Wout Van Aert : « Une journée de dingue »

Au terme d'une course débridée, Wout Van Aert est devenu Champion du Monde de cyclo-cross à Heusden-Zolder. A 21 ans seulement, le natif d'Herentals en Belgique remporte son premier titre mondial en Elites. Après avoir remporté la Coupe du Monde et le Championnat de Belgique de la discipline, il signe donc un triplé pour une saison parfaite.
Pourtant, un accrochage avec Mathieu Van Der Poel à la mi-course a failli lui coûter très cher. Imperturbable, le Flamand n'a jamais paniqué et a repris ses adversaires un à un pour finalement triompher. Heureux, il confie pourtant "être moins ému" qu'après son sacre lors de son championnat national.

DirectVelo : Quel est ton sentiment après la course ?
Wout Van Aert : Je suis très content ! C'était une journée de dingue ! J'attendais ça depuis le début de saison. Je ne peux pas le croire !

Raconte-nous ta journée...
Dès le premier tour, je me suis senti fort dans la section pentue avant l'arrivée. J'ai pris un avantage sur les autres mais le plan initial était de gagner du temps jusqu'au dernier tour. L'accident avec Mathieu (Van der Poel, NDLR) a tout changé. Lars (Van der Haar, NDLR) était en tête juste avant l'accrochage. J'essayais d'attaquer Mathieu pour le suivre. Il ne m'a pas laissé faire et dans un virage serré, il m'a touché avec sa roue avant. C'était un incident bête qui nous a fait perdre beaucoup de temps. C'est dommage pour tous les deux. Quoiqu'il en soit, j'ai rapidement retrouvé le bon rythme. J'ai mis plein gaz. Je me suis dit qu'il le fallait pour avoir une chance d'être Champion du Monde. Ça a été difficile de revenir, mais j'ai reçu l'aide de Laurens Sweeck sur la route. Ça m'a vraiment aidé pour revenir. Quand je suis rentré dans le dernier tour, j’avais un avantage mental. Je pense que j'ai fait la différence dans la mauvaise section.

Tu n'étais pas forcément le favori. Ça t'a aidé à tirer ton épingle du jeu ?
Tout le monde attendait Mathieu (Van der Poel, NDLR). Moi, je croyais en mes chances. Je suis resté relax jusqu'au matin de la course. Il fallait vraiment que je sois au meilleur de ma forme aujourd'hui. Je n'aime pas jouer avec les pronostiques. J'ai cru à la victoire, c'est le plus important. Mathieu avait plus de chance de l'emporter sur le papier mais c'est une course spéciale. Tout pouvait se passer. On l'a encore vu aujourd'hui.

« PLUS D'EMOTION APRES MON TITRE EN BELGIQUE »

Tu as fait preuve d'une très grande force morale pour réussir à revenir dans le coup aujourd'hui. C'est une de tes qualités habituelles ?
Tout à fait. J'ai un tempérament de battant. Je ne suis pas venu pour abandonner à trois tours de l'arrivée ! Il faut toujours tout donner jusqu'au bout. J'ai beaucoup bossé sur le côté mental. C'est la deuxième fois de l'année que je prends un avantage après le Championnat de Belgique. Ce mondial était également important au niveau mental pour le reste de l'année.

Quel regard portes-tu sur ta saison ?
Namur c'était épique. Etre battu sur la ligne s'est révélé très frustrant. A Zolder, j'étais malade. Je n'ai donc pas été surpris de mon résultat. Lors des deux dernières manche de la Coupe du Monde j'avais déjà la tête au mondial. Mais j'ai fait ce qu'il fallait pour conserver le leadership de la Coupe du Monde. Mon titre au Championnat de Belgique m'a procuré plus d'émotion. C'est étrange, je sais. Je pense que j'avais besoin de prendre ma revanche cette saison. C'était primordial pour moi. Aujourd'hui j'étais plus cool. J'étais motivé pour gagner mais si ça ne le faisait pas, ce n'était pas un problème. Dans tous les cas j'aurais fait une belle saison.

Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.com
 

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