé. C’est en discussion avec nos partenaires. Ce sont des choix stratégiques”. Mais outre la question financière, tout n’est pas si simple. Quel sera l’avenir pour le Centre de Formation si AG2R lance une équipe Continentale ? Aujourd’hui, la structure Espoirs, bien que largement soutenue par AG2R La Mondiale, est indépendante, avec ses propres dirigeants. “Ça fait partie des réflexions qu’on mène aujourd’hui”, conclut Vincent Lavenu.

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