Julien Morice enfin sur le grand écran

Julien Morice a mis fin à 17 ans de disette de la poursuite française. Par équipes, avec ses équipiers, il a battu deux fois le record de France établi en 1998. En individuel, il a remporté la première médaille française depuis les mondiaux de Bordeaux. Cette médaille de bronze met enfin en lumière la valeur du néo-pro d'Europcar. DirectVelo.com a recueilli ses impressions.

DirectVelo : Est-ce que tu t'attendais à cette médaille ?
Julien Morice : Honnêtement ce matin j'espèrais un temps aux alentours de 4'20" mais pas le podium. Là je fais 4'19". Mon temps ne me surprends pas. En poursuite, c'est le plus fort qui fait le meilleur chrono. Aujourd'hui je fais 3e, ce n'était peut être pas attendu mais je savais ce que je valais. J'ai mis plus gros que d'habitude avec un 53x14.

Pendant cette petite finale, tu y as cru du début à la fin ?
J'ai pris de l'avance jusqu'à la mi-course. J'ai tenu mon tableau de marche de 15"8 au tour jusqu'aux 2 km, comme ce matin. Mon entraîneur me renseignait sur ma position par rapport à mon adversaire. Je savais qu'il allait revenir sur la fin comme ses temps l'avaient montré ce matin. J'ai eu un petit doute sur la fin mais c'est passé avec l'appui du public et c'est bien là le principal.

« LE PUBLIC PERMET DE SE DEPASSER »

Tu as été très encouragé par le public...
Le but ce soir, c'était de battre mon adversaire. Le public m'a soutenu pour garder les derniers mètres au bout des seize tours. Je me suis plus rendu compte du soutien du public qu'en poursuite par équipes où on est plus concentré. Le public permet vraiment de se dépasser. Les premiers tours, on ne sent pas la douleur avec le bruit qui nous pousse. Et d'un coup les limites physiques refont surface, on a très mal aux jambes mais le public est là pour nous pousser du début à la fin.

Qu'est-ce que tu ressens après cette médaille de bronze ?
C'est une joie énorme, surtout en France. Je n'ai pas de mots pour décrire ce que je ressens. Cette médaille est exceptionnelle du fait qu'elle soit en France.

Thomas Boudat se déclarait très heureux de ta médaille...
Sur route j'ai un travail de l'ombre pour mes sprinters. Je m'écarte à 500m. Quand ils gagnent, c'est aussi un plaisir pour moi. On voit mon vrai visage sur piste, je suis capable de rouler vite. Je pense qu'en retour ça leur fait plaisir qu'on me découvre sur le grand écran aujourd'hui.

« CES CHAMPIONNATS VONT DONNER DES IDEES AUX EQUIPES PROS »

Est-ce une renaissance de la poursuite en France ?
Renaissance, je ne sais pas car nous avons toujours eu de bons coureurs en France.
On ne peut pas vivre de la piste dans les disciplines d'endurance. Les jeunes les plus talentueux se tournent vers la route pour intégrer une équipe pro et en vivre. Si on peut parler de renaissance, c'est pour le groupe de poursuite par équipes. Même si c'est loin d'être gagné pour la qualification des Jeux Olympiques. Il faudrait étoffer le groupe pour arriver à au moins six coureurs pour pouvoir tourner sur les Coupes du Monde.

Est-ce que cette médaille va décider d'autres coureurs à vous rejoindre justement ?
Ces Championnats du Monde en France vont donner une bonne image de la poursuite. Cela va peut être donner des idées aux équipes ou aux coureurs de s'investir sur la piste. C'est à l'entraîneur national de contacter les équipes.

Crédit photo : Cédric Congourdeau - www.directvelo.com
 

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