La soirée du pain noir pour l'équipe de France

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

L'après-midi avait pourtant bien commencé. L'équipe de France féminine de poursuite avait signé le troisième temps des qualifications tout près des Anglaises et devant les Allemandes. Les poursuiteurs ont eux aussi réussi le troisième temps dans la même seconde que la Grande-Bretagne et l'Italie. Mais déjà, un petit grain de sable se glisse dans les roulements. Benjamin Thomas a dû déclarer forfait, victime de vertiges dans la matinée. Corentin Ermenault, prévu pour la seconde poursuite de la soirée, doit s'infuser un premier effort.

En vitesse par équipes, les Françaises se classent 5e des qualifications ce qui leur permet de rencontrer les 4e, les Chinoises, pour tenter de gagner une place en finale (petite ou grande). Les hommes se qualifient pour le premier tour en 3e position avec un temps proche de leur record mais un peu loin des Néerlandais et surtout des revenants australiens.

« ÇA M'EST MOI-MÊME ARRIVÉ »

Et puis le pain blanc avalé au Championnat d'Europe de Munich vire au gris puis au noir. Le trio féminin de la vitesse par équipes est dominé par les Chinoises mais elles signent un meilleur temps qu'à Cali (en Coupe des Nations) avec 47"118. "C’est super dans la perspective de se qualifier pour les Jeux", retient Grégory Baugé. Mais quand les hommes montent en piste, l'entraineur national voit remonter un vieux souvenir de la Coupe du Monde de Saint-Quentin en 2018. Timmy Gillion, le démarreur, n'entend pas le coup de pistolet du starter qui rappelle les coureurs après un faux-départ. Il poursuit son effort à bloc sur une demi-piste. Une balle dans le pied. "J’ai été démarreur, ça m’est moi-même arrivé de ne pas entendre le coup de pétard, et même bien plus tard que Timmy. Quand il faut repartir rapidement derrière, c’est quasiment course perdue. Ils sont déçus", ajoute le Tigre. Le démarreur signe un premier tour quatre dixièmes moins vite qu'en qualification. "Quand on voit les circonstances du faux-départ et que vous terminez finalement à 6 centièmes, on se dit que vous étiez au-dessus…".

Le premier tour de la poursuite par équipes Hommes ne va pas sortir la tête de l'équipe de France de l'eau. Alors que l'Italie les devance d'une seconde, Corentin Ermenault retombe à un mètre des roues alors que Benjamin Thomas, revenu dans le quatuor, embraye fort pour tenter de combler l'écart. "Il y a une énorme densité dans ce tournoi, il n'y a aucune marge, on a voulu jouer jusqu'au bout avec les Italiens, commente Steven Henry auprès de DirectVelo. Il fallait que Benjamin accélère, on était en retard et il y avait déjà des énormes temps avec l'Australie et le Danemark (3'48" et 3'46", NDLR). Si je fais temporiser, il n'y a pas de finale, et c'était l'objectif". Corentin Ermenault n'arrive pas à recoller et les trois Français (avec Benjamin Thomas et Valentin Tabellion) franchissent la ligne en ordre dispersé en 3'50".

« UN COUP DE PIED AU CUL QUI FAIT DU BIEN »

Avant le Championnat du Monde, Florian Rousseau, responsable du programme olympique, rappelait que la déception fait partie du sport. Grégory Baugé et Steven Henry veulent tourner la page pour regarder devant. "Demain sera un autre jour. Il faudra venir avec le couteau entre les dents. On va pouvoir affronter d'autres concurrents mais ce sera plus sur l’individuel", relance l'ancien sprinteur.

L'entraîneur de l'endurance ne veut pas "vivre avec des regrets. Demain (jeudi) il y aura les filles à supporter, Donavan (Grondin), ça recommence pour les autres vendredi". Surtout, Steven Henry trouve du positif à cette soirée où tout part en biais. "L'année avait été faste mais ça fait un coup de pied au cul qui fait du bien même si ça fait mal à domicile, on attendait autre chose. Demain on repart au boulot. On est loin d'être arrivé mais nous avons du potentiel. Notre stratégie à un relais est plutôt intéressante. Et Benjamin, ce soir, ça allait plutôt bien".

En marge de la cérémonie d'ouverture du Championnat du Monde, Michel Callot espérait que ces cinq jours "impulsent une trajectoire pour la piste en vue de 2024 comme ça a été le cas avec le Championnat du Monde de VTT". Il reste encore quatre jours de compétition pour engranger de la confiance et présenter un bilan rassurant à l'Agence Nationale du Sport à la fin de ces Championnats.

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