AG2R Citroën U23, les fessées puis l'orgueil

Crédit photo Corentin Richard / DirectVelo

Crédit photo Corentin Richard / DirectVelo

Les coureurs d’AG2R Citroën U23 n’imaginaient pas tant souffrir sur les routes de la Ronde de l’Isard. Mais les premières journées de l’épreuve se sont avérées particulièrement pénibles pour le collectif savoyard. Après avoir manqué le bon coup et perdu toute chance de bien figurer au classement général avec quelconque coureur dès la première journée, les représentants de la N1 sont passés totalement au travers de leur contre-la-montre par équipes, terminé dans les profondeurs du classement. Puis ils ont, une nouvelle fois, subi la course de A à Z lors des troisième et quatrième étapes.

Alors, il fallait absolument réagir ce samedi pour ce qui était peut-être bien l’étape reine de la compétition occitane avec l’enchaînement de trois grands cols pyrénéens, dont le Port de Lers et l’arrivée finale à Goulier Neige. “Franchement, on n’aurait jamais pu imaginer ça. Dès la première étape, ça s’est mal passé. On a essayé de revenir mais c’était vite trop tard. Depuis, on s’est retrouvé dans une spirale négative et on a du mal à en sortir”, expliquait Victor Jean ce samedi midi, pour DirectVelo, au départ de la cinquième étape. “Le chrono a fait mal. J’ai déraillé, ils ont dû m’attendre. On est dans une mauvaise passe mais on veut que ça change. On va anticiper et faire en sorte de provoquer la chance. Jusqu’à maintenant, c’est dur car à chaque fois que l’on prévoit quelque chose, il se passe l’inverse. Mais aujourd’hui (samedi), on a encore plus d’orgueil et on espère que ça va tourner”. Les coureurs et le staff ont échangé sur le sujet et n’ont certainement pas voulu jouer la carte du fatalisme. Bien au contraire. “On sait que ça fait partie du haut niveau de prendre des fessées. Il faut se battre pour rebondir. On veut courir à l'orgueil. Ça passera ou non. Peut-être qu’on va encore plus plonger, mais ça peut aussi basculer. On va essayer”.

JORIS CHAUSSINAND REDRESSE LA BARRE

Vexés de se retrouver dans une telle situation, les coureurs d’AG2R Citroën U23 ont lié les paroles aux actes dès les tout premiers kilomètres de cette avant-dernière étape en tentant de faire exploser le peloton d’entrée de jeu via différentes accélérations. Et après une vingtaine de kilomètres, c’est finalement Joris Chaussinand qui est parvenu à prendre part à une échappée intéressante. “On avait pris de grosses claques jusque-là. Le premier jour, j’ai essayé de faire le jump mais j’ai explosé. Ce n’était pas bon du tout. Au chrono, on n’a pas été bons non plus. L’après-midi, j’ai fait une belle montée mais globalement, on ne nous a pas vus de la course. Alors j’avais à cœur de montrer qu’on était bien présents sur la Ronde de l’Isard. Le but était donc d’être devant, de montrer le maillot et ce que l’on valait. C’est une mission accomplie”.

Bien sûr, Joris Chaussinand aurait aimé tenir plus longtemps, voire jouer la victoire d’étape avec un groupe d’attaquants. Mais les favoris à la victoire finale en avaient décidé autrement. “Il m’a manqué de l’énergie à la fin. J’ai été surpris qu’on nous laisse si peu de champ. On avait moins d’une minute d’avance après une heure de course et au pied du col, on n’avait que 1’30”. On a vite compris que ce serait compliqué pour la victoire d’étape”. Mais il est fier d’avoir renversé la tendance pour sa formation. “On n’est pas venu ici pour se faire marcher dessus. Le maître mot au briefing, c’était l’orgueil. On voulait faire voir aux autres ce qu’on a dans le ventre. Et c’est ce que j’ai fait”. Il reste désormais une étape au coureur de 20 ans et à ses coéquipiers pour terminer l’épreuve sur une bonne note. “On va refaire la même chose et continuer de tout donner. Il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas faire la course et montrer un meilleur visage. En tout cas, on fera tout pour”.

   

 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Joris CHAUSSINAND
Portrait de Victor JEAN