Lorenzo Germani dans tous les coups

Crédit photo Corentin Richard / DirectVelo

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Lui aussi sait tout faire. Au sein d’une Conti Groupama-FDJ particulièrement impressionnante et homogène cette saison, Lorenzo Germani avait jusque-là fait parler de lui le plus souvent sur des terrains vallonnés, lors du Championnat d’Italie Espoirs qu’il a brillamment remporté en solitaire, puis lors de son succès d’étape sur le Tour du Val d’Aoste trois semaines plus tard. Sans oublier ses accessits sur l’étape la plus casse-patte du Circuit des Ardennes (2e) ou lors de la Flèche Ardennaise (4e). Mais la semaine passée, l’Italien s’est également révélé bon grimpeur à l’occasion du menu XXL présenté aux coureurs de la Ronde de l’Isard.

Maillot tricolore sur le dos, il a cumulé - chaque jour - les kilomètres à bourriner en tête d’une échappée ou du peloton, pour ses trois leaders de la semaine ; Lenny Martinez, Enzo Paleni et Reuben Thompson. Et ce dimanche, il aurait bien pu tirer lui-même les fruits de son énorme travail si le grimpeur de poche nivernais n’avait pas été capable de résister jusqu’au bout au retour du groupe de contre. Finalement 3e de cette ultime étape, Lorenzo Germani était évidemment ravi de ce dernier acte au moment de monter sur le podium protocolaire. “J’ai dit à Lenny d’y aller dès le premier col car s’il avait attendu plus longtemps, je pense que ça aurait été plus compliqué de faire la différence. Il valait mieux y aller assez tôt car l’enchaînement des cols à haute intensité était mieux pour lui”, expliquait le Champion national - dans un français impeccable - au micro de DirectVelo, peu après la course.

LE SENS DU SACRIFICE

Une fois Lenny Martinez parti avec Mathys Rondel (et un temps Baptiste Huyet), Lorenzo Germani n’avait plus qu’à contrôler la situation dans le groupe de contre, au sein duquel figurait également son autre coéquipier Joe Pidcock. “On a roulé tempo dans le Col d’Agnes et par contre, c’était à bloc dans la dernière montée”, ajoute-t-il en évoquant le Col de Latrape et ses 5 km à 7.3%. “Dans la descente, on s’est retrouvés à quatre dans le contre mais je n’en faisais pas trop. Lenny était devant et je sais qu’il a une pointe de vitesse et qu’il pouvait gagner. Il valait mieux qu’ils aillent au bout tous les deux et on a bien fait de la jouer comme ça puisqu’il a gagné”.

Bien que Reuben Thompson évoquait son envie de tout tenter pour renverser le classement général et ne surtout pas se contenter d’une nouvelle place d’honneur (lire ici), la Groupama-FDJ a d’abord joué la victoire d’étape sur cet ultime rendez-vous de la semaine. “C’est devenu la priorité car on savait que l’échappée avait de belles chances d’aller au bout. Et à l’inverse, on se doutait qu’il serait difficile de renverser le général”. Un choix payant pour décrocher un deuxième succès cette semaine. Le solide transalpin a surtout réalisé, cette semaine, qu’il était capable de bien figurer quand la route s’élève sérieusement, et longtemps. “C’est vrai que je me suis surpris. Surtout aujourd’hui (dimanche). Je me suis vraiment fait mal. Par moments, c’était très dur, j’étais au bout… Mais je me disais que c’était la dernière course et les derniers efforts de la saison”. Une chose est sûre : son sens du sacrifice, tout au long de la semaine, aura été remarqué au sein de la Conti, lui qui s’est mis à la planche et la gueule de travers à chaque fois que son équipe a eu besoin de lui. Place désormais à un peu de repos puis à deux saisons sous les couleurs de la maison-mère, chez Groupama-FDJ.


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