Tom Bossis va rejoindre une continentale roumaine

Tom Bossis (Team Probikeshop Saint-Etienne Loire) évoluera à partir de mai prochain au sein de l'équipe continentale Tusnad Cycling Team, a appris DirectVelo.com. Le coureur âgé de 21 ans, passé par le CR4C Roanne et le Chambéry CF, en dit plus sur cette nouvelle aventure.

DirectVelo.com : Comment t'es-tu retrouvé en contact avec Tusnad Cycling Team ?
Tom Bossis : Par l’intermédiaire du Tourangeau Florent Horeau qui est directeur sportif là-bas cette année. Je lui avais demandé des conseils pour préparer mon voyage au Japon, car il en a fait l’expérience l’année précédente. Je pense qu’on s’est bien trouvés. Je n’avais pas le niveau suffisant pour être performant en Elite simplement sur la classe, et je n’avais plus vraiment de raison de faire les sacrifices nécessaires. Ce projet arrive à point nommé. Je le remercie vivement pour cette opportunité. Tusnad Cycling Team me fait confiance, et je suis bien déterminé à le leur rendre sur le vélo !

UNE TRENTAINE DE JOURS DE COURSE UCI

Quand vas-tu commencer à courir avec eux ?
Après le Tour du Sénégal du 21 au 26 avril, je vais faire une coupure pour anticiper sur la période estivale qui s’annonce chargée. Je reprendrai sur le Tour du Chablais puis sur le Rhône-Alpes Isère Tour, qui seront mes deux dernières courses sous le maillot du Team Probikeshop Saint-Etienne Loire. Je regrette un peu de ne pas avoir pu les aider davantage, notamment en Coupe de France, mais il faut croire que je ne suis pas fait pour ce cyclisme-là. Alors j’espère les quitter sur une bonne note, pour les remercier de leur confiance. Mais je compte surtout m’en servir comme tremplin pour arriver en forme dès les premiers rendez-vous sous le maillot de Tusnad Cycling Team en Hongrie et en Slovaquie, à partir du 23 mai.

Connais-tu ton programme ?
Oui, et c’est un excellent programme, avec une trentaine de jours de course UCI. Je vais courir en Roumanie, en Hongrie, en Slovaquie, en Pologne, en Serbie, en Ukraine et sans doute en Estonie ou en République Tchèque. Mon principal objectif sera le Sibiu Cycling Tour début juillet, en classe 1 aux côtés d’Androni-Giocattoli, Vini Fantini-Nippo ou CCC Polsat. C’est donc du très haut niveau, et pour réussir ces objectifs, il faudra que je sois au maximum de mes capacités physiques. Je marche beaucoup à la motivation. Avoir une telle échéance va me tirer vers le haut, et j’ai hâte de repousser mes limites encore un peu plus loin.

Tu vas vivre en Roumanie ?
Oui ! Je vais décoller après le Rhône-Alpes Isère Tour. Je pense que c’est indispensable pour m’investir au mieux dans la structure. Au-delà du haut niveau, j’accorde beaucoup d’importance aux voyages, aux rencontres et aux découvertes. Rester chez moi n’aurait eu que peu de sens. Je pense rentrer au cours du mois de juillet, pour finir de préparer mon départ pour le Japon en septembre, et pourquoi pas à la fin du mois de juin, pour disputer le Championnat de France professionnel. Je ne sais pas encore si je pourrai terminer l’épreuve, à trois jours de mon gros objectif, mais c’est une expérience à saisir !

LA ROUMANIE AVANT LE JAPON

Que représente justement cette expérience pour toi ?
C’est un véritable défi sportif. J’étais fatigué de courir en Elite par habitude, sans la même motivation qu’auparavant. Je n’avais ni l’énergie de poursuivre dans la masse, ni celle de faire l’effort d’en émerger. J’ai obtenu mes meilleurs résultats grâce à ma détermination, quand je voulais à tout prix réussir mes objectifs. Ce défi, c’est d’abord une manière de recréer les conditions favorables à cette réussite. Je n’ai pas perdu le goût de l’effort, ni celui de repousser mes limites ! Sans compter que j’ai accumulé une certaine expérience. Je me retrouve professionnel un peu sans faire exprès. Mon rêve, depuis tout petit, c’est d’être écrivain (Il tient un site internet www.sisbos.fr "qui appelle à l'évasion et à la réflexion", NDLR). Et on ne peut pas raconter d’histoire si on ne va pas à la rencontre des autres, ni surtout de soi-même. Il faut se mettre dans la difficulté. C’est toujours comme ça que je me suis construit. Je pense que je n’aurais pas été prêt pour ce genre d’aventure un an ou deux plus tôt, il fallait que ça mature. Mais à présent, je suis prêt.

Seras-tu toujours cycliste après cette expérience ?
C’est une bonne question. Ma vision du cyclisme est encore en pleine redéfinition. Ce qui est certain, c’est que je ne reviendrai probablement plus dans le peloton Elite. Je crois que l'un des défauts du haut-niveau est qu'à force de vouloir progresser, on commence à tout voir à travers le prisme de la performance. Et on devient des machines. Passer pro, oui, mais à quoi bon si c'est pour faire comme les milliers d'autres avant nous ? Qu'est-ce qu'on apporte ? J'aurais trop peur de me perdre, de m'oublier en chemin. Et quand on se bat tous les week-ends contre des coureurs prêts à tout pour passer pro, comment faire le poids ? C’est pour cette raison que je ne vois pour le moment qu’à court terme. Une fois cette expérience terminée, je décollerai un an pour le Japon, afin de valider ma dernière année de licence de lettres appliquées. Ça sera alors une aventure d’une toute autre envergure, avec d’autres objectifs. Arrivera peut-être un jour où je mettrai totalement de côté le vélo pour me consacrer à 100% à mon rêve de devenir romancier. Mais peut-être qu’une fois au Japon, j’aurai d’autres opportunités de poursuivre le cyclisme. Tant que le vélo reste pour moi un moyen plutôt qu’un but, je ne me fixe rien !

Crédit photo : Philippe Pradier - picasaweb.google.fr/PHPHOTO42
 

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