A quoi ressemblera la quatrième équipe Continentale française ? Depuis vendredi soir, l'Armée de Terre, vainqueur de la Coupe de France DN1, accède à la 3e division mondiale grâce à un projet mûri depuis plus d'un an.

L'EFFECTIF

Avec 20 coureurs, l'Armée de Terre sera la plus pléthorique des équipes Continentales françaises. Soit deux fois plus volumineuse que ses trois homologues (Auber 93, Team Marseille 13-KTM et Team Roubaix-Lille Métropole). 55% de l'effectif sera composé d'éléments déjà sous contrat en 2014, dont Yann Guyot, le Champion de France Amateurs, Benoît Sinner, l'ex-Champion d'Europe Espoirs, et Yoann Barbas, ex-lauréat du Tour des Pays de Savoie.

Le groupe se renforce avec plusieurs coureurs amateurs d'expérience comme Jérôme Mainard (CR4C Roanne), 28 ans, et quelques paris comme David Cherbonnet (VC Pays de Loudéac), 21 ans, Vice-Champion de France Espoirs, qui donnait la priorité à ses études jusqu'ici. (Voir l'effectif complet). La dernière place reste à pourvoir, sans doute réservée à un cyclo-crossman ou à un pistard, puisque une équipe Continentale doit se limiter à 16 purs « routiers » et peut recruter quatre coureurs supplémentaires seulement si ceux-ci sont référencés dans le Top 150 mondial de leur discipline (hors route)...
Le sprinter Marc Sarreau est l'un des départs les plus notables de l'équipe, en direction de la FDJ.fr (lire ici). Reste que l'Armée aura manqué quelques opportunités en raison de la validation tardive du projet. Ainsi de David Menut, parti chez Auber 93, ou de plusieurs Juniors 2e année à l'image de Rayane Bouhanni, partant pour l'aventure mais qui a opté finalement pour les Tchèques d'AWT-GreenWay (ex-Etixx).

LE STAFF

L'équipe sera managée par l'adjudant David Lima Da Costa, 40 ans, déjà aux commandes cette saison. Il sera épaulé par Vincent Bengochéa à la direction sportive, tandis que Jimmy Casper, l'ex-professionnel en poste en 2014 au CC Nogent-sur-Oise, est recruté en qualité d'entraîneur (lire sa « Grande Interview »).

LE PROGRAMME

L'Armée de Terre courra sur deux fronts. L'un dit « amateur » avec des épreuves Elites Nationales à classe 2 UCI (Tour de Bretagne, etc), l'autre dit « professionnel » avec des épreuves de classe 2 à Hors Classe UCI (Critérium International, etc). La saison débutera ainsi simultanément à l'Essor Basque pour les amateurs et sur la Méditerranée pour le front pro : Grand Prix d'ouverture La Marseillaise, Etoile de Bessèges et Tour du Haut-Var. La suite du calendrier n'est pas encore connue avec précision.
Depuis 2001, les organisateurs de courses françaises sont tenus d'inviter toutes les équipes professionnelles du pays tandis que les équipes sont astreintes à disputer le programme français au complet. Comme cette règle a connu beaucoup d'entorses ces dernières années, l'Armée de Terre ne bénéficie plus d'invitations automatiques et reste à la merci des invitations.
Les militaires ont par ailleurs prévu quelques déplacements en Belgique et en Italie, toujours au gré des ouvertures. En Irlande, le Ràs a déjà sollicité l'équipe, laquelle pourrait répondre favorablement selon l'agencement de son calendrier... qui sera prioritairement français.

LE SPONSOR

Pour parvenir à une augmentation de budget, l'équipe de l'Armée de Terre sera appuyée d'un co-sponsor, dont l'identité sera dévoilée dans les prochains jours. Son nom officiel sera donc : Armée de Terre-XXX. Le maillot aux motifs de camouflage, véritable « marqueur d'identité » selon les dirigeants, sera toujours de rigueur en 2015.

LE STATUT « PROFESSIONNEL »

Salaires pros, calendrier pro – dont le Championnat de France pro... L'Armée de Terre sera bel et bien l'an prochain une équipe professionnelle à 100%. Certes, la Ligue nationale du cyclisme entretient l’ambiguïté en lui attribuant un statut « spécial » et assez confus, « Continental non-professionnel ».
Pour bien comprendre l'imbroglio administratif, qui a retardé l'acceptation du dossier, il faut rappeler que l'UCI considère les équipes de 3e division mondiale (Continentales) comme amateur, par opposition à celles de 2e division (Pro Continentales). Mais, en France, la FFC et la Ligue estiment que les Continentales amateurs doivent être régies selon un mode professionnel : les coureurs sont tous payés selon le minimum fixé par la profession (ce sera bien le cas à l'Armée) et leurs salaires sont assurés par leur structure sportive (c'est là la particularité des cyclistes à l'Armée de Terre : les soldes sont pris en charge par le Ministère de la Défense et non pas par l'association loi 1901 qui sert de support à l'équipe).
Dans les faits, l'Armée de Terre et ses coureurs bénéficieront du même traitement et du même calendrier potentiel que les trois autres Continentales françaises.

Crédit photo : Hervé Dancerelle - www.directvelo.com